Vince Clarke a toujours été une figure et un producteur passionnants, une sorte d’artificier sans limites de la new wave à travers ses différentes incarnations de ses débuts avec Depeche Mode, qu’il quittera vite pour Yazoo puis The Assembly, à Erasure (duo qu’il forme toujours avec Andy Bell).
Un passionné des machines et des synthétiseurs capable de sauter du tube scintillant à l’expérimental sombre. Un génie des studios qu’on rapprochera aisément d’un Dave Ball de Soft Cell ou d’un William Orbit, deux de ses confrères anglais des eighties, pour son aisance à imposer sa patte sur la pop tout en restant dans l’ombre des câbles.
Un crochet par Joy Division
Pour le premier album solo de sa longue carrière, Vince Clarke s’est imposé deux contraintes : les sons générés devaient provenir uniquement de l’Eurorack (un synthé modulaire auquel il s’est initié pendant le confinement) et chaque morceau sera basé sur une seule note. Passé ces coquetteries de composition, Songs of Silence est un disque surprenant, loin de l’image que le grand public peut avoir de son auteur.
Un voyage spatial et contemplatif aux confins des machines où les nappes de synthés extatiques sont brisées dans leur envol par des déflagrations de percussions, où les mélodies s’orientalisent avant de finir dans un crissement de métal et où des réminiscences d’opéra s’infiltrent au milieu des grésillements. Vince Clarke vient clore en beauté ce trip d’ambient contrarié avec Last Transmission, tel un hommage transi à Joy Division envoyé depuis un trou noir.
Songs of Silence (Mute/PIAS). Sortie le 17 novembre.
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Author : Patrick Thévenin
Publish date : 2023-11-16 09:00:00
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