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Décarbonation de l’industrie : l’attentisme des grands groupes pointé du doigt

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Même famille, décor différent. Un an après avoir été accueilli par Emmanuel Macron dans le confort feutré de l’Élysée, les dirigeants des cinquante sites les plus polluants de France ont passé une tête au Salon des maires à Paris pour interpréter l’acte II de la pièce consacrée à la décarbonation de l’industrie. Objectif : entériner les “contrats de transition écologique” avec l’État, sous l’œil bienveillant d’Elisabeth Borne et de trois de ses ministres, remplaçants de dernière minute du président. Ce faisant, ces sites s’engagent à réduire leurs rejets de gaz à effet de serre de 45 % d’ici 2030, eux qui représentent quasiment les deux tiers des émissions de CO2 de l’industrie française et 12 % de celles du pays.Le défi est réel. Mais l’État veille. Pour accompagner le verdissement de l’industrie, l’exécutif a sanctuarisé une enveloppe d’aides de 5,6 milliards d’euros. Il y a un an, Emmanuel Macron envisageait d’en doubler le montant. Une promesse qu’il doit encore concrétiser. Au risque d’apporter de l’eau au moulin de ceux qui critiquent le manque d’efforts de la France, à l’image du Réseau action climat. Cette fédération d’associations juge que “malgré des investissements publics astronomiques, la réduction des émissions de CO2 reste limitée” dans l’industrie… D’autant que les contrats ne prévoient pas de sanction en cas de non-respect des engagements. Si ce n’est une condition élémentaire : pas de réduction, pas de subvention.A son habitude, le gouvernement privilégie “le donnant-donnant” au bâton pour pousser les entreprises à sortir de leur zone de confort afin de relever le défi du siècle. Car si l’on se fie à l’étude de La Fabrique de l’industrie et KPGM publiée ce jeudi 23 novembre, les groupes industriels restent peu enclins à adopter des solutions de rupture pour accélérer leur verdissement. Raisons avancées ? Le coût des investissements et le manque de maturité des technologies. Conséquence : malgré l’urgence, les entreprises interrogées “privilégient encore les leviers historiques et pleinement maîtrisés de décarbonation, en lien notamment avec la sobriété et l’efficacité énergétique”.Un engagement utile, mais largement insuffisant pour doubler les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre, comme le prévoit la stratégie nationale bas carbone (SNBC). Surtout que “les leviers les plus fréquemment évoqués ne sont pas nécessairement les plus prometteurs en volume d’émissions abattables : c’est notamment le cas du levier d’amélioration de l’éclairage et du chauffage”, constatent les auteurs de l’étude. Et de rappeler que “la décarbonation “réelle” des entreprises, au sens de l’empreinte carbone globale”, ne pourra se faire sans considérer l’ensemble de la chaîne de valeur. Une fois encore, bien qu’un certain nombre s’engage sur la voie de l’économie circulaire – et qu’une petite poignée envisage de relocaliser des activités ! -, les entreprises restent globalement “peu enclines à modifier leur modèle d’affaires”. De toutes les ruptures, c’est la plus radicale qui les attend.



Source link : https://www.lexpress.fr/environnement/decarbonation-de-lindustrie-lattentisme-des-grands-groupes-pointe-du-doigt-JOP4ABIGWRCQHNRGZYSBXLPIMQ/

Author : Julie Thoin-Bousquié

Publish date : 2023-11-23 10:00:00

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Tags :L’Express

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