Une nomination historique. Le Sénat a enfin approuvé la désignation de Lisa Franchetti à la tête de l’US Navy à 95 voix contre 1 (et 4 abstentions), faisant d’elle la première femme à diriger la marine militaire la plus puissante au monde. Rien, pourtant, ne la destinait à une carrière dans l’armée. D’abord diplômée en journalisme, Lisa Franchetti, née en 1964, s’est finalement dirigée vers la marine et fut diplômée du Corps de formation des officiers de la réserve navale en 1985, alors même qu’aucun membre de sa famille n’avait poursuivi de carrière militaire. Si à son arrivée dans l’armée les femmes étaient encore reléguées à des postes sur des navires auxiliaires, la militaire a vite a monté les échelons, d’abord comme officier de surface puis en commandant plusieurs destroyers.Elle a ensuite été commandante des forces navales américaines en Corée du Sud, puis commandante adjointe des forces navales américaines en Europe puis en Afrique. Le 2 septembre 2022, elle avait été nommée vice-cheffe des opérations navales, c’est-à-dire la numéro 2 du commandement de l’US Navy, un poste qu’une seule femme avant elle – Michelle Howard, de 2014 à 2016, sous la présidence de Barack Obama -, avait occupé. Avant donc d’être désignée par Joe Biden comme la nouvelle cheffe d’état-major de l’US Navy, en juillet dernier. Elle sera également la première femme à siéger au sein de l’état-major interarmées des Etats-Unis, qui regroupe les membres les plus gradés de chaque branche des Forces armées américaines, dont elle avait déjà été la directrice de la stratégie, des plans et de la politique.Blocage d’un élu républicain anti-avortementMalgré un parcours reconnu unanimement par ses pairs, cette nomination aura pris de longs mois avant d’être officialisée par le Congrès américain. En cause : le blocage d’un seul sénateur américain, l’élu républicain Tommy Tuberville. Celui-ci s’opposait, seul contre tous, à la nomination de l’amiral Franchetti ainsi qu’une centaine d’autres promotions et confirmations de responsables militaires américains en raison de la position du Pentagone sur l’avortement. En effet, face au durcissement de plusieurs Etats américains sur ce sujet, la direction de la Défense américaine avait pris des mesures pour faciliter l’accès à l’avortement pour les femmes militaires, ce que ce sénateur de l’Alabama conteste fermement.Ce blocage fut dénoncé jusqu’à son propre camp. Les sénateurs républicains, bien qu’assurant être également “opposés à la politique du Pentagone” sur l’avortement, se sont eux-mêmes frontalement opposés à l’obstruction de leur collègue, évoquant “les dommages importants que cela cause à notre armée”. En effet, au Sénat américain, un seul sénateur sur les 100 a la capacité de bloquer l’approbation rapide d’une nomination à un poste fédéral. Pour contourner cet obstacle, les 99 autres élus peuvent alors organiser une série de votes levant le blocage. Mais la tradition américaine veut que les hauts postes militaires soient confirmés par un vote unanime.Lisa Franchetti, en raison de sa nomination plus que nécessaire – cette dernière exerçant son titre de cheffe de la marine par intérim depuis le départ de son prédécesseur, l’amiral Mike Gilday, en août dernier – a finalement pu bénéficier de ce scrutin ce jeudi 2 novembre. Et a enfin confirmée… avec un vote finalement positif de Tommy Tuberville, le seul sénateur s’opposant à cette nomination étant un autre élu républicain.
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Publish date : 2023-11-04 16:08:42
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