“Brive se foire”, titre le journal La Montagne en ce 11 novembre : pas de panique, derrière cette Une malicieuse et “catastrophique”, aucune référence à la 41e édition de la Foire du livre de Brive, qui a fait le plein encore une fois en ce samedi, mais l’échec de l’équipe de rugby du CA Brive la veille au soir face à Soyaux-Angoulême (10 à 16). N’en déplaise aux Brivistes, les quelque 200 auteurs conviés sous la Halle Brassens n’ont pas l’heur d’être chagrinés par cette triste nouvelle. Enfin, surtout ceux qui signent à foison comme, notamment, Amélie Nothomb, Gilles Legardinier, Franck Thilliez, Mélissa Da Costa, Agnès Martin-Lugand, Raphaëlle Giodarno, Alice Taglioni, Virginie Grimaldi (cinq heures d’attente pour une dédicace !), Florence Aubenas et Jean-Baptiste Andrea, deux des héros de l’édition 2023 – elle pour en être la présidente, et lui, pour être le Goncourt de l’année avec Veiller sur elle (L’Iconoclaste). Tous deux ont eu largement l’occasion de faire connaissance, ayant partagé le carré VIP du train de Brive la veille au matin. Bref retour dans le temps…Gare de Lyon, 10 novembre, 8 h 45, voiture 1 : c’est ici qu’ont été assignés les personnages les plus “importants” du train du livre, soit, dans le cœur central, Jean-Baptiste Andrea, Florence Aubenas et son éditeur, Olivier Cohen, et la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak. A leurs côtés, Régine Hatchondo, la présidente du CNL, Jul, autre invité d’honneur du festival, François David, le commissaire général de la Foire, les copains et complices Dany Laferrière et Alain Mabanckou, tous deux membres du jury du prix de la langue française de Brive, Éric Fottorino, très affecté par la mort de son ami et journaliste Laurent Greilsamer… Bref, que du beau monde. Les conversations vont bon train entre ces gens de bonne compagnie : Jean-Baptiste Andrea, réalisateur dans une première vie, revient sur ses déboires au cinéma et redit son bonheur d’être dans le monde des livres, l’occasion pour Florence Aubenas de rappeler que, désarçonnée par la libre adaptation par Emmanuel Carrère de son livre Quai de Ouistreham (Editions de l’Olivier), elle avait demandé que le titre du film soit différent du sien (d’où le Ouistreham). Mais le devoir les appelle, et le carré VIP de remonter tous les compartiments pour aller saluer les auteurs et éditeurs ayant embarqué à bord du train spécial.Rima Abdul-Malak, la ministre de la Culture, et Jean-Baptiste Andrea, prix Goncourt 2023, dans le train en direction de la foire du livre de Brive.Jean-Baptiste Andrea et Eric Reinhardt réunis sous la Halle Brassens11 h 15, le devoir accompli, il est temps de s’attaquer au plateau-repas corrézien composé, entre autres, d’un très bon médaillon de canard mi-cuit et d’un parfait tiramisu aux noix caramélisés, arrosés, au choix, d’un Coteaux de la Vézère ou d’un 1001 Pierres. Le temps passe vite, malgré les cinq heures de trajet… 14 heures, il pleut sur Brive, autant passer aux choses sérieuses, autrement dit aller à la rencontre du public. Le temps des désillusions aussi pour certains écrivains qui regarderont, impuissants, les files se former devant leurs confrères ou plutôt consœurs (c’est fou ce que les romancières dîtes – à tort ou à raison – feel good dédicacent sans discontinuité). A cet égard, le plus cuisant des tableaux est certainement celui constitué par les deux finalistes du Goncourt, départagés au 14e tour, Eric Reinhardt et Jean-Baptiste Andrea : le premier, pas encore remis de son échec, signe modérément, tandis que l’heureux vainqueur voit s’allonger sans fin la file de ses futurs lecteurs. A une demi-voix près, vous basculez dans l’ombre ou dans la lumière. Ainsi va la vie littéraire…Roussel, absent ! Hollande, présent !Samedi 11. Viendra, viendra pas ? Finalement il viendra, Guillaume Meurice, dont on doutait de la présence “pour des raisons de sécurité” après ses propos polémiques sur le Premier ministre israélien, pour lesquels il a écopé d’un avertissement de la direction de Radio France. Il arrive même sous les applaudissements, au stand Flammarion, où il vient dédicacer son dernier ouvrage, coécrit avec Nathalie Gendrot, Le Fin Mot de l’histoire : 201 expressions pour épater la galerie. Viendra, viendra pas ? Eh bien, il n’est pas venu, Fabien Roussel, attendu sur le stand de son éditeur, Le Cherche Midi, en ce samedi. Les piles de son livre Les jours heureux sont devant nous. De la présidentielle à la reconstruction de la gauche sont bien là, mais le secrétaire national du Parti communiste français, lui, est absent.La peur de se voir distancé par son voisin désigné du jour, Dominique Rocheteau (Foot sentimental, Le Cherche Midi) ? Ou, bien plus vraisemblablement, sa présence annoncée à la manifestation parisienne contre l’antisémitisme de ce dimanche. Viendra, viendra pas ? Il est venu, et comme d’habitude en ses terres corréziennes, il crée une belle cohue, François Hollande. Pas une personne qui ne réclame pas son selfie en compagnie de l’ex-président de la République. De quoi flatter l’ego… Il s’agit en outre d’une ardente obligation (familiale) : sa femme, Julie Gayet, n’a-t-elle pas été invitée à la Foire pour parler de son livre Ensemble on est plus fortes (Stock)? Une heure de conférence dans la plus grande salle de la Halle ce dimanche… François Hollande n’y assistera cependant pas, devant être lui aussi présent à la manifestation parisienne.En revanche, on ne les a pas encore vus, tous ces VIP, se déhancher sur la piste du Cardinale, au grand soulagement, on l’imagine, de la sécurité, particulièrement sur les dents, en ces temps mouvementés, avec ces milliers de visiteurs et toutes ces sommités.
Source link : https://www.lexpress.fr/culture/livre/andrea-vip-meurice-applaudi-la-cohue-hollande-dans-les-coulisses-de-la-foire-du-livre-de-brive-MDKSSEJDWJD5FIBM6TUX7BEL7U/
Author : Marianne Payot
Publish date : 2023-11-12 08:51:34
Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.