Emmanuel Macron a eu droit à un accueil chaleureux, lors de sa descente de l’avion présidentiel sur le tarmac de l’aéroport de Bern-Belp cet après-midi. Le président de la République française et son épouse sont arrivés dans la capitale suisse ce mercredi 15 novembre pour une visite officielle de deux jours, jusqu’à jeudi.Un voyage aussi rare que symbolique, durant lequel le chef d’Etat sera aux côtés de son homologue Alain Berset, qui assume la présidence tournante du Conseil fédéral de Suisse jusqu’à la fin de l’année. Avec un programme de visites centré sur l’Europe, l’investissement économique et les sciences fondamentales.Une visite qui confirme un réchauffement diplomatiqueAu-delà du contenu précis de la visite, ce voyage de deux jours d’Emmanuel Macron est surtout important pour sa symbolique. D’abord, parce que c’est la première visite d’un chef d’Etat français en huit ans, après celle de François Hollande en 2015. Malgré la proximité géographique, une langue et une culture commune, les visites de présidents français en Suisse se comptent sur les doigts d’une main : outre ces deux derniers, seuls Jacques Chirac en 1998, François Mitterrand en 1983 et Armand Fallières en 1910 avaient fait le déplacement.Mais surtout, parce que la venue du président français atteste d’un réchauffement des relations entre Paris et Berne. En 2022, la Suisse avait fortement irrité Paris en choisissant de commander des avions de combat F-35 américain pour moderniser son armée de l’air, plutôt que des Rafale français. Un contrat à plus de 6 milliards d’euros passé sous le nez de l’industrie française.Malgré cette bisbille diplomatique, les relations semblent au beau fixe, ce mercredi. Après avoir accueilli son homologue français à l’aéroport, le président suisse Alain Berset a réservé les honneurs au couple Macron : cérémonie d’accueil en fanfare, inspection de la garde de l’armée suisse, rencontre avec les sept membres du Conseil fédéral, discours au Palais du Parlement puis dîner de gala. Des égards réservés aux hôtes les plus importants, qui s’expliquent notamment par les liens d’amitié tissés entre les deux hommes “depuis plusieurs années”, affirme le quotidien suisse La Liberté.Pour son discours officiel au Parlement suisse, Alain Berset a même salué mercredi “les liens historiques entre les deux pays” rapporte le journal suisse Le Temps, précisant même que la Suisse a “une dette politique” envers la France qui l’a aidé à se moderniser. De son côté, Emmanuel Macron a annoncé vouloir inscrire au patrimoine mondial le traité de “paix perpétuelle” signée entre la France et la Suisse en 1516, complète le média helvète.Accélérer les négociations avec l’Union européenneUn rapprochement également possible grâce au contexte de guerre en Europe et de rapprochement des pays européens face à la Russie. L’Elysée indiquait ainsi en amont du déplacement que la visite serait “l’occasion d’échanger” sur “le renforcement de la coopération” face aux crises géopolitiques actuelles, cite l’AFP.Plus précisément, le voyage d’Emmanuel Macron sera l’occasion de remettre le dossier de l’Union européenne sur le tapis, alors que Berne avait récemment tourné le dos aux 27 Etats membres. En mai 2021, le gouvernement suisse avait surpris l’Union en annonçant l’abandon des négociations d’un accord-cadre avec les 27, après des années de discussions. Si le gouvernement suisse a finalement annoncé revenir vers Bruxelles jeudi dernier, en vue de nouvelles négociations avec la Commission européenne d’ici la fin de l’année selon la radiotélévision suisse RTS, le président français espère par sa visite mettre un coup de pédale à ce processus.”Il faut que cette dynamique se concrétise désormais”, ajoute une conseillère d’Emmanuel Macron citée par l’AFP, précisant que ce dernier prêchera pour “relancer les négociations afin de parvenir à un accord au plus vite”. Le gouvernement suisse a beau avoir dressé le drapeau européen devant son Palais fédéral pour l’occasion, rien n’indique que la volonté des deux présidents suffira à aller jusqu’au bout cette fois. Le rapprochement avec l’UE reste un sujet politique très sensible en Suisse, soucieuse de protéger sa souveraineté, son indépendance judiciaire et ses salaires.Resserrer les liens diplomatiques, économiques et scientifiquesUne défiance de la part de certains partis politiques et électeurs suisses qui n’a pas échappé au président français. Moins protocolaire, le deuxième jour de sa visite officielle sera en partie placé sous le signe des échanges européens. Emmanuel Macron ira visiter jeudi la Fondation Jean Monnet pour l’Europe, à Lausanne, avant de rencontrer des étudiants pour parler des “grands enjeux sociétaux” de l’Union européenne, précise l’AFP. Il répondra également aux questions du public.Le chef de l’Etat aura également l’occasion d’aborder les liens économiques entre la Suisse et la France : les deux pays sont d’importants partenaires commerciaux, et la Suisse est le troisième investisseur en France. Emmanuel Macron rencontrera jeudi des responsables économiques à Lausanne, avant de prendre un train spécial pour rallier Genève en compagnie de dirigeants de start-up.Enfin, le président français compte mettre en avant la coopération scientifique franco-suisse. Après avoir annoncé mercredi qu’un “colloque franco-suisse sera organisé l’année prochaine pour parler des flux de personnels de santé”, rapporte Le Temps, Emmanuel Macron va promouvoir la recherche scientifique. Le voyage se conclura ainsi par la visite du Cern, ce laboratoire européen pour la recherche nucléaire et la physique des particules situé sur la frontière franco-suisse. L’occasion de promouvoir le projet pharaonique du Futur Collisionneur Circulaire, un accélérateur de particules de 100 kilomètres de circonférence qui ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté scientifique.
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Publish date : 2023-11-15 16:58:40
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