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Vendre son logement au rabais ou attendre ? Le dilemme des propriétaires

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Se loger. Un besoin primaire qui peine à être satisfait en France, en 2023. Et la situation n’est pas près de s’améliorer. Le secteur fait face depuis plusieurs années à des contraintes croissantes : normes environnementales, prix élevé du foncier, encadrement des loyers… La remontée des taux a changé la donne, pour les acheteurs, les vendeurs et les locataires. Nos explications et les pistes pour sortir de l’impasse dans ce dossier spécial en six volets.Attendre que la tempête passe, en ajournant son propre déménagement ? Ou signer la mort dans l’âme, avec le sentiment de brader son bien ? Il fut un temps, pas si lointain, où les vendeurs n’avaient pas ce genre de dilemme : dans un marché immobilier où la demande surpassait l’offre, ils faisaient la pluie et le beau temps. Cette période faste est bel et bien révolue. Les acheteurs ne se bousculent plus. Et les plus sérieux d’entre eux, auréolés d’un accord de prêt obtenu de haute lutte, ne sont plus disposés à toper sans négocier ferme.Problème : “Les baisses de prix sont trop timides pour le moment”, assure Me Edouard Grimond, porte-parole du Conseil supérieur du notariat. D’ici à la fin de l’année, les professionnels ne tablent que sur une décrue moyenne de 1 %. “C’est trop peu pour compenser la perte de pouvoir d’achat des Français et l’augmentation des taux d’intérêt”, estime Stéphane Fritz, président de Guy Hoquet, qui dispose de 550 agences sur tout le territoire.La prise de conscience des propriétaires n’a pas encore eu lieu. Beaucoup s’obstinent à maintenir coûte que coûte le prix de leur appartement ou de leur maison. Un réflexe humain, trop humain. “Tout le monde a en tête l’idée qu’on ne peut pas faire de mauvaises affaires dans la pierre. Il faut absolument que les agents immobiliers donnent des comparatifs. C’est l’un des intérêts de cette profession”, souligne Philippe de Ligniville, directeur général adjoint de Bien’ici. Sur cette plateforme, l’entêtement des cédants saute aux yeux : les annonces restent en moyenne soixante-quatorze jours en ligne, contre cinquante il y a encore dix-huit mois. “Cela donne une idée de la viscosité du marché”, ajoute le professionnel.Seules les ventes contraintes subsistentLe profil des vendeurs a, lui, largement évolué. “Il y a d’abord les contraints qui n’ont pas d’autre choix que d’accéder au prix demandé par les acheteurs”, développe Charles Marinakis, président de Century 21 France. Des couples en instance de divorce ou dont la situation professionnelle évolue à cause d’une mutation ou d’un changement de poste. Chez d’autres, ce sont les enfants qui quittent le domicile familial, le logement devenant alors trop grand. “A l’opposé, vous avez les opportunistes, qui espèrent encore tomber sur le “bon client”. Ceux-là sont désormais hors course. Et au milieu, vous avez le gros de la troupe : les vendeurs incertains”, poursuit Charles Marinakis.Depuis plusieurs mois, les agents immobiliers font assaut de pédagogie pour tenter, à leur échelle, de déverrouiller les choses. “Il est évident que les vendeurs doivent revoir leurs prétentions, les actualiser par rapport au marché. Les propriétaires ont bénéficié de plus-values conséquentes au fil des dernières années. Il est temps pour eux d’accepter que le prix de l’immobilier n’est plus le même”, juge Yann Jéhanno, président du réseau d’agences Laforêt.Printemps, été, voire automne 2024 ? Difficile de dire quand des baisses significatives interviendront. “Le marché est bloqué parce que tout le monde attend. C’est une année de transition, après quinze années d’euphorie”, veut croire Ingrid Nappi, économiste et spécialiste des questions immobilières. “Ce réajustement est sain, mais il est extrêmement violent parce que rapide. Il devrait encore se poursuivre l’an prochain, les prix restant trop élevés et aucune révision des taux n’étant à l’ordre du jour”, complète Thomas Lefebvre, directeur scientifique chez Meilleurs Agents. Le spécialiste de l’estimation en ligne anticipe un total de 890 000 ventes cette année, en baisse de 20 % par rapport à 2022. Une dégringolade dont personne ne se risque encore à prédire la fin.



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Author : Thibault Marotte

Publish date : 2023-11-26 06:30:00

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Tags :L’Express

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