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Présidentielle en Argentine : ces chiffres révélateurs d’une crise économique durable

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C’est le genre d’affrontement que l’on commence désormais à bien connaître. Ce dimanche 19 novembre, les Argentins sont appelés aux urnes pour le second tour de l’élection présidentielle avec, face à face, deux candidats que tout semble opposer. D’un côté, le ministre de l’économie de centre gauche du gouvernement sortant, Sergio Massa, héritier du “péronisme”, le courant politique qui a largement conduit la politique du pays toutes les dernières décennies. Face à lui, le populiste d’extrême droite Javier Milei, ultralibéral et novice en politique, se revendiquant évidemment “antisystème”, et dont le profil et les sorties polémiques et agressives rappellent sans trop de doute les profils de Donald Trump ou de Jair Bolsonaro.Mais plus que tout, c’est surtout le contexte économique extrêmement difficile qui semble dicter le ton de ce scrutin. L’Argentine est en effet plongée dans une crise économique terrible : près de 40 % de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté. L’inflation, notamment, ne semble pas près de ralentir. Celle-ci a atteint près de 143 % en un an, et la banque J.P Morgan a estimé qu’elle pourrait même atteindre les 210 % d’ici la fin de l’année 2023.L’Argentine paye également toujours les conséquences de la faillite totale du pays en 2001, avec un prêt de 44 milliards de dollars contracté auprès du Fonds Monétaire International (FMI) en 2018, dont les échéances annuelles sont un casse-tête presque insoluble. Et pour couronner la situation, la grande sécheresse qui a frappé l’Argentine cette année a fait des dégâts colossaux à l’agriculture du pays, le principal secteur d’activité du pays, avec des pertes qui dépassent les 10 milliards de dollars.Vers une “dollarisation” de l’économie ?Comment Sergio Massa, ministre de l’économie d’un gouvernement n’ayant pas su trouver les réponses pour endiguer cette crise, peut-il alors convaincre les électeurs qu’il est l’homme de la situation ? Dans sa campagne, celui-ci a fait le choix de se distancer autant qu’il pouvait de ses prédécesseurs, et notamment de Cristina Kirchner, présidente de 2007 à 2015 et figure honnie du péronisme. Massa propose désormais un “gouvernement d’unité nationale”, et plaide pour maintenir le modèle social existant, nécessaire pour de nombreux Argentins pour vivre. Ces derniers mois au pouvoir, il a tenté l’équilibrisme d’une dévaluation (20 %) que réclamait le FMI, tout en accumulant de nombreuses largesses en faveur des argentins : exemptions d’impôts, primes et subventions, pour amortir le choc de l’inflation.De son côté, l’ultralibéral Javier Milei propose des solutions bien plus radicales. La proposition phare de l’économiste de formation, qui s’est fait connaître sur les plateaux de télévision pour son ton agressif et souvent insultant, consiste tout simplement à abandonner le peso argentin, dont la valeur s’effondre de jour en jour. Il souhaite ainsi que le pays adopte le dollar américain comme monnaie nationale, à l’image de ce que l’Equateur et le Salvador ont déjà choisi de faire sur le continent sud-américain.Javier Milei, député argentin et candidat à la présidence pour l’Alliance La Libertad Avanza, brandit un faux billet de 100 USD à son effigie lors de la clôture de sa campagne électorale à Cordoba, en Argentine, le 16 novembre 2023.Ce projet qui ferait perdre à l’Argentine toute indépendance monétaire inquiète de nombreux économistes, qui estiment que les conditions ne sont pas réunies pour ce changement drastique. Celui qui qualifie la justice sociale “d’aberration” et se définit comme “anarcho-capitaliste” souhaite également quitter le Mercosur, le bloc économique regroupant certains pays d’Amérique du Sud – l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et le Venezuela.Un scrutin encore très incertainMalgré tout, au premier tour, alors que Milei était annoncé comme le grand favori, c’est bien Sergio Massa qui est arrivé en tête, avec 36,7 % des voix, contre 29,9 % des suffrages pour son rival d’extrême droite. Mais les 23,8 % des voix au premier tour obtenues par la troisième candidate de droite, Patricia Bullrich, pourraient bien déterminer l’issue de ce second tour à l’issue très incertaine. Sergio Milei l’a très bien compris. Dès les résultats du premier tour annoncés, il a commencé son opération de séduction envers les électeurs de droite souhaitant mettre un terme au péronisme. Avec succès : Patricia Bullrich a accordé elle-même son soutien au trublion populiste, divisant au sein même de son propre camp.Mais avec près de 10 % d’Argentins qui s’annonçaient encore indécis à l’aube de ce scrutin qui pourrait bien marquer un changement drastique dans l’avenir du pays, difficile d’estimer de quel côté la balance électorale finira par pencher. Avec toutefois la promesse d’un pays qui restera profondément fracturé.



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Publish date : 2023-11-19 11:28:43

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Tags :L’Express

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