“Faites ce que je dis, pas ce que je fais”. A partir du 1er janvier 2024, les détenteurs de titres-restaurants ne pourront plus les utiliser pour acheter en supermarché des denrées non directement consommables. Entendez par là des produits qui ont besoin d’être cuisinés pour être mangés comme les pâtes, le riz, la farine, les œufs ou encore la viande et le poisson frais. En revanche, il sera toujours possible de se procurer des plats et des salades préparés, des sandwichs, des pizzas, des quiches… Bref, des aliments transformés par les industriels. Seul point positif dans ce tableau peu reluisant, les légumes et les fruits vont demeurer dans la liste des produits éligibles.En réalité, c’est une dérogation prise dans le cadre de la loi du 16 août 2022 de protection du pouvoir d’achat qui s’apprête à prendre fin le 31 décembre 2023. Cette mesure permettait aux titres-restaurants d’être utilisés “pour acquitter la totalité ou une partie du prix de tout produit alimentaire, qu’il soit ou non directement consommable”. Une réponse, à l’époque, à la poussée inflationniste et aux conséquences du Covid-19.Comment relancer le fait maisonLe gouvernement n’exclut pas encore la possibilité de prolonger cette “exception” et il aurait tout intérêt à le faire. Cela irait dans le sens de sa volonté de sanctuariser le “bien manger”. Ces derniers mois, la ministre du Commerce et des PME, Olivia Grégoire, s’est exprimée à plusieurs reprises sur les vertus du fait maison. En septembre, elle émettait même l’idée, dans un entretien à Sud-Ouest, d’instaurer des cours de cuisine à l’école : “Il faut réapprendre à cuisiner des produits bruts, pour éviter d’acheter les produits “tout prêts”, plus chers”.Des produits plus onéreux, mais surtout mauvais pour la santé, comme le démontrait récemment L’Express dans sa récente enquête sur les aliments ultra-transformés. La ministre entend aussi renforcer la présence du label “fait maison” dans les restaurants. Alors pourquoi ne pas pousser les 5 millions d’utilisateurs de titres-restaurants à cuisiner chez eux avec des produits frais ? D’autant qu’avec le développement du télétravail, les Français sont demandeurs. Une manière aussi de raviver l’engouement pour les petits plats concoctés chez soi, né pendant les confinements, lorsque restaurants et cantines d’entreprises avaient baissé le rideau.
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Author : Thibault Marotte
Publish date : 2023-11-14 11:27:35
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