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Russie : Daghestan, Tchétchénie… Ces républiques du Caucase secouées par la guerre Israël-Hamas

Russie : Daghestan, Tchétchénie… Ces républiques du Caucase secouées par la guerre Israël-Hamas




Les tensions se multiplient à travers le monde depuis la campagne de représailles à Gaza d’Israël déclenchée après l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre. Une région est particulièrement touchée par des actes hostiles à Israël : le Caucase russe. Une foule d’hommes a envahi dimanche soir le tarmac et le terminal de l’aéroport de Makhatchkala, la capitale du Daghestan, à la recherche des passagers en provenance d’Israël.Avant cette attaque, dimanche, le ministre de l’Information de la Tchétchénie, la république voisine, Akhmed Doudaïev, avait appelé au cours de la journée au calme face à la hausse des tensions dans le Caucase russe, et à éviter les “provocations”, alors que ces régions ont connu plusieurs actes antisémites.Plus tôt dans la journée, un centre juif de la région de Kabardino-Balkarie a été incendié dans la ville de Nalchik, selon l’agence RIA Novosti. Des tags “mort aux juifs” ont été inscrits sur le bâtiment, rapporte Le Monde. De même, à Khassaviourt, au Daghestan, des dizaines d’hommes ont assiégé un hôtel après que la rumeur l’a désigné comme accueillant des “réfugiés israéliens”.Dans la région voisine de Karatchaïevo-Tcherkessie, elle aussi à majorité musulmane, des manifestants ont exigé “l’expulsion des juifs” du territoire, relève Le Monde. Les adresses de synagogues et de rabbins de tout le sud de la Russie étaient diffusées par des chaînes Telegram appelant à l’émeute, décrit le quotidien. Tour d’horizon de plusieurs républiques russes du Caucase où le conflit entre Israël et le Hamas a des répercussions.Le DaghestanTerritoire du Caucase russe de moins de trois millions d’habitants, le Daghestan fait partie depuis 1991 des 21 Républiques fédérées qui composent la Russie, 22 en comptant la Crimée, occupée par la Russie à la suite de son invasion, en 2014. Le Daghestan est la partie la plus au sud de la Russie. Ce territoire possède des frontières internes avec la Kalmoukie (au nord), la Tchétchénie (à l’ouest) et le kraï de Stavropol (au nord-ouest), ainsi que des frontières internationales avec la Géorgie (au sud-ouest) et l’Azerbaïdjan (au sud).Le Daghestan, où l’influence salafiste a fortement crû ces dernières années, est la république culturellement la plus hétérogène de la Russie. Aucun groupe ethnique n’y forme une majorité. La population est à 85 % musulmane et majoritairement sunnite chafiite de tradition soufie. À la différence de la Tchétchénie voisine, le Daghestan n’a jamais exprimé de volontés sécessionnistes à l’égard de la Russie.Depuis la deuxième guerre de la Tchétchénie voisine (1999-2009), elle-même déclenchée par Moscou après l’invasion de villages daghestanais par des rebelles djihadistes tchétchènes, la déstabilisation du Daghestan a entretenu sa mauvaise réputation et des années de stagnation économique. Comme le rappelle Orient XXI, l’établissement de “l’Emirat du Caucase” en 2007 par Dokou Oumarov, un chef de guerre tchétchène issu de la frange islamiste des séparatistes et désirant instaurer la charia sur l’ensemble du Caucase du Nord, a accentué la pénétration du terrorisme, visant progressivement quasi-exclusivement les forces de sécurité.La TchétchéniePlus connue que le Daghestan, la Tchétchénie a été le théâtre de guerres sanglantes. Fin 1994, après avoir toléré durant trois ans l’indépendance de facto de la Tchétchénie, Moscou fait intervenir son armée pour mettre au pas cette république du Caucase russe.Se heurtant à une résistance acharnée, les troupes fédérales se retirent en 1996. Mais en octobre 1999, sous l’impulsion du Premier ministre Vladimir Poutine bientôt élu à la présidence, les forces russes entrent à nouveau en Tchétchénie pour une “opération antiterroriste”, après une attaque des indépendantistes tchétchènes contre la république du Daghestan et plusieurs attentats meurtriers en Russie, attribués aux Tchétchènes par Moscou.En février 2000, la Russie reprend la capitale Grozny, rasée par l’artillerie et l’aviation russes. Mais la guérilla se poursuit. En 2009, le Kremlin décrète la fin de son opération, laissant après ces deux conflits des dizaines de milliers de morts de part et d’autre. En Tchétchénie, l’islamisme radical est promu par le clan Kadyrov, au pouvoir depuis 2007.L’IngouchieFrontalière de la Géorgie et de l’Ossétie du Nord et d’une superficie de 3 600 km2, la république d’Ingouchie a été créée en 1992 à l’éclatement de l’URSS. Sa population, estimée à 500 000 habitants, est très majoritairement musulmane (plus de 98 %). L’Ingouchie, où le taux de chômage s’élèverait à 30 % de la population, est sous la surveillance accrue de Moscou. En 2018, des imams avaient dénoncé notamment le contrôle de leurs sermons à l’aide de caméras de surveillance dans les mosquées, destinées à éviter la politisation des discours religieux, rappelle La Croix.L’assaillant présumé d’Arras, Mohammed Mogouchkov, fiché pour radicalisation islamiste, est né en Ingouchie. Il s’était rendu le 13 octobre à son ancien établissement, la cité scolaire Gambetta-Carnot à Arras, armé de deux couteaux, poignardant mortellement Dominique Bernard, professeur de français âgé de 57 ans, puis blessant trois autres personnes avant d’être interpellé par une patrouille de police.Kabardino-Balkarie, Karatchaïévo-Tcherkessie…La république de Kabardino-Balkarie, qui a une frontière commune avec la Géorgie, est l’une des sept autres républiques autonomes de la fédération de Russie, situées dans la région du Caucase, avec la Tchétchénie, le Daghestan, l’Ingouchie, la Karatchaïévo-Tcherkessie, l’Adyguée et l’Ossétie du Nord-Alanie. La population de ce territoire montagneux, où se trouve le Mont Elbrouz, le plus haut sommet d’Europe (5 643 mètres) est à majorité musulmane, comme la Karatchaïévo-Tcherkessie.Dans le Caucase, l’islam est un référent identitaire “essentiel”, expliquait en 2012 le professeur de sciences politiques Emil Souleimanov. “Pour nombre de jeunes Tchétchènes, Daghestanais et Ingouches en quête de leurs racines ethniques et spirituelles dans un contexte d’instabilité politique et sociale, la religion est apparue comme la seule idée valable et digne d’être défendue” et comme “le moyen de contestation des structures sociales traditionnelles”, écrivait-il dans un article pour la revue Politique étrangère, rapporte La Croix.L’influence de Daech reste limitée en Russie même si des attaques se produisent périodiquement, en particulier dans les républiques de Tchétchénie, d’Ingouchie et du Daghestan. Dans le Caucase, les radicaux religieux sont tolérés tant qu’ils affichent leur loyauté à Moscou et aux pouvoirs locaux, ceux-ci allant jusqu’à fermer les yeux sur les crimes d’honneur ou l’oppression des femmes, rappelle Le Monde.



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Publish date : 2023-10-30 12:42:54

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Tags :L’Express

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