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Rencontre avec Gina Birch, fondatrice des Raincoats et pionnière punk

Rencontre avec Gina Birch, fondatrice des Raincoats et pionnière punk



Depuis 1977, année où elle a formé The Raincoats à Nottingham avec la guitariste Ana da Silva, Gina Birch traverse les décennies avec la même classe punk et une énergie DIY intacte. Preuve en est, à 68 ans, la musicienne, artiste et vidéaste a sorti en début d’année I Play My Bass Loud, un premier album solo sincère et inspiré, où cohabitent post-punk, grunge ou reggae avec une fronde et une espièglerie qui font sa singularité. Inspiration directe des Riot Grrrls dans les années 90, adoubée par Kurt Cobain la même décennie, cette icône qui ne s’en donne pas les airs est toujours célébrée par les nouvelles générations de musiciennes féministes. À l’occasion de son concert parisien le 29 novembre dans le cadre du festival Les Femmes s’en mêlent, Gina Birch nous parle de sa musique au présent et au passé, toujours éberluée par cette inattendue longévité.  

Tu as sorti I Play My Bass Loud, ton premier album, en 2023, 46 ans après la création des Raincoats. Pourquoi avoir attendu si longtemps ?

Gina Birch – Oui, mais, tu sais, nous n’avons pas disparu. À moins de mourir, on est toujours dans la création, travaillant sur nos trucs du mieux possible.

Pourquoi avoir mis si longtemps à sortir un album sous ton nom ?

D’un certaine façon, ce n’est pas vraiment mon premier album solo. J’ai fait un album avec un groupe appelé The Hangovers qui était déjà, en quelque sorte, un album solo. Mais comme je jouais avec d’autres gens, je voulais que le projet porte un autre nom. Alors qu’avec celui-ci, j’ai tout composé moi-même sur Logic. On peut donc dire que j’ai fait cet album solo, même si quelques personnes sont passées jouer quelques parties. Ce disque ne s’est pas fait dans un studio de répétition, mais dans ma chambre (rires). Il s’agit donc vraiment de mon propre album, plus que tout ce que j’avais pu faire auparavant. Et puis j’ai tardé aussi parce que j’ai élevé deux filles, réalisé beaucoup de clips pour d’autres, je suis devenue peintre aussi, tous ces trucs très créatifs. J’ai par ailleurs joué dans ce groupe écolo-électro appelé The Gluts, avec qui je suis allée au sommet sur le climat de Copenhague en 2009. On y a fait une performance, tourné des vidéos, sorti un DVD.

Comment ton album a fini par sortir chez Third Man Records, le label de Jack White ?

J’ai rencontré Dave Buick, qui était le contact du label quand la boutique Third Man a ouvert à Londres. Il voulait sortir des 45 tours et est allé fouiller dans le back catalogue des Raincoats pour voir s’il y avait des choses intéressantes. Les filles ne voulaient rien enregistrer. Alors moi j’ai dit : “Je veux bien !” Parce que j’avais plein de trucs en réserve et notamment cette chanson, Feminist Song. Il a adoré. Il m’a alors demandé si j’avais autre chose, et j’ai répondu : “Tu veux parier combien ?” J’ai récupéré mes fichiers en studio, rajouté des choses, travaillé les arrangements et la structure. Et voilà. Ça a été une expérience vraiment libératrice. Parce que j’avais bossé là-dessus sur mon ordinateur durant toutes ces années de mon côté et puis soudainement, c’est devenu réel. Ça n’existait plus seulement dans ma tête et mes écouteurs. Ça avait pris vie. 

Tu travaillais ces chansons sur Logic depuis si longtemps ?

