Trois semaines après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, les frappes israéliennes sur la bande de Gaza se sont intensifiées. Depuis le début de soirée du vendredi 27 octobre, les bombardements ont augmenté d’une “manière très significative”, selon l’armée israélienne, et se poursuivent ce samedi. Ils ont visé le nord de l’enclave, en particulier les secteurs de Jabaliya, Beit Lahya et Beit Hanoun. Le nombre de victimes est pour l’instant inconnu. Une imposante colonne de fumée noire était visible au-dessus de Gaza-ville.L’armée israélienne a annoncé avoir “frappé 150 cibles souterraines” dans le nord de Gaza au cours de la nuit, dont “des tunnels utilisés par les terroristes, des sites de combat souterrains et d’autres infrastructures souterraines”. Des centaines de tunnels ont été creusés sous la frontière de 14 kilomètres entre Gaza et le Sinaï égyptien pour faire circuler combattants, armes et autres biens de contrebande. Beaucoup ont depuis été détruits. L’Etat hébreu rapporte avoir tué plusieurs membres du Hamas, dont “le chef du réseau aérien du Hamas, Asem Abu Rakaba”. En riposte, le Hamas a tiré des salves de roquettes en direction de plusieurs villes d’Israël.Combats au solLe Hamas a fait état vendredi soir de violents combats entre ses combattants et l’armée israélienne, au centre et au nord de la bande de Gaza, où l’armée israélienne dit avoir intensifié ses frappes. Un porte-parole de l’armée israélienne a confirmé de son côté que les forces israéliennes opéraient “à l’intérieur de la bande de Gaza, comme elles l’ont fait” en conduisant une incursion la nuit précédente. A la suite de ces annonces, le Hamas s’était dit “prêt” à faire face à une offensive terrestre.”Quand la guerre (l’offensive terrestre) commencera, nous le saurons, nous l’entendrons, nous le verrons”, a dit vendredi soir le colonel Golan Vach, chef des opérations de recherche et de secours à l’armée. “Cela va être létal et cela va prendre du temps.”Vidéo des forces terrestres de Tsahal à Gaza. pic.twitter.com/wZha7xrXOA— Tsahal (@Tsahal_IDF) October 28, 2023Un membre du bureau politique du Hamas, Houssam Badran, avait, lui, lancé un appel aux Palestiniens de Cisjordanie, les invitant à rejoindre le combat sous toutes ses formes, armées ou non, dès cette nuit.Les familles des otages veulent rencontrer NétanyahouPlusieurs médias israéliens, à l’image de Haaretz, Ynet et The Times of Israel, rapportent que les familles d’otages souhaitent rencontrer le premier ministre Benyamin Nétanyahou, le ministre de la défense Yoav Gallant et les autres membres du cabinet de guerre après “cette nuit qui a été la pire de toutes les nuits”. “Les familles s’inquiètent du sort de leurs proches et attendent des explications. Chaque minute semble être une éternité. Nous exigeons que le ministre de la Défense Yoav Gallant et les membres du cabinet de guerre nous rencontrent ce matin”, selon un communiqué de l’association regroupant les proches des otages.D’après Tsahal, les otages ont été emmenés à Gaza le 7 octobre par le Hamas, qui a depuis relâché quatre femmes. L’une d’elles a expliqué avoir été emmenée dans “un réseau tentaculaire” de tunnels au début de sa détention. Toujours selon l’armée israélienne, les familles de quelque 200 otages ont été contactées pour être informées que leurs proches étaient détenus par le Hamas. Le groupe terroriste a estimé jeudi que “près de 50” otages avaient été tués dans les bombardements israéliens.A Gaza, les communications sont coupéesLes communications et l’internet sont coupés depuis vendredi. Le Croissant Rouge palestinien et plusieurs agences de l’ONU ont dit avoir perdu contact avec leurs équipes à Gaza. L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a averti ce samedi que cette coupure risquait de “servir de couverture à des atrocités de masse”.L’Assemblée générale de l’ONU demande une trêveL’Assemblée générale de l’ONU a réclamé vendredi à une large majorité (120 pour, 14 contre et 45 abstentions, pour 193 pays membres de l’ONU) une “trêve humanitaire immédiate”. Une résolution non contraignante qualifiée d'”infamie” par Israël mais saluée par le Hamas. C’est un jour sombre pour l’ONU et pour l’humanité”, a fustigé Gilad Erdan, assurant qu’Israël continuerait à utiliser “tous les moyens” à sa disposition pour “débarrasser le monde du mal que représente le Hamas” et “ramener les otages chez eux”.Ce samedi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé sur X que “les bombardements israéliens qui se sont intensifiés hier soir sur Gaza ont encore une fois visé les femmes, les enfants et les civils innocents et a approfondi la crise humanitaire en cours. Israël doit immédiatement arrêter cette folie et mettre fin à ses attaques”. Mercredi 25 octobre, il avait déjà attaqué l’État hébreu et qualifié de “libérateur” le Hamas, à l’origine du massacre de civils israéliens le 7 octobre.Reports of intense bombardment in Gaza are extremely distressing.
Evacuation of patients is not possible under such circumstances, nor to find safe shelter.
The blackout is also making it impossible for ambulances to reach the injured.
We are still out of touch with our staff…— Tedros Adhanom Ghebreyesus (@DrTedros) October 28, 2023Par ailleurs, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), regrette que “l’évacuation des patients n’est pas possible dans de telles circonstances, ni la recherche d’un abri sûr”.Il précise que la coupure d’électricité empêche les “ambulances d’atteindre des blessés”, ajoutant que l’organisation est “toujours déconnectée [du] personnel et des établissements de santé”. Il se dit “inquiet pour leur sécurité”.
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Publish date : 2023-10-28 08:31:24
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