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Pedro Sanchez reconduit : en Espagne, un régime politique à bout de souffle

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Il aura donc fallu quatre mois à l’Espagne, qui préside actuellement l’Union européenne, pour se doter d’un gouvernement. Quatre mois d’invectives sur l’avenir judiciaire à réserver aux indépendantistes catalans, auteurs d’une sécession clownesque en 2017, pour que le socialiste Pedro Sanchez soit finalement reconduit au pouvoir par un vote d’investiture à très courte majorité de trois voix, jeudi 16 novembre.Sanchez “rempile” donc, au prix d’une amnistie dont la constitutionnalité reste à démontrer – seul moyen, selon la gauche, de rétablir le dialogue entre Madrid et Barcelone, afin de reconnaître définitivement le fait indépendantiste et permettre à la Catalogne de gagner en autonomie, tout en entérinant son appartenance immuable à l’Espagne. L’argument tient la route, à ceci près que ladite amnistie répond d’abord à un calendrier politique. Il y a encore six mois, Pedro Sanchez jurait qu’il ne se résoudrait jamais à pareille solution.Aucun débat de fondQuant à la droite, elle possède un certain culot à dénoncer un “coup d’Etat”, elle qui a tendu la main aux mêmes indépendantistes, cet été, et bloque depuis cinq ans le renouvellement des instances nationales du pouvoir judiciaire. Ce faisant, les Espagnols n’ont eu droit à aucun débat de fond sur les sujets qui les préoccupent, l’inflation, le logement, la santé, le climat… A la place, ils ont assisté à la déliquescence d’une monarchie parlementaire à bout de souffle.Arrivées à égalité aux législatives du 23 juillet, droite et gauche ont déroulé (comme en 2016 et 2019, où les Espagnols avaient fini par revoter) le scénario indigne qu’impose un système politique à la proportionnelle donnant place aux petits partis, parfois les plus radicaux.Rafraîchir la ConstitutionIndigne, le Parti populaire (PP) d’Alberto Núñez Feijóo, toujours empreint de nostalgie franquiste, et marié à Vox, la formation d’extrême droite créée par des transfuges sortis de ses propres rangs pour tenter de prendre les rênes du pays. Il a échoué fin septembre et défile maintenant dans la rue pour contester les résultats du scrutin.Indigne aussi, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), qui a opéré un virage à 180 degrés sur l’amnistie, pour chercher à son tour à réunir une majorité autour de lui. Les voix de l’extrême gauche, rassemblées sous la bannière de Sumar, n’y suffisaient pas. Dans ce contexte, il y a peu à parier sur la longévité du nouveau gouvernement, qui va pouvoir s’attaquer aux vrais problèmes du pays. Et rafraîchir la Constitution de 1978, qui en a manifestement grand besoin.



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Publish date : 2023-11-17 07:29:59

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Tags :L’Express

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