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“Emmanuel Macron manque de colonne vertébrale et parle trop”, par Abnousse Shalmani

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En réponse à l’une des arrière-petites-filles du capitaine Dreyfus qui lui demande pourquoi il ne prendra pas la tête de la manifestation contre l’antisémitisme, le président de la République affiche un air grave pour dire des banalités affligeantes. En résumé, je suis le président de l’union de tous les Français, si je devais manifester ce serait toutes les semaines. Seulement voilà, ce n’est pas toutes les semaines que la République, à travers la voix des présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, convoque les citoyens. Ce n’est pas tous les jours que les Français juifs ont peur et se sentent terriblement isolés. Ce n’est pas toutes les semaines que l’on marche en silence et en dignité contre l’antisémitisme, le moule de tous les racismes, et ce, après le pogrom commis par le Hamas le 7 octobre, le premier depuis la Shoah. Pardonnez l’expression, mais l’insouciance du président de la République fout les jetons.Nous l’avions déjà deviné… Mais comme l’Histoire fait les grands hommes, nous espérions qu’Emmanuel Macron allait soudain se raffermir politiquement et abandonner le poison du “en même temps” qui n’est que “paroles, paroles”. Louis Barthou, journaliste et homme politique des années 1930, avait vu hier ce qui est le problème de la Macronie aujourd’hui : “En France, la parole est trop souvent prise, et par ceux qui parlent et par ceux qui écoutent, pour la forme supérieure de l’action.” C’était déjà affligeant avec la Russie : Emmanuel Macron voulait garder le canal ouvert avec Poutine, se fantasmant faiseur de paix avant l’heure, se laissant filmer, col roulé et décontraction artificielle, en conversation secret-défense avec le maître du Kremlin – séquence qui lui a attiré les foudres des corps diplomatiques -, prenant un temps indécent pour se rendre à Kiev, s’aliénant et les Russes et les Ukrainiens, avant de se ranger enfin du côté de l’Ukraine en désir de démocratie. “En même temps” inconséquent.L’automne dernier, après la mort de Mahsa Amini, assassinée par la police des mœurs pour un voile mal porté, alors que la rue iranienne criait avec courage sa haine de la mollahrchie et réclamait soutien moral, matériel, politique et diplomatique pour renverser un régime toxique et dangereux pour le monde, le président de la République française n’a rien trouvé de mieux à faire que de serrer la main du boucher de Téhéran, Ebrahim Raïssi, devant les caméras, et à l’ONU s’il vous plaît (cette instance de plus en plus inutile dont le chef, Antonio Guterres, se confond chaque jour un peu plus avec une ex-Miss Monde tout juste bonne à inaugurer les stands saucisson des supermarchés). Avant de recevoir, quelques jours plus tard, à l’Elysée, des femmes de l’opposition iranienne. “En même temps” honteux.Le président de la République est un invertébré qui parle tropAprès le pogrom du 7 octobre, Emmanuel Macron a été à la traîne de dirigeants occidentaux pour se rendre en Israël, où il est pourtant parvenu, après avoir rencontré Benyamin Netanyahou et l’avoir assuré du soutien de la France, à rencontrer un Mahmoud Abbas menteur, qui après lui avoir promis tout ce qu’il voulait en privé, a repris le narratif islamiste en public, humiliant le président français qui ne tenait plus sur sa chaise. Et puis, ce fut le coup de trop : la BBC. Sous-entendre dans un média étranger qu’Israël bombarde volontairement bébés, femmes et vieillards, puis rétropédaler en appelant le président israélien, Isaac Herzog, à la rescousse comme s’il s’était rendu compte de l’énormité de ses mots après qu’ils sont sortis de sa bouche, voilà la piteuse séquence auquel le chef de l’Etat s’est livré. “En même temps” trouble.”En même temps” qui dit la peur d’un président de la société française, qu’il refuse de comprendre. Un président qui imagine que combattre ostensiblement l’antisémitisme blesserait les Français musulmans, qui amalgame ainsi islamistes et musulmans et valide le discours islamiste, qui est en train de conquérir de nombreux musulmans. “En même temps” séparatiste, qui glorifie ce qu’il croit combattre.Peut-être que le problème chez Emmanuel Macron est qu’il s’enivre de ses mots, qu’il se complaît dans sa logorrhée, qu’il se vautre dans la vanité de l’acteur qu’il n’est jamais devenu. Peut-être qu’il confond la scène du monde avec un spectacle dont il est le héros, et par conséquent ne parvient pas à mesurer la gravité qui s’impose face à la complexité géopolitique. Il n’est pas trop complexe, il ne l’est pas assez. Le président de la République est un invertébré qui parle trop : “Chez beaucoup d’hommes, la parole précède la pensée. Ils savent seulement ce qu’ils pensent après avoir entendu ce qu’ils disent”, constatait Gustave Lebon. “En même temps” de théâtre.Abnousse Shalmani est écrivain et journaliste engagée contre l’obsession identitaire



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Author : Abnousse Shalmani

Publish date : 2023-11-17 11:00:00

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Tags :L’Express

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