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Atos, un nouveau scandale d’Etat ? L’assourdissant silence de Bercy

Atos, un nouveau scandale d’Etat ? L’assourdissant silence de Bercy




Au Panthéon des scandales d’Etat, l’affaire Atos pourrait bien rejoindre la vente d’Alstom à l’Américain General Electric. Comme si nous n’avions collectivement rien retenu des erreurs du passé. Cela fait des mois que le feuilleton de la scission du groupe de services informatiques et la vente d’une partie au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky anime les milieux d’affaires parisiens. Réjouissant au passage banquiers d’affaires, communicants et avocats spécialisés.Reconnaissons-le : la complexité – l’opacité ! – du montage financier et l’aridité de la matière font que le sort d’Atos ne s’étale pas sur la place publique. Au cœur de l’été, une tribune parue dans Le Figaro et signée par 82 parlementaires dénonçant le projet de l’ex-président Bertrand Meunier avait bien fait couler un peu d’encre, avant d’être rapidement oubliée. Sauf qu’aujourd’hui, le dossier devient très politique.Une affaire politiqueCes derniers jours, Atos s’est invité à l’Assemblée nationale, au cœur de la très puissante Commission des Finances. Les députés ont ainsi voté un amendement au projet de loi de finances pour 2024 portant sur la nationalisation temporaire des activités stratégiques de l’entreprise, celles notamment englobant tous les contrats avec l’armée, la dissuasion nucléaire ou encore les douanes.Un vote très symbolique puisque le gouvernement devrait sortir la carte du 49.3 pour adopter le budget… sans cet amendement. Qu’importe, c’est un caillou politique dans le jardin du gouvernement. Le RN, toujours en quête de respectabilité, parle d’utiliser son “droit de tirage” pour lancer une commission d’enquête parlementaire sur le sujet. Et au Sénat, les LR auraient obtenu le feu vert du président Gérard Larcher pour que la Commission des affaires étrangères et de la défense se saisisse du dossier si l’Assemblée nationale y renonçait.Pendant ce temps, le silence de l’exécutif, et notamment de Bercy est assourdissant. “On est attentifs et le travail continue”, glisse un conseiller de Bruno Le Maire. En réalité, plus les jours passent, plus le plan initial – le rachat de la partie infogérance par Daniel Kretinsky, et sa prise de participation de 7,5 % au capital de l’autre partie, Eviden – paraît impossible à mener. Parce que la moitié des actionnaires doit approuver la scission de l’entreprise et que les deux tiers d’entre eux doivent avaliser une augmentation de capital lors d’une assemblée générale qui ne cesse d’être repoussée, au mieux au printemps 2024. Or, les petits actionnaires qui ont entre leur main près de 56 % du capital et qui se sont regroupés au sein d’une association, sont férocement contre. Un plan B, voire C doit émerger. Et vite. Le nouveau président d’Atos, le banquier Jean-Pierre Mustier, s’y attelle. L’avenir de 100 000 salariés en dépend.



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Author : Béatrice Mathieu

Publish date : 2023-10-27 16:48:15

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Tags :L’Express

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