J’ai toujours eu Garage Band sur mon ordinateur, mais je ne faisais pas grand-chose dessus. Juste quelques trucs. Dans le même temps, pour les besoins de mes clips, j’utilisais Final Cut pro, je faisais beaucoup d’édition depuis chez moi. Et puis les gens m’ont parlé de Logic. Je ne sais pas si vous le saviez, mais Apple Store avait un programme de cours particuliers. Si tu ne savais pas utiliser un programme, tu pouvais t’y inscrire. Je crois qu’ils ne le font plus aujourd’hui. Je veux dire, de toute façon, tu n’as plus besoin de ça aujourd’hui, parce que tu trouves tous les tutos sur YouTube. Il y a là-dessus toujours quelqu’un pour t’expliquer tout et n’importe quoi. Mais à l’époque, ce n’était pas automatique. J’ai donc appris à faire les choses dont j’avais besoin et je suis devenue à l’aise avec Logic, ce n’était plus le mystère que je pensais que c’était avant. Il y a toujours une fonction pour t’aider à faire le son que tu veux produire. J’utilisais beaucoup de sons et de samples issus de la bibliothèque du logiciel.

Ça m’a rappelé l’enregistrement de l’album de The Hangovers (Slow Dirty Tears, sorti en 1998, ndlr), le musicien Simon Fisher Turner était venu en studio pour travailler sur les pistes avec un enregistreur cassette avec un speaker intégré, que tu pouvais accélérer et rembobiner. Il produisait des sons avec lesquels il faisait de la musique. C’est intéressant tout ce que tu peux faire avec des sons : les mélanger, les accélérer. C’est comme faire de la peinture, je dirais. C’est malléable et excitant. Et puis, j’ai toujours aimé expérimenter. On faisait beaucoup ça, avec les Raincoats. On cherchait comment produire des sons. On ne cherchait pas à faire des structures traditionnelles, en termes d’écriture. J’ai toujours eu ce truc un peu hors-cadre, l’envie que ce soit ludique.

Quelles ont été les bases de ces chansons ? Un morceau comme I’ll Never Wear Stilettos, par exemple, ça sort d’où ?

J’ai toujours été intéressée par les chaussures (rires). En fait, mes premiers tableaux étaient des petites histoires mettant en scène des paires de chaussures. Avec des Creepers qui n’aimaient pas se voir appropriées par les punks, ce genre de choses. Il y a quelques années, au cours d’une performance solo, je racontais des histoires à propos de godasses. À un moment, j’ai crié : “Je ne porterai jamais de Stilettos !” C’était les prémices d’une chanson qui a maturé pendant longtemps (elle fredonne un air débonnaire). J’ai commencé à m’imaginer dans la rue, dans différentes situations et puis je me suis demandé : que font les chaussures quand elles sont portées ? Et c’est comme ça que le refrain de I Will Never Wear Stilettos est apparu (elle le chante). Ce que je veux dire, c’est que la base de cette chanson était là depuis un bon moment. La chanson m’a parlé et j’ai répondu. Elle s’est construite un peu comme une conversation avec moi-même, à travers le temps.

Autre exemple : un morceau comme Big Mouth. Un jour, avec deux autres femmes, on a voulu organiser un concert. L’une d’elle m’a confié qu’elle ne pourrait pas faire ce concert, alors que l’autre en était la promotrice. Si je n’en parlais pas à cette dernière, elle se serait retrouvée dans une situation délicate. Je lui ai donc raconté l’histoire que la première m’avait racontée, en lui précisant qu’elle m’avait bien spécifié de ne pas le faire. Bref, cette histoire m’a bien fait rire, ça a donné ce poème assez intéressant. 

C’est une chanson décrivant une situation assez commune, à laquelle tout le monde peut s’identifier.

Oui, parce que quand tu confies un secret, c’est comme avoir de la dynamite dans ton portefeuille. Parce que tu sais que ce secret peut énerver quelqu’un, et tu sais que ce quelqu’un devrait savoir, mais tu ne peux rien dire à personne. D’ailleurs, il y a un vers dans l’une de mes dernières chansons qui dit : “Je voulais tout te dire, mais je savais comment tout cela finirait.” Elle n’est pas encore complètement écrite, mais c’est en cours. Tu vois, quand tu veux vraiment dire quelque chose à quelqu’un mais c’est trop intime, trop personnel, ou tu sais que ça va énerver quelqu’un ? Ça sera sans doute ma prochaine histoire.

Comment as-tu choisi les musiciennes présentes sur ce disque ?

