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Islande : une possible éruption volcanique met le pays en état d’alerte

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C’est une question d’heures ou de jours : l’Islande se prépare à une probable éruption volcanique. Vendredi 10 novembre, les autorités du pays ont déclaré l’état d’urgence et ordonné l’évacuation de la ville de Grindavik, dans la péninsule de Reykjanes, au sud-ouest de la capitale Reykjavik. La décision a été prise après une série de puissants tremblements de terre et une remontée rapide de magma vers la surface près du site de Sundhnjukagigar. Les experts annoncent désormais une possible éruption volcanique au plus tôt dans les heures qui viennent. Ce phénomène naturel, préviennent-ils, pourrait être bien plus puissant que les trois derniers en date.Les préoccupations concernant une nouvelle éruption volcanique sont apparues jeudi dernier, alors que le sud-ouest de l’Islande fait face à une activité sismique importante depuis fin octobre. Un phénomène récurrent sur cette île aux 33 volcans actifs, qui provoque le 27 octobre une accumulation de magma à 5 kilomètres de profondeur et un gonflement du sol, près du site de Sundhnjukagigar. Mais rien ne permet d’annoncer une éruption, tempère alors l’Institut météorologique d’Islande (IMO).Magma proche de la surfaceLe phénomène s’est pourtant accéléré cette semaine. Alors que l’IMO a relevé plus de 23 000 tremblements de terre depuis le 25 octobre, plus de 400 secousses sont enregistrées entre le mercredi 8 et jeudi 9 novembre. Résultat : le “lagon bleu”, célèbre station thermale et site touristique du sud-ouest de l’Islande, ferme temporairement par précaution. Le lendemain, deux séismes importants ébranlent la terre islandaise, dont le plus fort est mesuré à une magnitude de 5,2. Plus de 800 secousses sont finalement enregistrées pour la seule matinée du vendredi 10 novembre.Quelques heures plus tard, l’Institut météorologique d’Islande constate que l’accumulation de magma des derniers jours a commencé à remonter verticalement vers la croûte terrestre. Le magma n’est plus qu’à “800 mètres sous la surface”, estime alors la coordinatrice des risques volcaniques de l’IMO, Sara Barsotti. Le conditionnel n’est plus d’actualité : vendredi, les autorités islandaises déclarent l’état d’urgence, tandis que les experts annoncent samedi une éruption dans les prochaines heures ou jours.Risque de destruction de la ville de GrindavikBien que l’Islande ait connu plusieurs phénomènes volcaniques récents, cette éruption annoncée menace cette fois des zones habitées. À trois kilomètres de l’épicentre des secousses et de l’accumulation de magma, le sol de la ville de Grindavik se déchire depuis vendredi. De longues fissures sont apparues sur les routes, les bâtiments et à travers le terrain de golf local.Dans la nuit de vendredi à samedi, les autorités ont ordonné l’évacuation des 4 000 habitants de cette petite ville portuaire du sud-ouest de Reykjavik. Des abris d’urgence et des centres d’aide sont également ouverts dans plusieurs villes voisines. Pour les experts de l’IMO, il est probable que “l’intrusion de magma se soit étendue sous Grindavik”.Une large fissure de 15 kilomètres de long près de la ville inquiète particulièrement les experts. “N’importe où sur cette fissure nous pouvons voir qu’une éruption pourrait se produire”, a déclaré samedi à l’AFP Vidir Reynisson, responsable de la protection civile et de la gestion des situations d’urgence en Islande. Au-delà du risque de destruction des maisons de Gindavik, cette éruption pourrait aussi menacer les infrastructures de la région. La ville est notamment proche de la centrale géothermique de Svartsengi, qui fournit la majeure partie de l’électricité et de l’eau des 30 000 habitants de la péninsule de Reykjanes.Par ailleurs, Vidir Reynisson a indiqué au quotidien britannique The Guardian qu’une éruption au fond de l’océan reste possible “car l’extrémité de la fissure se jette dans la mer”. Bien que moins menaçant pour les Islandais, ce scénario provoquerait probablement un important nuage de cendres, similaire à l’éruption de l’Eyjafjallajökull en 2010. Le nuage avait alors bloqué le ciel européen, annulant plus de 100 000 vols et bloquant dix millions de passagers.Vers une éruption plus puissante que les précédentes ?Quel que soit le type d’éruption, ce phénomène volcanique déjà considéré comme “un événement sans précédent” par les experts. L’île est pourtant coutumière des phénomènes volcaniques importants. Depuis 2021, trois éruptions ont eu lieu sur la péninsule de Reykjanes : en mars 2021, août 2022 et juillet 2023. Toutes liées au volcan de Fagradalsfjall, éloigné des infrastructures et des zones peuplées.Mais cette fois-ci, les services météorologiques ont noté que “la quantité de magma impliquée est nettement supérieure à ce qui avait été observé lors des plus grandes intrusions de magma associées aux éruptions de Fagradalsfjall”. Ainsi, les conséquences pour la ville Grindavik pourraient “être bien pires” que l’éruption du Vestmannaeyjar qui a détruit la localité portuaire il y a 50 ans, estime le volcanologue Ármann Höskuldsson à télévision publique islandaise RÚV.Selon la coordinatrice de l’IMO Sara Barsotti, la croûte terrestre a été tellement fracturée au cours des trois dernières années par ces éruptions que les fluides magmatiques ont pu trouver leur chemin plus rapidement cette fois. Une tendance qui pourrait continuer à l’avenir : les volcanologues estiment que ce nouveau cycle d’activité accrue pourrait durer plusieurs décennies, voire plusieurs siècles.



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Publish date : 2023-11-12 14:18:43

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Tags :L’Express

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