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Nouvelle-Calédonie : les pistes du gouvernement pour sauver l’industrie du nickel

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Le gouvernement va tenter de sauver les mines en Nouvelle-Calédonie. C’est sur cet archipel de 270 000 habitants situé au nord-est de l’Australie que les ministres de l’Économie Bruno Le Maire et de l’Intérieur Gérald Darmanin sont en visite, depuis ce samedi 25 et jusqu’à lundi.Le locataire de Bercy vient notamment au chevet d’une des principales sources économiques de ce territoire autonome : l’exploitation du nickel, un minerai quasiment incontournable pour la fabrication de batteries électriques.Bien que la Nouvelle-Calédonie soit le quatrième plus gros territoire producteur de cet or gris, la combinaison de mauvais rendements, d’une énergie coûteuse et d’une forte concurrence étrangère ont fait plonger dans le rouge les trois usines métallurgiques traitant le nickel extrait sur l’archipel. Une situation qui pousse le gouvernement à formuler des pistes de réflexion.Moins de règles et une énergie plus verteEn amont de la visite, le cabinet du ministre de l’Économie et des Finances a ainsi exposé à l’AFP ses trois objectifs pour améliorer la situation. D’abord, la volonté du gouvernement de libéraliser les règles du marché du nickel sur l’archipel. Selon la source de l’AFP, le premier problème vient “des difficultés de permis” pour l’approvisionnement minéral, et “d’autre part parce que les usines ont des difficultés techniques qui les empêchent d’atteindre leur pleine capacité”. Une formulation qui reste floue et ne précise pas les méthodes pour y remédier.Ensuite, cette même source de Bercy fustige le “système énergétique extrêmement coûteux” des usines calédoniennes de transformation du nickel, jugeant que “les autres usines dans la région” payent leur électricité beaucoup moins chère. Sur ce point, Bruno Le Maire a donné une piste d’amélioration : il a confirmé ce samedi les promesses d’aides financières à la transition écologique annoncées par Emmanuel Macron lors de sa visite en juillet dernier, rapporte le média local Nouvelle-Calédonie La 1ère.En clair, plusieurs milliards d’euros d’aides pour rendre la production de nickel calédonienne moins coûteuse en énergie et “beaucoup plus décarbonée”, cite encore NC La 1ère. Une volonté de rendre le nickel calédonien plus compétitif sur ce secteur, puisque la filière locale ne fait pas le poids face aux faibles coûts de production et de main-d’œuvre de ses concurrents chinois ou indonésien.Rendre la filière plus compétitive à l’étrangerLa position de la Nouvelle-Calédonie face aux autres producteurs de nickel asiatiques fait d’ailleurs l’objet du dernier point du ministère de l’Économie et des Finances : le cabinet juge que les importantes “capacités de production de nickel dans les pays de la région” rendent la concurrence trop forte pour la filière calédonienne. Bruno Le Maire mise ainsi sur le développement d’un double marché à l’avenir. Sur le plateau de NC La 1ère, le ministre de l’Économie a prophétisé que “la révolution des véhicules électriques” va permettre de créer autant une demande en nickel “asiatique d’un côté, [européenne] de l’autre”, et que l’État pourra se faire porte-parole du nickel de Nouvelle-Calédonie sur les marchés européens.De même, le gouvernement compte s’appuyer sur une partie de la filière nickel qui est bénéficiaire : l’extraction minière. Pour le cabinet du ministre, puisque “l’activité minière est rentable” à la différence des usines qui traite le nickel, une solution serait de lever l’interdiction des exportations de minerai brut vers des usines hors de Nouvelle-Calédonie, inscrite dans le code minier depuis 2015. Une piste également évoquée par Emmanuel Macron en juillet dernier. C’est un enjeu tout aussi économique que politique, puisque cette règle du zéro export a été édictée par les indépendantistes afin de transformer l’or gris calédonien sur place et créer de l’activité économique au niveau local, rappelle le quotidien Le Figaro.Un secteur endetté malgré son potentielMalgré ces pistes, le défi est toutefois important à relever, étant donné que les trois usines métallurgiques de l’île sont dans le rouge. L’industriel historique, la Société-Le Nickel (SLN), est fortement endetté à hauteur de 493 millions d’euros de dette financière. Et son actionnaire majoritaire a confirmé fin octobre qu’il n’injecterait pas plus d’argent dans sa filiale. Prony Resources, dans le sud du territoire, est placée sous mandat ad hoc avec un endettement qui atteignait 149 millions d’euros fin 2022. Quant à l’usine de production de ferronickel Koniambo Nickel SAS, elle affiche également une dette record de 13,7 milliards d’euros.Une situation d’autant plus dommageable que le nickel est devenu l’un des métaux les plus recherchés à l’échelle mondiale, notamment pour fabriquer les batteries des voitures électriques. Selon un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) publié début août, la filière calédonienne pourrait “théoriquement représenter” jusqu’à 85 % des besoins des giga-usines françaises de batteries en 2030, ou “14 % des besoins de l’UE en 2035”.Mais l’Inspection générale des finances a sérieusement envisagé la fermeture prochaine de ces usines, à défaut d’une “nouvelle intervention des acteurs privés et des pouvoirs publics”. Selon son rapport, la “défaillance simultanée” des trois entreprises “conduirait à une augmentation du chômage sur le territoire d’environ 50 %”, en plus de coûts environnementaux importants.



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Publish date : 2023-11-25 18:44:38

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Tags :L’Express

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