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Taux de survie après un cancer : pourquoi le Royaume-Uni est à la traîne

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Des milliers de personnes meurent inutilement du cancer au Royaume-Uni. C’est ce qu’affirme l’organisation Cancer Research UK dans un rapport publié mardi 28 novembre. Son constat : la Grande-Bretagne est en retard sur le plan du taux de survie des patients. Certes, l’étude souligne les grands progrès réalisés, mais le tableau reste sombre par rapport à d’autres pays. En cause : la lenteur et le retard du diagnostic, associés aux retards de traitement. Autant de facteurs qui laissent présager un ralentissement des progrès effectués. Alors que les élections législatives auront lieu en janvier 2025, l’organisation tire la sonnette d’alarme… Et en profite pour proposer une feuille de route au gouvernement.L’enjeu est de taille : environ 20 000 décès pourraient être évités chaque année au Royaume-Uni d’ici 2040 si le gouvernement adoptait un nouveau plan audacieux pour lutter contre cette maladie, fustige le Cancer Research UK. Pour l’instant, les classements établis par des chercheurs internationaux montrent que le Royaume-Uni détient le pire taux de survie dans cinq formes de cancer sur sept, comparé à d’autres pays comme l’Australie, le Canada, la Norvège, le Danemark, l’Irlande et la Nouvelle-Zélande.L’association dresse une comparaison avec le Danemark qui avançait au même rythme que le Royaume-Uni avant de le distancer “grâce à un financement cohérent et à des stratégies de lutte contre le cancer à long terme”. D’où la nécessité d’accélérer les initiatives sur la prise en charge des malades. “Des investissements dans la prévention, dans le personnel, les équipements et les installations du NHS sont nécessaires pour inverser la tendance”, énumère le Cancer Research UK. Autrement dit, l’accent est aussi à mettre sur les programmes de dépistage, sur l’amélioration du diagnostic des patients symptomatiques et la réduction des inégalités de traitement.Une pénurie de professionnelsMais, comment expliquer que nos voisins britanniques soient à ce point à la traîne ? Première explication : le NHS (le National Health Service, le système public de santé britannique) a subi des années d’austérité et le Covid-19 est aussi passé par là. L’épidémie, qui a sévèrement touché le pays, a aggravé les importantes lacunes dans la prise en charge des malades britanniques. De nombreux patients sont en attente de soins et leurs chances de survie sont plus faibles qu’ailleurs. Comme les médecins généralistes affiliées au NHS se retrouvent sous l’eau, ils privilégient les consultations par téléphone. En septembre 2021, 40 % des rendez-vous avaient lieu à distance, rappellent nos confrères du Monde.Mais la situation avant la pandémie n’était déjà pas excellente : entre 2010 et 2014, selon la dernière comparaison internationale effectuée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le taux de survie cinq ans après un diagnostic du cancer du côlon était de 60 % en Angleterre et au Pays de Galles, contre 70,6 % en Australie ou 67,9 % en Belgique.”Le problème des stades avancés est important”, a déclaré le Cancer Research UK. Près de la moitié de tous les patients atteints d’un cancer sont diagnostiqués aux stades 3 et 4. Ils ont un pronostic sombre par rapport à ceux des stades 1 et 2.” Afin d’améliorer le suivi des patients atteints de cancer, il faudrait grossir les rangs du personnel et recruter 16 000 individus supplémentaires à temps plein dans le domaine du cancer d’ici 2029. Par exemple, pour mieux traiter le cancer du poumon, le pays aura besoin de plus de radiologues ou de chirurgiens thoraciques. Et aussi davantage de matériel : le Royaume-Uni n’a pas assez de scanners : seulement neuf par million d’habitants, deux fois moins qu’en France, selon les données de l’OCDE en 2020.L’idée d’un conseil national du cancerDans son rapport, le Cancer Research UK conclut à la nécessité d’un financement pour combler un déficit de recherche d’un milliard de livres sterling au cours de la prochaine décennie. Elle pointe du doigt une contradiction importante : le fait que la proportion de la recherche sur le cancer financée par le gouvernement était la plus faible de toutes les maladies majeures, “tout en étant parmi les coûts de morbidité les plus élevés”.Par ailleurs, l’association encourage la création d’un conseil national du cancer, sous la responsabilité du Premier ministre. De son côté, le NHS s’est déjà fixé pour objectif de diagnostiquer 75 % des cancers aux premiers stades 1 ou 2 d’ici 2028. Mais là aussi, le Cancer Research UK a averti que cet objectif ne serait pas atteint. Pour l’organisation, “le cancer est le problème de santé déterminant de notre époque”.



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Publish date : 2023-11-29 12:41:08

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