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Guerre en Ukraine : Donald Trump réélu, le pari de Vladimir Poutine

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Arrêter la guerre en Ukraine “est très facile”, selon Donald Trump. A l’occasion du premier anniversaire du conflit, en mars, il a expliqué sans rire qu’il y mettrait fin “en vingt-quatre heures”. Sur la chaîne NBC, le président Volodymyr Zelensky lui a répondu le 5 novembre : “S’il veut bien venir ici, j’aurais seulement besoin de… vingt-quatre minutes, pas plus, pour lui expliquer qu’il ne peut pas régler ce conflit aussi vite ; qu’il ne peut pas ramener la paix à cause de Poutine.” A un an de la présidentielle américaine, la perspective du retour de Donald Trump inquiète Kiev, affaiblie par une contre-offensive infructueuse et près de deux années de guerre.Car si “Trump le fanfaron” proclame qu’il sera l’homme capable d’éviter la troisième guerre mondiale, il n’a pas détaillé sa stratégie pour la résolution du conflit. “Je dirai certaines choses à Poutine, puis certaines choses à Zelensky, et les deux seront réconciliés”, a-t-il déclaré dans une interview en septembre. “Je ferai un deal équitable pour tout le monde.” Et ce n’est pas le seul motif d’inquiétude des Ukrainiens : déjà, en février 2022, l’ex-président avait aussi estimé que la décision du chef de Kremlin de déclarer l’indépendance de deux républiques séparatistes ukrainiennes, dans le Donbass, confinait au “génie”.Si le tropisme de Trump pour Poutine et Moscou est bien connu, l’élite ukrainienne refuse de céder au pessimisme. “On peut lui parler et il écoutera”, se rassure l’ancien ministre des Affaires étrangères ukrainien Pavlo Klimkine, en adepte de la méthode Coué. Pour convaincre le businessman Trump, Kiev pourrait user d’arguments mercantiles. “Si on lui démontre que la guerre l’Ukraine est bénéfique à l’industrie américaine de la défense, alors il pourrait changer d’avis”, espère Oleksandr Kraïev, spécialiste des relations américano-ukrainiennes au think tank Ukrainian Prism.”La peur est mauvaise conseillère”Il faudra aussi convaincre les nombreux élus républicains – et l’opinion – opposés à l’aide à l’Ukraine de changer d’avis. C’est ce que Volodymyr Zelensky a tenté de faire à Washington en septembre. Sans succès : le mois dernier, le Congrès américain a coupé 6 milliards de dollars d’aide militaire pour éviter le shutdown, poussés par des sondages de moins en moins favorable à Kiev. En juin dernier, 65 % des Américains estimaient que Washington devait fournir des armes à l’Ukraine. Aujourd’hui, la proportion est tombée à 41 %.Au-delà de l’Ukraine, les pays de l’UE sont également préoccupés. La possibilité que Washington – premier soutien militaire de Kiev, avec 42 milliards d’euros promis entre janvier 2022 et juillet 2023 – se détourne du conflit est réelle. “Voilà pourquoi les chancelleries européennes prévoient de multiplier les contacts avec les membres du parti républicain au Congrès, remarque Alexandra de Hoop Scheffer, spécialiste de la géopolitique américaine au German Marshall Fund, à Paris. Le Congrès est d’ailleurs en train de mettre en place des barrières législatives visant à empêcher Trump de prendre des décisions intempestives. Lors de son premier mandat, il avait réellement envisagé le retrait des Etats-Unis de l’Otan ; il pourrait en faire autant pour ce qui concerne l’aide à l’Ukraine.” Il est donc grand temps de trouver des sources de financement alternatives, estime l’ex-ministre Pavlo Klimkine : “On ne peut pas tout miser sur une seule personne, même si cette personne est le président des Etats-Unis.” Surtout si ce président s’appelle Donald Trump.Début novembre, lors d’une intervention en visioconférence à la 16e World Policy Conference, organisée à Abu Dhabi par l’Institut français des relations internationales, l’actuel ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kuleba a tenté de trouver des mots rassurants : “Le prochain paquet de 3 milliards de dollars d’aide humanitaire et militaire arrivera bientôt. Ce qui m’inquiète dans l’immédiat n’est pas la présidentielle américaine mais la santé de mes enfants, de mes proches, de mes compatriotes, a déclaré Kuleba. En pleine guerre, la peur n’est pas bonne conseillère. Ce qui compte dans l’immédiat, c’est l’appui du Congrès américain pour le paquet d’aide 2024. Le scrutin américain est encore loin.” Mais il se rapproche à grands pas.



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Publish date : 2023-11-20 04:45:45

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