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Montée du climatoscepticisme en Europe : la dégringolade de Greta Thunberg n’y est pour rien

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“Persona non Greta”, “Chute d’une icône du climat” : la presse allemande étrille l’activiste Greta Thunberg après ses propos et actions ambigus concernant la guerre entre Israël et le Hamas. Réagissant à la soupe décoloniale teintée de wokisme qu’elle servait, le 12 novembre dernier, à Amsterdam, au cours d’une manifestation sur le climat – “En tant que mouvement pour la justice climatique, nous devons écouter les voix de ceux qui sont opprimés et de ceux qui luttent pour la liberté et la justice” –, un homme est monté sur scène pour lui rappeler qu’il venait parler d’écologie et non des opinions politiques de Greta Thunberg.La dégringolade de l’icône suédoise signe-t-elle la montée du climatoscepticisme et du climatorelativisme en Europe, jusqu’alors relativement épargnée par rapport aux Etats-Unis ? Etudes et analyses se multiplient en effet pour pointer la “fatigue climatique” : entre angoisse, découragement, aquoibonisme et agacement, les opinions publiques seraient lassées de ce sujet omniprésent dans les médias. Un passionnant article du dernier numéro de la revue Green, sous la plume de Jean-Yves Dormagen, tente d’ailleurs une analyse croisée des sensibilités politico-idéologiques à l’aune de ce qu’il décrit comme un “nouveau clivage écologique”.Ce constat de fatigue climatique étonne cependant : si l’on s’en tient aux seuls Français, la préservation de l’environnement n’est-elle pas leur deuxième préoccupation, comme le montre une enquête de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), publiée en juillet dernier ? Résultat qui n’était pas intuitif dans un contexte économique et international préoccupant.Tentons dès lors une hypothèse complémentaire : et si le problème venait non pas de ceux qui subissent les politiques climatiques – nous –, mais de ceux qui les inspirent et les mettent en œuvre ? Si, en fait de fatigue climatique, la seule et vraie fatigue était celle que suscitent les “climato-opportunistes”, qui, sous couvert de lutte pour le climat, recyclent de vieilles lunes anticapitalistes, décroissancistes et malthusiennes ? Quand la cheffe des Ecologistes-EELV, Marine Tondelier, prend position contre la construction d’une usine de fabrication de laine de roche, matériau isolant nécessaire à la rénovation énergétique, on ne comprend plus. Ou plutôt, derrière sa dénonciation d’”un projet industriel complètement anachronique” parce qu’il consomme de l’électricité et de l’eau, chacun comprend que c’est autre chose qui se joue. “L’écologie sans la lutte des classes, c’est du jardinage”, s’écrie un soutien de l’égérie suédoise sur X. Même constat sur l’opposition des écologistes et de leurs alliés d’extrême gauche à la construction du tunnel ferroviaire Lyon-Turin, qui va permettre de supprimer des tonnes d’émissions de CO₂ issues du trafic routier. La contradiction est flagrante… et lassante pour une opinion publique qui apprécierait que ceux qui s’autoproclament progressistes tombent le masque pour se montrer tels qu’en eux-mêmes : profondément conservateurs.L’économie de la subventionCaricaturales chez les écologistes, les incohérences agacent tout autant quand elles sont le fait du reste de la classe politique. La liste est longue. Dénoncer l’artificialisation des sols en matière d’habitat tout en promouvant les sources d’énergie les plus consommatrices de foncier. Promouvoir la voiture électrique, les pompes à chaleur et la réindustrialisation sans remettre en question – et même en l’augmentant ! – le coût du mégawattheure en sortie de centrale nucléaire. Stigmatiser la maison individuelle en périphérie des villes tout en menant une politique du logement qui détruit l’offre sur le marché du neuf et rend inaccessibles les centres-villes. Défendre la souveraineté alimentaire tout en poursuivant les politiques qui l’ont affaiblie, en laissant le champ libre à Bruxelles pour réduire les surfaces cultivées et la production agricole. N’en jetez plus…La méthode choisie ulcère, qui fleure bon le paternalisme : “Ne faites pas ça ! Nous allons vous protéger.” L’économie de la subvention supplante celle de l’innovation, la société de confiance devient une société de confrontation – territoriale, générationnelle, politique – et d’infantilisation. Sauf qu’à force d’être traités comme des enfants les citoyens européens commencent à réagir comme tels dans les urnes. Enfants gâtés ? Peut-être. Mais surtout terribles. “How dare they ?” doit songer Greta.



Source link : https://www.lexpress.fr/environnement/montee-du-climatoscepticisme-en-europe-la-degringolade-de-greta-thunberg-ny-est-pour-rien-AMWEHHPNLBAAJC5FLLQU7RUUHQ/

Author : Cécile Maisonneuve

Publish date : 2023-11-19 08:00:00

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Tags :L’Express

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