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Nicolas Sarkozy, Maria Pourchet… Changer de maison d’édition, une stratégie payante ?

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Il y a toujours de bonnes (ou de mauvaises) raisons de souhaiter changer de maison : suivre son éditeur qui part chez un concurrent, se sentir délaissé, refuser de publier sous les auspices d’un nouveau propriétaire, succomber à l’appât d’un chèque, d’un pourcentage auteur en hausse ou bien d’un avaloir conséquent, bénéficier d’une promotion et d’un marketing d’envergure ou encore espérer un prix. Et puis, on le sait bien, l’herbe est toujours plus verte ailleurs… Quant au nouvel l’éditeur, le transfert lui permet de démontrer son attractivité, de jouer de l’effet d’entraînement auprès d’autres auteurs et, surtout, de tabler sur de belles ventes.Las ! Tout ne se déroule pas toujours dans le meilleur des mondes. Ainsi de cette rentrée, il est vrai, compromise par l’inflation et par le début de la guerre Israël-Hamas le 7 octobre : une dizaine d’auteurs “transfuges” publiaient leur premier livre chez leur nouvel éditeur, qui avait, forcément, à cœur de le “booster”. Et bien ? Pas un n’a transformé l’essai, tous ont moins vendu que précédemment (selon Edistat, au 12 novembre). Et cela, quelle que soit la maison.Serge Joncour, ex-Flammarion, accueilli chez Albin Michel : 25 000 exemplaires écoulés de Chaleur humaine, versus 135 000 de Nature humaine, certes prix Femina 2020, mais aussi 60 000 de Chien loup (2018). Chez Albin toujours, Pascal Quignard, ex-Gallimard : 9 500 exemplaires des Heures heureuses, contre 19 000 pour L’Amour la mer (2022). Carole Fives, ex-Gallimard, séduite par Lattès : un peu plus de 4 000 exemplaires du Jour et l’heure, versus 8 000 de Quelque chose à te dire (2022). Maria Pourchet, transfuge de Fayard vers Stock : 23 000 exemplaires de Western, 50 000 en 2021 pour Feu. On pourrait aussi citer Claire Berest, David Le Bailly, Wilfried N’Sondé, Marion Messina… le pompon revenant à Nicolas Sarkozy, parti des éditions de L’Observatoire pour Fayard, dont les ventes du Temps des combats (un peu plus de 70 000 exemplaires) font bien pâle figure auprès des 220 000 écoulés du Temps des tempêtes (2020).Moralité ? Il n’y a ni recette magique ni miracle. A un moment T, un auteur trouve, ou pas, son public, et cela quelle que soit la qualité du livre. A bon entendeur, en ces temps d’ébullition du paysage éditorial… Evidemment, tout ceci ne signifie pas qu’il faille forcément privilégier le statu quo. Rien ne saurait retenir un auteur qui ne souhaite plus publier dans une maison. Difficile aussi d’imaginer regretter à vie une sollicitation que l’on n’aurait pas saisie. Il faut juste prendre conscience de la nature, souvent irrationnelle, de l’accueil d’un livre. Et de l’époque, encore plus erratique, à laquelle on le publie.



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Author : Marianne Payot

Publish date : 2023-11-19 09:30:00

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Tags :L’Express

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