Les éléments se précisent concernant le profil de l’assaillant qui a tué, dans la soirée du samedi 2 décembre, un touriste et blessé deux autres personnes dans le quartier de Bir Hakeim, non loin de la tour Eiffel, à Paris. L’auteur de l’attaque, Armand Rajabpour-Miyandoab, connu pour islamisme radical et troubles psychiatriques, a été interpellé et se trouve actuellement en garde à vue. Trois membres de son entourage ont aussi été placés en garde à vue. Le parquet antiterroriste a ouvert une enquête pour assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste et pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.Né en 1997 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), l’homme âgé de 26 ans a déjà été condamné en 2018 à cinq ans de prison, dont un avec sursis, pour un projet d’action violente à la Défense. Il avait été libéré à l’issue de sa peine. Selon Le Parisien, l’auteur de l’attaque aurait également envisagé un départ en Syrie. Le procureur antiterroriste Jean-François Ricard a indiqué, lors d’une conférence de presse ce dimanche soir, que, selon les premières investigations, Armand Rajabpour-Miyandoab a prêté allégeance au groupe djihadiste Etat islamique dans une vidéo qu’il a enregistrée en langue arabe avant l’attaque.Dans celle-ci, il apportait “son soutien aux djihadistes agissant dans différentes zones”, a précisé Jean-François Ricard. “Cette vidéo était notamment mise en ligne sur son compte X (ex-Twitter)”, ouvert début octobre et qui comportait “de nombreuses publications sur le Hamas, Gaza et plus généralement la Palestine”, selon le magistrat.Fiché pour radicalisation”Né de deux parents d’origine iranienne, qui ont fui le régime des mollahs et ne sont pas musulmans”, toujours selon le quotidien francilien, Armand Rajabpour-Miyandoab s’est converti à l’islam et radicalisé en 2015 au contact de Maximilien Thibaut “qu’il rencontre via un site spécialisé dans les photos de graffitis, sa passion”. En 2016, alors qu’il est étudiant en biologie, Armand Rajabpour-Miyandoab, 19 ans à l’époque, est interpellé par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour un projet d’action violente à La Défense, à l’ouest de Paris, pour lequel il a été condamné à cinq ans d’emprisonnement. Il est sorti de prison après quatre ans de détention, selon une source judiciaire à l’AFP.L’assaillant aurait également envisagé de se rendre en Syrie pour rejoindre les rangs de l’Etat islamique. Lors de son audience, en février 2018, Armand Rajabpour-Miyandoab assure cependant s’être déradicalisé, ce dont les enquêteurs doutent. Il détient ainsi parmi ses amis Facebook le futur assassin d’un couple de policiers à Magnanville en 2016, et a également échangé avec l’un des auteurs de l’assassinat du père Hamel dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) la même année, révèle Le Parisien.”Profil psychologique instable”Les enquêteurs vont également se pencher sur le suivi médical de l’auteur, un homme au “profil très instable, très influençable”, selon une source sécuritaire à l’AFP. “Est-ce qu’il était suivi médicalement comme il aurait dû l’être et comme il l’a été un temps, c’est une question qui se posera”, a indiqué une source policière. Gérald Darmanin a expliqué, lors d’un point presse samedi soir, que l’assaillant était “suivi comme personne ayant des troubles psychiatriques très importants. Il était d’ailleurs sous traitement psychiatrique et neurologique”.Armand Rajabpour-Miyandoab vivait chez ses parents en Essonne, selon le ministre de l’Intérieur. Le procureur antiterroriste a également indiqué que la mère de l’assaillant avait signalé en octobre son inquiétude sur son fils. Mais “aucun élément n’avait permis de susciter de nouvelles poursuites pénales”, a-t-il précisé.L’assaillant a publié sur les réseaux sociaux une vidéo de revendication de son attaque, ont confirmé des sources policières et sécuritaires. Dans celle-ci, l’assaillant évoque “l’actualité, le gouvernement, le meurtre de musulmans innocents”, a détaillé la source sécuritaire. A ce stade, les enquêteurs ne savent pas quand elle a été tournée, mais elle a été postée en ligne “concomitamment” au passage à l’acte, selon cette source.Il aurait dit aux policiers l’ayant interpellé qu’il “ne pouvait plus supporter que les musulmans meurent, tant en Afghanistan qu’en Palestine”. Il aurait aussi déclaré qu’il “en voulait” pour “ce qui se passait à Gaza”, et que la France serait “complice de ce que faisait Israël” là-bas, a encore précisé Gérald Darmanin.L’attaque survient moins de deux mois après celle d’Arras qui a coûté la vie à un enseignant mi-octobre et conduit au relèvement du plan Vigipirate au niveau maximal “urgence attentat”.[Article actualisé ce dimanche 3 décembre à 20h10 après la conférence de presse du procureur antiterroriste]
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Publish date : 2023-12-03 19:16:10
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