Napoléon de Ridley Scott
Alors que les traces du règne de Napoléon demeurent omniprésentes dans le patrimoine mondial, le mouvement du film prend le contre-pied et orchestre progressivement son effacement. Voilà sûrement d’où vient cette intrigante sensation d’un film à la forme spectaculaire qui se décompose devant nous et ne semble jamais vouloir totalement accrocher le regard de ses spectateur·ices. Au fond, le Napoléon que saisit Scott semble déjà mort depuis sa première image.
La critique de Ludovic Béot
Journal d’Amérique d’Arnaud des Pallières
Comme déambulant dans la mémoire fictive d’un journal écrit à plusieurs mains, les images se révèlent entre des intertextes et racontent une mosaïque d’histoires aux multiples narrateur·rices. Au rêve d’une journée de pêche entre un père et son fils, se succèdent un voyage en train, une fable sur les petits poissons et les requins ou encore une méditation sur l’impossible objectivité du souvenir, le primat de l’interprétation et des affects pour recomposer le réel (“Un souvenir n’est pas l’image originale, mais l’image de ma mémoire.”).
La critique de Ludovic Béot
La Rivière de Dominique Marchais
Avec La Rivière, le documentariste s’attache aux gaves, ces rivières qui descendent des Pyrénées pour se jeter dans l’Adour, puis l’océan Atlantique, entre Tournas et Anglet, entre les Landes et le Pays basque, tout près de Bayonne. Grâce à la parole des êtres humains qui vivent et travaillent sur ou dans ces rivières, il décrit la destruction d’un paysage, sans jamais juger ni condamner personne – même si la puissance de certains lobbies est dénoncée, comme celui de l’hydro-électricité, de la pêche intensive ou de l’agriculture du maïs dans l’estuaire de l’Adour.
La critique de Jean-Baptiste Morain
Mars Express de Jérémie Périn
Le premier long-métrage de Jérémie Périn (showrunner de la série d’animation Lastman) est à considérer à bien des égards comme une curiosité extrêmement réjouissante dans le paysage français. Croisement décomplexé entre l’animation et le stylisme dystopique cyberbunk, il engage une voie salutaire et vivifiante pour son auteur. Nous sommes en 2200 sur Mars et la société est dirigée par le techno-capitalisme. Il ne sera pas difficile de voir les figures métaphoriques d’Elon Musk ou de Jeff Bezos. De La Terre à Mars, de 2023 à 2200, il n’y a qu’un pas.
La critique de Ludovic Béot
La Vénus d’argent de Héléna Klotz
La Venus d’argent, film travaillé par la question de la mutation et du rafistolage (on se recoud la poitrine pour éponger le sang, on agrafe les ourlets d’un pantalon trop long, on coupe ou l’on cache tout ce qui dépasse), se trouve pourtant paralysé par un désir de tout assembler, de tout regrouper dans une même image. Ainsi, à ce récit d’initiation, s’ajoute le portrait glacial et cynique du monde de la finance, porte de sortie rêvée pour Jeanne, que la cinéaste expose, sans véritable recul, comme un décor baroque à la cinégénie captivante.
La critique de Marilou Duponchel
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Author : Robin Vaz
Publish date : 2023-11-21 16:48:11
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