Les femmes qui jouent sur I Play My Bass Loud sont là parce que je préparais un film avec Helen McCookerybook, aka Helen Reddington, qui a notamment écrit un livre intitulé The Lost Women of Rock Music – Female Musicians of the Punk Era (2012). De mon côté, pour les besoin d’un film sur les Raincoats, j’avais interviewé beaucoup de femmes. On a alors décidé de mettre en commun nos ressources pour faire un film ensemble sur des femmes ayant appris à jouer d’un instrument à l’époque du punk. On avait même décidé qu’on lancerait une campagne de collecte de fonds (rires). J’ai écrit une chanson et composé des lignes de basse, qui devaient être jouées par les bassistes interviewées dans le film. Et donc Jane (Crockford, ndlr) des Mo-dettes, Shanne (Bradley, ndlr) des Nipple Erectors, Emily Elhaj et Helen sont passées pour jouer de la basse. En fait, il y a cinq femmes bassistes qui jouent sur le même morceau. 

À part cela, Helen pose sa voix sur quelques trucs. Et Debbie Smith, de Echobelly et Curve, qui était venue à Paris avec moi quand je jouais quelques trucs en solo, est à la guitare sur une des chansons, donc elle aussi apparaît sur l’album. J’ai par ailleurs travaillé avec Youth (co-fondateur du groupe Killing Joke, ndlr), à la suite d’une performance que j’avais faite dans le cadre du Idler Festival, à Londres, tandis que lui préparait un album avec la journaliste et autrice Vivien Goldman. Je jouais solo et Youth m’a dit : “C’est l’un des cinq meilleurs concerts que je n’ai jamais vus.” (rires) C’est bien le genre à exagérer. J’étais choquée, mais touchée aussi. Tu imagines si on te dit : “C’est la meilleure interview qu’on ait faite de moi ?” Bref. Il voulait que l’on fasse quelque chose et, je ne sais pas, les choses se sont passées de façon instinctive ensemble. Il a produit un album de Toots and the Maytals récemment (Got to Be Tough, sorti en 2020, chez Trojan, ndlr) et moi, la première ligne de basse que j’ai apprise à jouer est celle de Funky Kingston, de Toots and the Maytals (elle fredonne la basse). Parfois, les choses sont évidentes, elles font sens. Dit autrement, parfois la porte s’ouvre et il y a quelqu’un sur le seuil qui t’attend. Tu peux le dégager de ta route et trouver quelqu’un d’autre, ou alors saisir l’occasion.

On croise aussi Thurston Moore sur cet album.

Oui, Thurston a vécu un temps à Londres et c’est un ami. Youth m’a suggéré qu’il fallait qu’on ramène d’autres musiciens et j’avais pensé à Keith Levene, le guitariste de PiL (décédé en novembre 2022, ndlr), mais ça ne s’est pas fait. Je me suis alors dit : “Qui mieux que Thurston ?”

Cette chanson avec Thurston, Wish I Was You, est-elle une façon de rendre hommage aux nineties et aux mouvement grunge, qui vouait un culte aux Raincoats ?

J’avais quelques paroles, mais je ne savais pas trop si elles tenaient la route. Je voulais les laisser à Youth, peut-être qu’il en sortirait une chanson, ou une mélodie. Il y avait ce texte de And Then It Happened, récité en spoken word et quand les vers “I used to wish I was you / Now you wish you were me” sont sortis, c’était comme une blague. Ça semblait si narcissique (rires). Et Youth m’a dit que c’était la meilleure partie du texte ! Il trouvait ça drôle parce que, tu sais, beaucoup de gens qui ont une appétence pour la création, quand ils étaient jeunes, étaient perçus comme étranges et n’étaient jamais pris au sérieux. Quand Youth était jeune par exemple, il n’était pas compris des autres et maintenant, les autres réalisent à quel point il est bon. J’imagine que c’est la même chose avec les Raincoats. Beaucoup pensaient qu’on était incapables de jouer et qu’on ne ressemblait à rien, alors que maintenant… 

Maintenant, ils savent que vous êtes cool.

