Donald Trump continue à lancer attaques, injures et déclarations à l’emporte-pièce. Mais sa campagne, cette année, paraît moins chaotique que les précédentes. Il n’y a, jusqu’ici, pas eu de fuites constantes dans les médias, de batailles sanglantes entre les consultants, de limogeages fracassants. En 2016 et 2020, ses principaux conseillers étaient ses enfants et leurs conjoints. Cette fois, Ivanka, sa fille, et son mari Jared ont pris leurs distances. “J’aimerai et je soutiendrai toujours mon père, mais dorénavant je ferai cela en dehors de l’arène politique”, a déclaré Ivanka. Exit aussi les personnages sulfureux et incendiaires comme son avocat personnel Rudy Giuliani ou Steve Bannon, l’un de ses stratèges, qui n’avaient aucune expérience électorale et cherchaient surtout à se faire mousser.Donald Trump les a remplacés par des professionnels de la politique. L’ex-président est “plus aguerri et s’est entouré d’une équipe très intelligente, pointue, qui mène une campagne efficace et disciplinée”, estime Brian Seitchik, un consultant républicain en charge des opérations de Trump en Arizona en 2016. Il faut dire qu’il n’est guère difficile de faire mieux que les responsables précédents. En 2016, Corey Lewandowski avait été accusé d’avoir agrippé brutalement une journaliste pour l’empêcher de poser une question. En 2020, Brad Parscale a été arrêté par la police et interné en asile psychiatrique après avoir menacé de se suicider.”Le monde de Trump est dynamique, volatil, innovant”La tâche de directeur de campagne – sans le titre – a été confiée à un duo chevronné. D’abord, Susie Wiles. Cette consultante très connue de Floride a travaillé à faire élire des dizaines de candidats, dont Donald Trump en 2016 et 2020, qu’elle a aidé à remporter cet Etat-clé. Apparemment impressionné par son talent, il l’a embauché comme conseillère. Cette petite dame de 66 ans sait gérer les gros ego, sans doute grâce à l’expérience de son père, un ex-joueur de football américain devenu célèbre commentateur sportif. Elle-même fuit les projecteurs et ne parle jamais à la presse. Jusqu’ici, elle a su naviguer parmi les factions sans s’attirer trop d’ennemis. Un quasi-exploit. “Le monde de Trump est dynamique, volatil, innovant et constamment mouvant et Susie est son roc”, a déclaré sur CNN Matt Gaetz, un représentant de Floride qui la connaît bien.Son binôme, Chris LaCivita, un ex-marine, a lui aussi participé au cours de sa longue carrière à une multitude de campagnes électorales. Il s’est fait connaître par une attaque vicieuse contre John Kerry destinée à discréditer le prétendant démocrate à la présidence en 2004. Il avait alors commandé une série de spots publicitaires où d’anciens militaires accusaient Kerry d’avoir exagéré ses faits de guerre et de ne pas mériter ses nombreuses décorations. Des attaques fausses, mais qui ont nui au candidat. En 2020, Chris LaCivita a rejoint le comité de réélection de Donald Trump. Il n’est pas le seul. On compte dans l’entourage beaucoup d’anciens de la Maison-Blanche ou des campagnes précédentes comme Jason Miller, conseiller de longue date, Dan Scavino, ex-secrétaire général adjoint…Les conseillers de Trump sont sur un siège éjectableL’équipe s’est concentrée sur la mise en place d’une infrastructure de terrain dans les Etats-clés des primaires, comme l’Iowa, afin de mobiliser les électeurs. Elle a aussi courtisé en coulisses les patrons des partis locaux pour qu’ils choisissent des délégués favorables à l’ex-président lors de la Convention du parti, l’été prochain.A deux mois des primaires, Donald Trump mène une campagne allégée. Il n’a participé à aucun débat, donne peu d’interviews, passe plus de temps ces jours-ci au tribunal qu’en meetings électoraux. “Un des succès de son équipe, c’est d’avoir réussi à laminer très tôt Ron DeSantis, qui représentait une menace crédible, en utilisant une approche lente et méthodique”, poursuit Brian Seitchik. La botte secrète de l’ancien président, c’est Susie Wiles. Pour avoir orchestré la victoire de DeSantis au poste de gouverneur en Floride en 2018 – avant de se fâcher avec lui — elle connaît ses forces, mais aussi ses faiblesses.Combien de temps l’ex-président écoutera-t-il son entourage ? Mystère. Car Trump reste Trump. L’année dernière, il a suscité une grosse controverse en dînant avec Nick Fuentes, un suprémaciste blanc connu pour son antisémitisme. Ses candidats, trop extrémistes, ont eu peu de succès aux élections de mi-mandat et, récemment, il a déclaré que le Hezbollah était “très intelligent”. Quant aux conseillers, ils se savent sur un siège éjectable. En 2016 et 2020, il avait limogé son directeur de campagne durant l’été précédant les élections.
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Author : Hélène Vissière
Publish date : 2023-11-19 16:00:00
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