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Picasso : ces deux expositions à découvrir à Paris

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Les cinquante années de la mort du peintre n’en finissent pas d’être célébrées ici et là. A Paris, deux expositions s’y distinguent par leur parti pris thématique. La première, au musée Picasso-Paris, voit Sophie Calle investir les quatre niveaux de l’hôtel Salé en convoquant la mémoire du maître espagnol à travers l’un de ces récits personnels dont elle a le secret et qui, une fois de plus ici, fait mouche. A l’exception d’une première œuvre qu’elle commit à l’âge de 6 ans et qui fit dire à sa grand-mère qu’il y avait “un Picasso dans la famille”, l’artiste n’avait pourtant pas grand-chose à revendiquer d’un lien avec le peintre, aussi a-t-elle décidé de “faire sans”.Pablo, objet de cet hommage, s’efface donc au profit de Sophie, non sans quelques clins d’œil picassiens, comme ces œuvres miniatures qu’elle a échangées avec ses amis artistes, de Bertrand Lavier à Serena Carrone, accrochées sur un mur de 27,0824 mètres carrés – la surface exacte de Guernica. D’un étage à l’autre, on retrouve les thèmes de prédilection de la plasticienne, comme la disparition, l’absence ou le regard : son “maigre” rapport personnel à l’œuvre de Pablo, souvenirs autobiographiques à l’appui, l’inventaire avant l’heure de sa propre succession, exposant l’ensemble de ses biens à la manière d’une vente aux enchères, ou encore le regard rétrospectif en forme de bilan qu’elle pose sur son parcours artistique. Voilà en somme un condensé inattendu de toute sa vie que Sophie Calle a, comme une urgence, intitulé A toi de faire, ma mignonne.Sophie Calle, “Dessin d’enfant”.C’est en collaboration avec le même musée Picasso qu’est présentée au Centre Pompidou Dessiner à l’infini, la plus grande rétrospective à ce jour de la production dessinée et gravée de l’artiste, avec près de 1000 œuvres, sous l’égide des commissaires Anne Lemonnier et Johan Popelard. Au tandem, on ajoutera le nom de la scénographe Jasmin Oezcebi, tant sa mise en espace de la grande galerie du 6e étage donne le vertige en offrant de multiples points de vue et perspectives inédites, tout en ménageant une superbe fluidité au parcours. De parcours, d’ailleurs, il n’y a point, puisque la disposition de l’exposition à la façon d’une immense scène ouverte, sans logique chronologique, permet de circuler en toute liberté à travers les œuvres et les thématiques.S’intéresser à la production graphique du peintre, qui était aussi – on en a la brillante confirmation ici – un dessinateur compulsif, c’est s’immerger dans sa pensée, comme “dérouler une sorte de journal intime”, soulignent les commissaires. De la jeunesse à la maturité, des papiers collés aux figures dessinées d’un seul trait, comme celles accompagnant l’essai critique autour de la musique de Jean Cocteau, Le Coq et l’Arlequin, des portraits délicats au pastel à la violence des “têtes qui pleurent”, préludes à Guernica.Pablo Picasso, “Autoportrait” [Montrouge], 1918.Au cœur de cet étonnant dispositif, les carnets de l’artiste cristallisent ce vaste champ d’expérimentation – Picasso en a laissé près de 200, la plupart longtemps restés inédits. On y retrouve, parmi d’autres pépites, les Nus rouges à la gouache ou à l’aquarelle, témoins d’une intense fièvre créatrice qui aboutira, en 1907, au choc des Demoiselles d’Avignon.A toi de faire, ma mignonne, au musée Picasso-Paris jusqu’au 7 janvier. Dessiner à l’infini , au Centre Pompidou jusqu’au 15 janvier.



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Author : Letizia Dannery

Publish date : 2023-11-11 11:00:00

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