Quelle mouche pique donc les constructeurs automobiles ? Les voici animés d’une nouvelle passion pour la petite reine et la trottinette. Depuis cet automne, Mini commercialise E-Bike 1 avec un modèle disponible en deux couleurs et chacune en 1 959 exemplaires, un nombre symbolique (année de naissance de la marque britannique). Elle entend ainsi renforcer son identité urbaine, électrique et chic. Dans cet esprit, elle a décidé de s’associer avec une jeune pousse française de vélos connectés, Angell.Vous avez dit “French touch” ?Une entreprise hexagonale aussi a séduit Toyota. “Le vélo-cargo constitue le cœur de métier de Douze Cycles, précise Frank Marotte, le PDG de Toyota France. Ce segment est en forte croissance et cohérent avec notre gamme de véhicules. Les clients qui ont besoin d’utilitaires légers se sentent de plus en plus contraints dans les villes. Par conséquent, il faut mettre à leur disposition une solution pour le dernier kilomètre.” Toyota estime que les deux tiers de ses acheteurs seront des professionnels et présente une offre de services complète incluant le financement, l’assurance, la formation à la prise en main, l’entretien et les réparations dans ses concessions.Une tout autre logique a conduit Seat à proposer une trottinette. “Nous représentons la marque accessible du groupe Volkswagen. Or nous constatons que les jeunes urbains restent friands de mobilité individuelle mais rencontrent des difficultés croissantes dans les centres-villes”, observe Yann Palermo-Chevillard, responsable produit. La société d’origine espagnole a fait appel à Segway et lui apporte son savoir-faire technique, tels que les tests d’endurance appliqués à ses voitures. L’objet pliable se vend comme accessoire, tant aux particuliers qu’aux entreprises qui souhaitent développer l’intermodalité de leurs salariés.Retour aux sourcesPour Skoda, également dans le giron de Volkswagen, il s’agit d’un retour aux sources. A sa création, en 1895, un libraire et un serrurier s’associent pour concevoir des bicyclettes. Une histoire identique à celle de Peugeot qui a longtemps négligé cette activité, au point de la sous-traiter. Pour se relancer, il a confié la commercialisation de la prochaine génération à un spécialiste du numérique, Beweel. Le parti pris de Porsche, à l’inverse, l’a conduit à l’intégration avec le rachat de Greyp puis des moteurs Fazua. Porsche eBike Performance développera des moteurs, batteries et logiciels de pointe pour sa nouvelle gamme d’ici à 2025. Avec BMW, Audi et Alpine dans la course, la compétition promet d’être serrée.L’ascension du vélo d’occasionLe vélo d’occasion a la cote. En témoignent les nombreuses bourses qui fleurissent en région. Les ventes entre particuliers sont ancestrales, mais l’essor de plateformes en ligne a suscité quelques déconvenues : deux-roues volé ou en mauvais état. Heureusement l’apparition de sites professionnels avec remises en état, garanties et transactions sécurisées a apaisé les craintes. “Le marché de la seconde main a décollé pendant le Covid en raison de la pénurie de produits neufs”, explique Gary Anssens, le fondateur de Alltricks créé en 2008. “Stocker de nombreuses marques, des centaines de milliers de pièces détachées et d’accessoires nécessite des surfaces trop importantes”, précise-t-il. Fort de son succès, le jeune entrepreneur décide de s’intéresser à la deuxième vie des bicyclettes en rachetant Troc Vélo qui enregistre 250 000 annonces par an. “Les données accumulées en quinze ans s’avèrent précieuses pour définir une cotation détaillée”, se félicite Gary Anssens. En septembre 2022, Alltricks a lancé Second Life qui se fournit auprès des loueurs saisonniers ou en libre-service et de ses clients initiaux. Le potentiel est énorme : 11 millions de vélos dormiraient dans les garages et les caves !
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Publish date : 2023-10-28 13:00:00
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