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Pluies abondantes : pourquoi elles n’ont pas encore rechargé les nappes phréatiques

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Les jours se suivent et se ressemblent. Le parapluie greffé au bras. La France métropolitaine, qui a connu ces derniers jours de très fortes inondations, notamment dans le Pas-de-Calais, a été touchée entre la mi-octobre et la mi-novembre par des pluies sans précédent sur une longue période, a annoncé Météo France ce samedi. Entre le 18 octobre et le 16 novembre, la France a enregistré un cumul moyen de 237,3 mm.💧Entre le 18 octobre et le 16 novembre , la France a enregistré un cumul moyen de 237,3 mm.

C’est la première fois que la France enregistre un tel cumul sur 30 jours consécutifs toutes saisons confondues.

🔗 https://t.co/ZCW8Wy7ZCH pic.twitter.com/BNzgrJISPI— Météo-France (@meteofrance) November 17, 2023Ces pluies quasi quotidiennes sont les bienvenues pour améliorer la situation des nappes phréatiques, principales réserves d’eau potable. En France, elles ne se remplissent que pendant la période hivernale : il pleut beaucoup et régulièrement, ce qui va permettre à l’eau de s’infiltrer par le sol de surface et en profondeur. Or à date du 1er novembre, les deux tiers d’entre elles étaient sous les normales de saison, a annoncé, jeudi 16 novembre le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans un communiqué. Et contrairement aux idées reçues, les nappes phréatiques ne se sont pas beaucoup remplies en octobre par rapport à septembre.[1/13] 💧 État des nappes d’eau souterraine au 1er novembre 2023

Nous rappelons qu’il s’agit bien de la situation au 1er novembre. Pour les tendances de la 1ère quinzaine de novembre et le risque inondation, vous reporter plus bas. pic.twitter.com/JE61AbINVY— BRGM (@BRGM_fr) November 16, 2023Des pluies octobre ” peu satisfaisantes”Toujours au 1er novembre, 18 % des nappes phréatiques du pays étaient à des niveaux très bas, a précisé le BRGM. Cette situation reste proche de celle du mois de septembre, quand 66 % d’entre elles étaient à des niveaux insuffisants. Mais il y a une bonne nouvelle : leur niveau s’avère plus favorable qu’en octobre 2022. À l’époque, 75 % d’entre elles se trouvaient sous les moyennes mensuelles, après un été caniculaire.Si les pluies du printemps et de l’été ont permis de maintenir, voire d’améliorer l’état des nappes, les pluies tombées à la mi-octobre ont été en revanche insuffisantes. C’est ce que note le BRGM, qui décrit une situation “peu satisfaisante”. “Comme l’année dernière, on a eu un mois de septembre et un début d’octobre relativement chauds, une végétation qui restait active jusqu’en novembre et donc avec des difficultés pour les pluies de s’infiltrer”, a indiqué Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM. Le mois de septembre a été le plus chaud jamais mesuré en France.Qu’en sera-t-il des pluies tombées mi-novembre ? Il faut, en amont, comprendre la différence entre nappes réactives et nappes inertielles. “Les niveaux des nappes réactives augmentent très vite en cas de pluies abondantes mais aussi baissent très vite lorsqu’il ne pleut plus. À mi-novembre, les niveaux de ces nappes sont hauts voire très hauts et peuvent générer des inondations”, explique le BRGM. A contrario, le niveau des nappes inertielles évolue lentement. “Ces nappes profondes vont mettre jusqu’à trois mois pour se recharger, donc il faut attendre la fin de l’hiver pour faire un bilan de la recharge des nappes”, souligne auprès de L’Express Charlène Descollonges, hydrologue et auteure de L’eau, Fake or Not (Tana Édition).Pas-de-Calais : des pluies inefficaces ?Concernant les pluies diluviennes tombées dans le Pas-de-Calais, “elles ont permis de recharger les nappes superficielles, mais pas celles en profondeur. Il est encore trop tôt pour en tirer un bilan. Ça dépend également de l’intensité de la pluie, du type de sol, etc, admet Charlène Descollonges. Les nappes ne peuvent pas se recharger en trois jours.”De plus, lorsque les phénomènes sont très violents, l’eau n’a pas le temps de pénétrer car le sol est gorgé d’eau. Elle ruisselle et ce mouvement peut créer des inondations. “Celles que nous voyons résultent de pluies abondantes et répétées sur un sol saturé en eau. L’aménagement du territoire et le drainage massif des zones humides aggravent le problème”, explique la spécialiste. Parmi les obstacles qui peuvent empêcher l’eau de pénétrer dans le sol, il y a, par exemple, le goudron.Si le nord-ouest de la France s’est retrouvé sous des trombes d’eau, la situation est “plus défavorable” dans le sud de l’Alsace. Les niveaux des nappes inertielles du couloir Rhône-Saône restent “préoccupants, de bas à très bas”, ajoute le BRGM. Même constat lorsqu’on regarde la carte du site “Info Sécheresse”. Une vigilance accrue reste de mise, même si nous ne sommes qu’au début de l’hiver.



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Publish date : 2023-11-18 13:46:09

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