D’une élection qui semblait imprévisible sort finalement une victoire nette. Ce dimanche 20 novembre, les Argentins ont largement fait le choix d’élire Javier Milei comme leur nouveau président de la République. En devançant de près de 11 points (55,6 % des voix, contre 44,3 %) son rival et concurrent Sergio Massa, le ministre de l’économie du gouvernement sortant et figure du “péronisme” – le courant politique qui a largement conduit la politique du pays toutes les dernières décennies -, le polémiste d’extrême droite a réussi son pari “antisystème” et sa promesse de dégagisme des dirigeants politiques sortants.Âgé de 53 ans, débarqué dans la politique argentine il y a seulement deux ans depuis les débats et polémiques des plateaux télévisés argentins, Javier Milei a mené une campagne tambour battant contre la “caste politique parasite”. Résolu à “tronçonner” dans l’Etat-providence et dans la justice sociale, se décrivant lui-même comme “anarcho capitaliste”, celui-ci l’a assuré dans son discours de victoire : c’est désormais l’heure de “la fin de la décadence” et de la “reconstruction de l’Argentine”, tout en avertissant qu’il n’y aura “pas de demi-mesures”.Vers un “traitement de choc” des comptes publicsLe pays est en effet dans une situation économique très difficile. Avec une inflation grimpant à plus de 140 % depuis un an, près de 40 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté. Et alors que Sergio Massa plaidait pour un “gouvernement d’unité nationale” et un équilibre entre justice sociale et redressement budgétaire, pour son rival, économiste de formation, la solution est bien plus radicale. Il souhaite “dynamiter” la Banque centrale argentine, en basculant vers une dollarisation de l’économie et en abandonnant le peso argentin, la devise nationale qu’il traita “d’excrément” durant sa campagne.Javier Milei a également promis de mettre en place un “traitement de choc” pour équilibrer les comptes et réduire la dépense publique de 15 %, ainsi que des privatisations, pour parvenir à la discipline budgétaire requise par le FMI, auquel le pays s’éreinte à rembourser un prêt de 44 milliards de dollars octroyé en 2018. Il prône aussi la fin des subventions chroniques (transports, énergie), une libéralisation des prix, la suppression des taxes à l’export. Le nouveau président préconise ainsi “un ajustement beaucoup plus dur” que celui demandé par le FMI, déjà très exigeant pour un pays dont l’économie a déjà sombré en 2001.Vue aérienne des partisans de Javier Milei, vainqueur de la présidentielle en Argentine, à Buenos Aires le 19 novembre 2023Javier Milei a également promis de mettre en place un “traitement de choc” pour équilibrer les comptes et réduire la dépense publique de 15 %, ainsi que des privatisations, pour parvenir à la discipline budgétaire requise par le FMI, auquel le pays s’éreinte à rembourser un prêt de 44 milliards de dollars octroyé en 2018. Il prône aussi la fin des subventions chroniques (transports, énergie), une libéralisation des prix, la suppression des taxes à l’export. Le nouveau président préconise ainsi “un ajustement beaucoup plus dur” que celui demandé par le FMI, déjà très exigeant pour un pays dont l’économie a déjà sombré en 2001.Le soutien de Trump et BolsonaroSur le volet international, l’élection de Sergio Milei prévoit également de marquer un basculement avec les gouvernements précédents. Durant sa campagne, il avait notamment affirmé : “Je ne ferai pas d’affaires avec des communistes. Je suis un défenseur de la liberté, de la paix et de la démocratie”, déclarant que ses alliés étaient “les Etats-Unis, Israël et le monde libre”. Le président brésilien Lula, quant à lui, était qualifié de “communiste corrompu”. De quoi laisser planer le doute sur les relations entre les deux principales économies de l’Amérique latine.Parmi ses plus fidèles soutiens, Donald Trump et Jair Bolsonaro, deux des figures politiques avec lesquelles il est le plus comparé, ont très vite réagi à l’annonce de sa victoire. “Je suis très fier de toi. Tu vas transformer ton pays et faire de l’Argentine à nouveau un grand pays”, a écrit l’ancien président américain sur son réseau social Truth Social, avant la publication des résultats officiels. “L’espoir brille à nouveau en Amérique du Sud” a quant à lui déclaré Jair Bolsonaro, ajoutant espérer que les “bons vents atteindraient les Etats-Unis et le Brésil” afin que “l’honnêteté, le progrès et la liberté reviennent”.La Maison-Blanche a également réagi, en félicitant Javier Milei et en saluant “la forte participation et le déroulement pacifique du scrutin”, par l’intermédiaire de son secrétaire d’Etat Antony Blinken. Ce dernier a également ajouté que les Etats-Unis “se réjouissent de travailler avec le président élu et son gouvernement sur des priorités communes”.
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Publish date : 2023-11-20 06:11:27
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