“La France est à l’euro près.” C’est ce qu’assurait Bruno Le Maire fin septembre 2022 lors de la présentation du projet de loi de finance. Un an plus tard, et alors que La Tribune dimanche révèle que le coût des emprunts s’apprête à dépasser le budget de l’Education nationale, cette mise en garde semble plus que jamais d’actualité…Ainsi, après avoir effeuillé de 16 milliards d’euros le budget 2024, Bercy semble à l’affût de tout ce qui pourrait constituer un levier de recettes, allant jusqu’à reluquer d’un œil gourmand le colossal patrimoine immobilier de l’Etat.94 millions de mètres carrésEstimé à près de 73 milliards d’euros, celui-ci s’étend sur plus de 94,5 millions de mètres carrés, répartis en quelque 192 000 bâtiments et 30 000 terrains. Pour l’exécutif qui souhaite poursuivre sa politique de “sobriété” économique, l’idée serait de “réduire de 25 % les surfaces occupées par l’administration”, a fait savoir le ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave dans un entretien croisé avec Bruno Le Maire paru ce dimanche 19 novembre dans La Tribune dimanche.En filigrane, relancer la cession d’actifs publics dans l’objectif d’alimenter les caisses de l’Etat de quelques millions d’euros, et ainsi, de contribuer au désendettement de la France, qui atteint les 111,8 % du PIB fin septembre contre 98,1 % en 2019. Les bureaux des ministères sont notamment dans le viseur. “Le ratio des surfaces par agent public est aujourd’hui de 24 mètres carrés, très supérieur à celui du privé”, fait valoir Thomas Cazenave qui compte abaisser le prorata de mètres carrés par fonctionnaire à 16 mètres carrés.Et si tous les départements ministériels ne sont pas logés à la même enseigne en matière de surface disponible, le ministre en charge du Budget ne laisse pour l’heure aucune place au doute : “Il n’y aura pas d’immunité. Tous les ministres seront concernés”, prévient Thomas Cazenave dans l’hebdomadaire.12 milliards d’économies en 2025Poussée par la généralisation du télétravail accélérée par la crise sanitaire, cette résolution s’inscrit dans un vaste plan de réduction des dépenses. Les deux ministres planchent notamment dès à présent sur le Budget 2025, pour lequel ils promettent “12 milliards d’euros” d’économies. Une “anticipation inédite”, note Thomas Cazenave.Et pour parvenir aux objectifs qu’il se fixe, l’exécutif envisage plusieurs pistes. Au premier rang desquelles, une réforme du secteur du logement, sclérosé par des taux d’intérêt élevés, auxquels s’ajoute une baisse de pouvoir d’achat de 25 % en 18 mois, en grande partie liée à la forte inflation qui frappe l’Hexagone. Invitée des “4 Vérités” de France 2, lundi 20 novembre, la PDG du groupe immobilier Nexity Véronique Bédague tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur la dangerosité d’une crise immobilière “d’une violence inégalée”.L’audiovisuel devrait également subir quelques transformations, de même que l’organisation de la décentralisation, que l’exécutif souhaite “plus claire”. La multitude d’aides sociales ainsi que leurs modalités de versements seront également passées au crible. De même que les aides versées aux entreprises. Et si Thomas Cazenave assure qu’aucune mesure qui viendrait “casser le dynamisme de la croissance et l’emploi” ne serait prise, le ministre se déclare toutefois favorable à ce qu’un “travail d’optimisation et de simplification” soit entrepris.
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Publish date : 2023-11-20 11:11:57
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