Dès les premières minutes de L’Arche de Noé, le ton est donné : un chant d’église tire-larmes et l’assurance que ce que l’on va voir pendant deux heures est issu d’histoires vécues. À partir de là, L’Arche de Noé déroule son petit programme de film à émotions se croyant film à éducation. Il est question d’un jeune homme interprété par Finnegan Oldfield qui, en guise d’heures de travail d’intérêt général, se retrouve dans un centre d’accueil d’urgence pour personnes LGBTQIA+ régenté par une directrice jouée toutes manches retroussées par Valérie Lemercier.
Même si on met de côté certaines blagues et situations vraiment douteuses, L’Arche de Noé se déploie dans une logique, à la Toledano-Nakache, de film social en mode pot-pourri qui glorifie la figure de l’éducateur, et n’a pas peur d’avoir la main lourde lorsqu’il s’agit de représenter la détresse des personnes queer recueillies dans le centre, discriminant au passage les travailleur·euses du sexe. Le film est à l’image du personnel encadrant de l’association, plus soucieux de réinsérer les personnes queer à la société – ou au cinéma commercial (c’est pareil) – mais sans prendre le soin de leur laisser la place d’exister autrement qu’à travers des clichés. On échappe de justesse à l’overdose de violon grâce à l’interprétation vibrante des comédien·nes qui apportent la seule part de vérité d’un film qui sonne faux de bout en bout.
L’Arche de Noé de Bryan Marciano avec Valérie Lemercier, Finnegan Oldfield. En salle le 22 novembre
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Author : Bruno Deruisseau
Publish date : 2023-11-24 16:11:24
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