Ce second quinquennat à nul autre pareil est loin d’être terminé, pourtant, 2027 et sa cohorte de candidats putatifs s’avancent déjà. En coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination. Le service politique de L’Express propose de vous aider à suivre, grâce à un rendez-vous hebdomadaire sur notre site Internet, les progrès de ces ambitieux qui espèrent gravir, vite et sans se blesser, les marches du pouvoir.RN : le tournant de Saint-DenisAlors que la présence du Rassemblement national à la manifestation contre l’antisémitisme organisée dimanche 12 novembre suscite la polémique et perturbe les esprits, un ministre relève : “La gauche a accepté de s’asseoir autour de la table avec Jordan Bardella quand Emmanuel Macron a convié les chefs de parti à Saint-Denis fin août, le vrai tournant est là. C’eût été encore inimaginable il y a peu.”Le RN n’en a pas fini avec Jean-Marie Le PenJean-Marie Le Pen, antisémite ? Pas de l’avis de Jordan Bardella, qui a assuré, dimanche 5 novembre, au micro de BFMTV, que le président historique du parti d’extrême droite ne l’était pas. Tout de suite, les membres du RN ont été sommés de faire bloc et d’aller répéter la formule sur les plateaux de télévision : “Il y a eu des ambiguïtés, mais Jean-Marie Le Pen n’était pas antisémite.” La députée du Loiret Mathilde Paris a néanmoins craqué, assurant qu’elle estimait “à titre personnel” que l’ancien président de son parti (qui a fait l’objet de multiples condamnations pour ses propos sur la “fournée” ou les chambres à gaz, “détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale”) était bien antisémite. “Je ne comprends pas pourquoi Bardella s’est embarqué là-dedans, alors que Marine Le Pen elle-même a exclu son père pour cette raison, s’interroge un ancien compagnon de route. Juste avant de participer à la marche contre l’antisémitisme, ils remettent une pièce dans la machine… Quel sens du timing, vraiment.”IVG dans la Constitution : les réserves de Bas sur MacronPhilippe Bas n’est pas content. Le sénateur LR de la Manche a ouvert la voie en février à l’inscription de l’IVG dans la Constitution. En substituant la protection d’une “liberté” à celle d’un “droit” – terme retenu par l’Assemblée nationale lors d’un précédent vote, cet ancien collaborateur de Simone Veil a esquissé un compromis entre les deux chambres, qui doivent voter un texte en termes identiques pour permettre la modification de la Loi fondamentale. Emmanuel Macron semble donner raison au sénateur. “La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme, qui lui est garantie, d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse” : c’est la formulation que le président souhaite officiellement ajouter à l’article 34 de la Constitution. Oui mais voilà. Cette référence à une “garantie” agace Philippe Bas. “Cette rédaction est ambiguë et relève du ‘en même temps’. Garanti par qui ? Comment ? Cette incise est purement politique. Si on veut lui donner une portée juridique, elle m’inquiète. Ce flou est inquiétant. Il ne faudrait pas que l’on tire vers un droit absolu, ce qui est une liberté conditionnée par le législateur et ayant ses propres limites.” L’IVG dans la Constitution, ce n’est pas encore fait.Le jeu de DarmaninPuisqu’on vous dit que Gérald Darmanin veut être constructif avec les sénateurs LR sur son projet de loi “immigration” ! Ces derniers ont voté un amendement transformant l’aide médicale de l’Etat (réservée aux sans-papiers) en aide médicale d’urgence. Le ministre de l’Intérieur a publiquement dit qu’il soutenait cette modification… alors qu’il considère en privé qu’elle constitue un cavalier législatif (hors sujet par rapport à l’objet du texte gouvernemental) et serait censurée à ce titre par le Conseil constitutionnel. Le gouvernement a fini par donner un avis de sagesse lors du vote au Sénat, en attendant l’examen du texte à l’Assemblée nationale.La leçon de loyauté de Hortefeux à GarridoPeu importent les excès, peu importent les défaillances du chef, la fidélité est, aux yeux de Brice Hortefeux, l’ami de toujours de Nicolas Sarkozy, la plus cardinale des vertus. Le député européen, pourtant peu soupçonnable de mélenchonisme aigu, juge avec sévérité le comportement de la députée LFI Raquel Garrido, mise en retrait du groupe à l’Assemblée après avoir multiplié les critiques à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon, notamment. “C’est tout ce que je déteste, vitupère-t-il. Elle doit tout à Mélenchon et elle le dézingue. Elle a raison d’être en désaccord avec lui, mais on n’est pas obligé de se ruer sous un spot pour exprimer ses divergences.”
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Publish date : 2023-11-09 15:37:01
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