(rires) En live, je fais souvent chanter ça au public, j’imagine que ça peut aider à surmonter ce sentiment d’être à part. Quand tout le monde chante ensemble, ça fait du bien !

Ton album commence avec cette phrase : “Sometimes I wake up and I wonder what is my job.” On se demandait si tu questionnais la place et le rôle des musiciens dans notre société, ou s’il s’agissait d’un questionnement ironique, après avoir bâti une carrière sur la base d’une éthique DIY et d’avoir embrassé toutes les formes d’expressions artistiques ?

Quand tu es ton propre patron, tous les jours tu te dois de faire violence (rires). Tu dois te lever et faire ce que tu dois faire, parce que c’est ce que tu es. Surtout en ce qui me concerne, au regard de la variété de choses que je fais. J’imagine qu’il s’agit simplement de la nature de la vie sous le régime de l’auto-entreprenariat. Qui suis-je ? Qu’est-ce que je fais ? Qu’est-ce que je vais faire aujourd’hui ? Ça me fait penser à Cindy Sherman. J’avais lu un article dans lequel elle disait que si tu ne peux pas décider qui tu es, tu peux toujours rendre hommage à ce que tu portes et la façon dont tu te perçois. C’est un parallèle un peu étrange. Mais j’ai juste l’impression que ce sont des questions que je me pose quotidiennement. Parfois je me réveille et je me demande quel est mon job. Et je me dis juste : je joue fort de ma basse.

Nouvelle spéculation sur le sens de cette phrase : peut-être que ton job se résume à jouer de la basse très fort et rien d’autre ?

Quand j’écrivais cette chanson, j’étais dans ma pièce à l’étage et dans cette pièce, il y a une grande fenêtre en baie. En fait, on ne peut pas vraiment jouer de la basse en sourdine. On est obligé de faire du bruit, quand on joue de la basse. Donc je m’imaginais être dans cette pièce, ouvrir la fenêtre, hurler dans la rue et jouer de la basse très fort dans la rue. Car là où je vis, les bâtiments sont très hauts, et le son fait une sorte d’écho. Si je suis dans mon lit la nuit et que quelqu’un fait la fête quelque part, on a l’impression que les gens ont des micros, à la façon dont le son se répercute sur les murs. C’est donc un fantasme, une projection. 

On pensait au fait que tu avais intitulé ton album I Play My Bass Loud. En fait, la basse est l’instrument emblématique du post-punk, qui l’a réinventée. Ce titre pourrait être l’épitaphe du mouvement post-punk ou quelque chose comme ça. 

C’est drôle car, quand j’ai commencé, je n’avais pas tellement confiance en moi. Je savais que je ne pourrais pas être guitariste, je ne voulais pas être la chanteuse lead non plus. Qui joue de la basse dans les groupes en général ? C’est souvent le petit frère du guitariste. Ou la personne qui est au fond de la scène. Sur les disques, quand on n’y connaît rien à la musique, on ne peut même pas vraiment distinguer la basse – à part bien sûr sur les disques de reggae. Donc quand j’ai commencé la basse, c’était surtout une manière de ne pas mettre la barre trop haut. Pour apprendre cet instrument, j’ai écouté beaucoup de reggae, car j’avais un petit tourne disque mono. Ari des Slits en écoutait beaucoup et Tessa (Pollitt, bassiste des Slits, ndlr) en jouait et m’a influencée. Bien sûr il y a aussi eu Public Image Limited et le post-punk, comme vous dites, mais aussi New Order et beaucoup de musique qui gravitait autour de la basse. C’est un bel instrument, j’adore ces sons bas et j’adorerais jouer du trombone et de la contrebasse aussi. Enfin, l’autre point pour parler de ce titre, c’est que j’aime l’humour. Le disque en est parsemé.

Il y a aussi beaucoup d’engagement politique dans ce disque, et tu as écrit notamment une chanson sur les Pussy Riot. 

