Faut-il s’inquiéter du nouveau variant du Covid-19 surnommé “Pirola” ? Ce membre de la famille Omicron, BA.2.86.1.1 de son nom scientifique, a été détecté le 31 août en France. Il bénéficie d’une attention particulière en raison de ses nombreuses mutations le rendant susceptible d’évoluer de façon plus importante et de se propager plus facilement.Si des symptômes plus étonnants ont été rapportés, pour l’heure, les indicateurs sur son degré de sévérité sont insuffisants, d’après l’épidémiologiste Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale à Genève, qui rappelle que le Covid-19 “constitue une source de préoccupation majeure” pour les Français.La France est le hotspot de l’émergence du nouveau variant BA.2.86.1 (JN.1) avec un développement rapide en Île-de-France. La faiblesse de la surveillance et du séquençage dans le monde doit rendre prudent sur la situation réelle.
Pas de virulence accrue rapportée. #COVID19 pic.twitter.com/qwtQnygvod— Antoine FLAHAULT (@FLAHAULT) November 11, 2023L’Express : Faut-il s’inquiéter du nouveau variant “Pirola” ?Antoine Flahault : On ne le connaît pas encore très bien. Le variant qui semble le plus actif est en fait un sous-variant de Pirola qui est le siège de nombreuses mutations, son nom scientifique est BA.2.86.1.1 ou JN.1. Il se développe rapidement en France et en Ile-de-France notamment, et nous avons commencé à le détecter à la fin de l’été. En revanche, nous n’avons pas encore assez de recul et de connaissances pour établir sa sévérité accrue ou non. Une chose est sûre, sa propagation est la suite logique de ces vagues qui reviennent plusieurs fois par an depuis Omicron. Les nouveaux variants, dont Pirola, sont forcément très transmissibles, ce qui constitue une source de préoccupation majeure. Et ils sont toujours plus résistants, ce qui est également préoccupant.D’une part, le Covid-19 n’est pas une infection sans conséquences, les personnes très fragiles et vulnérables peuvent très mal le supporter. Ensuite, on ne sait pas quelles seront les formes persistantes de la maladie. Jusqu’à présent, il a été documenté que les formes de Covid long représentaient environ 10 % des contaminations. Avec le sous-variant Pirola, il pourrait y avoir de nouvelles formes invalidantes qui empoisonnent la vie des gens. Enfin, l’apparition d’un nouveau variant a des conséquences économiques. Il implique des arrêts de travail et donc des interruptions de services, ce qui pèse lourd sur l’économie du pays.Le sous-variant Pirola a-t-il tout de même des particularités ? Des malades ont notamment déclaré avoir observé des éruptions cutanées sur leur visage.A chaque fois qu’un nouveau variant apparaît, on veut lui trouver des symptômes particuliers. Comme je l’ai expliqué, il n’y a pas suffisamment de données pour affirmer qu’il y ait des nouveautés. Ce qui est certain, c’est qu’il provoque une très grosse fatigue, une fièvre souvent élevée – autour de 39 °C – et des signes respiratoires. Concernant les éruptions cutanées, elles ont en réalité toujours existé.Son épicentre semble situé en France. Pourquoi ?Il faut savoir que beaucoup de pays ont baissé la garde en matière de veille sanitaire et de séquençage. La France fait partie ce ceux qui apportent le plus de séquences, juste après le Canada et les Etats-Unis. Il est donc possible que l’épidémiologie, c’est-à-dire la distribution de ces sous-variants, soit sous-estimée en ce moment dans un certain nombre de pays. Le point positif de tout cela c’est que nous n’avons, pour l’heure, aucun rapport alarmant. En France, la région Ile-de-France est très outillée concernant les augmentations de cas en réanimation. Or actuellement, il n’y a pas de raisons d’être inquiets. Nos hôpitaux ne semblent pas se remplir de formes sévères.Quelles mesures pour enrayer sa propagation ?Le vaccin dans sa nouvelle formule 2023, c’est-à-dire le rappel, semble efficace pour réduire la transmission du virus et empêcher les formes graves. Problème : les Français ne sont plus attirés par la vaccination. Rappelons néanmoins qu’aujourd’hui, la population a souvent été infectée plusieurs fois. Ce qui a des conséquences positives sur l’immunité collective et a permis d’éviter les formes les plus graves.Outre la vaccination qui réduit les risques, il y a deux moyens d’éviter la propagation de ce Covid. Tout d’abord, le port du masque de type FFP2. Les personnes symptomatiques doivent porter des masques pour éviter de contaminer leur entourage. Il a été prouvé qu’une personne positive qui porte un masque au moins 50 % de son temps à l’intérieur de son foyer, et fait chambre à part, diminue de 80 % la contagion dans le foyer. Pour les personnes qui n’ont pas de symptômes, elles devraient également en porter en intérieur.Il faudrait, par ailleurs, insister sur l’importance de la ventilation et mettre des capteurs de CO2 dans les pièces fermées, de sorte que nous soyons toujours en dessous des 800 parties par million (PPM) de concentration de CO2. Sinon, il faut porter un masque. Dans les transports en commun, les écoles, et bureaux partagés, on est souvent au-dessus de 800 PPM.
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Publish date : 2023-11-14 11:17:12
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