Avec les Raincoats, on se battait contre une espèce de misogynie insidieuse. Et pas toujours insidieuse, d’ailleurs. À l’école d’art, il y avait cette ambiance où les garçons brillaient davantage que les filles, que les femmes. Dans les Raincoats, on se battait contre ce genre d’oppressions quand on pouvait. Mais quand on regarde dans le monde ce que font les femmes courageuses, et auxquelles je rends aussi souvent hommage dans mes peintures, ce n’était rien, ce qu’on faisait. Nous, on a seulement marché dans les traces des femmes qui nous ont précédées et se sont battues pour que nous ayons la simple possibilité d’accéder aux études supérieures et de faire ce que nous faisions. Mais les Pussy Riot, elles, se sont préparées à une bataille qui allait ruiner leurs vies.

Où est né ton engagement ?

L’idée, je crois, était d’être prise au sérieux. Enfant, j’étais la plus jeune. J’avais un grand frère donc j’étais tout le temps titillée, j’étais la petite fille sage. En grandissant et en allant à l’école d’art, j’ai eu besoin de sentir qu’on me prenait au sérieux. Il y avait cette idée en tant que jeune femme, que si on n’était pas musicienne classique, si on essayait d’expérimenter dans le monde de l’art, on n’était rien. Et si on ne ressemblait pas à la norme, on n’était rien. Mon engagement s’inscrit dans cette démarche du personnel qui devient politique. L’idée au final, c’est juste de pouvoir être nous-mêmes. Et de soutenir les autres femmes.

Es-tu surprise par la longévité et l’influence des Raincoats ?

Oui, c’est fantastique car quand on est jeune, on observe les gens qui ont du succès et on imagine qu’ils sont d’autre espèce. C’est ce que je pensais à propos des Beatles ou de David Bowie. Ils n’ont pas l’air réels, n’est ce pas ? Tous les artistes, les musiciens, j’avais l’impression qu’ils étaient d’une autre planète. Au début, vu que les gens ne nous prenaient pas tellement au sérieux, c’était difficile de nous prendre nous-mêmes au sérieux, en fait. Et puis après quelques années, il est devenu légèrement plus simple de se prendre un tout petit plus au sérieux, mais c’est là que nous avons arrêté. Puis il y a eu l’intérêt de Kurt Cobain et on a décidé de refaire quelques concerts. Et maintenant, on joue dans des grands espaces artistiques, des galeries et autres musées d’art moderne. C’est fantastique. J’ai l’impression que c’est comme ça que fonctionne l’histoire parfois, non ? Parfois le monde change son axe de rotation et pose un regard neuf sur les choses.

L’un de tes morceaux s’appelle I Am Rage. Penses-tu qu’il y a assez de place en musique pour la rage des femmes ?

Oui. J’ai écrit I Am Rage en pensant aux femmes en Afghanistan et aussi à Sarah Everard, une jeune femme en Angleterre qui s’est faite arrêter par un policier qui n’était pas en service et qui l’a violée et assassinée. Il y avait beaucoup de choses qui me faisaient enrager que j’avais mises dans cette chanson et Youth m’a dit que ce serait mieux si c’était plus universel. Je me suis donc dit que quand je la jouerais en live je pourrais y ajouter les choses qui me tiennent à cœur. C’est très important pour les femmes de pouvoir enrager, mais personne ne veut vraiment entendre cette rage. Sur scène, j’aime bien surjouer cette rage caricaturale, j’aime le côté théâtral un peu comique de la rage mais, en réalité, c’est une chanson assez sérieuse. Je pense que les femmes devraient être autorisées à faire ce dont elles ont besoin. Être énervées, enragées, heureuses, jalouses. L’art est cet espace où l’on devrait toujours pouvoir laisser libre cours à nos émotions.

Propos recueillis par Faustine Kopiejwski et François Moreau

Album : I Play My Bass Loud (Third Man Records)

En concert le 29 novembre à la Mécanique Ondulatoire (Paris XI), dans le cadre du festival Les femmes s’en mêlent (du 23 novembre au 8 décembre dans toute la France)



Source link : https://www.lesinrocks.com/musique/rencontre-avec-gina-birch-pionniere-punk-et-artiste-tout-terrain-601895-23-11-2023/

Author : François Moreau

Publish date : 2023-11-23 14:51:15

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