L’armée israélienne a pris la grande ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, où elle affirme traquer la principale tête du Hamas. En parallèle, les civils continuent d’être repoussés vers la frontière avec l’Egypte et sont victimes de bombardements meurtriers. L’ONU a alerté sur la possibilité “d’un effondrement total de l’ordre public” à Gaza de manière imminente et réitéré ses appels au cessez-le-feu.Les infos à retenir⇒ Tsahal dit encercler la maison du chef du Hamas.⇒ La France envisage des sanctions contre des colons israéliens.⇒ Les civils sont à nouveau repoussés vers le sud, à Rafah.L’ONU voit des “signes prometteurs” de l’ouverture “prochaine” d’un second passage dans GazaLe chef des opérations humanitaires de l’ONU a indiqué ce jeudi voir des “signes prometteurs” de l’ouverture “prochaine” du passage de Kerem Shalom entre Israël et la bande de Gaza, assurant un deuxième accès à l’aide humanitaire.Une ouverture de ce passage, qui s’ajouterait à celui de Rafah sur la frontière entre l’Egypte et Gaza, “changerait la nature même de l’accès de l’aide humanitaire” dont le territoire palestinien a désespérément besoin, a déclaré Martin Griffiths lors d’un point de presse à Genève. “Nous sommes toujours en négociation et avec quelques signes prometteurs” a-t-il déclaré, précisant qu’Israël, les Etats-Unis, l’Egypte et l’ONU faisaient partie des négociations.Un civil israélien tué après un tir de missile antichar depuis le LibanUn civil israélien a été tué ce jeudi dans le nord d’Israël par un tir de missile antichar effectué depuis le sud du Liban et revendiqué par le mouvement armé libanais Hezbollah, ont annoncé l’armée et les secours israéliens.La frappe a atteint la voiture dans laquelle circulait la victime, un homme de 60 ans, près de la localité de Matat, non loin de la frontière libanaise, ont indiqué les mêmes sources. L’armée israélienne a ajouté avoir localisé l’origine du tir et riposté, soulignant que “d’autres tirs du Liban vers Israël” avaient été menés ce jeudi.Médecins Sans Frontières accuse Israël de viser les parties vitales des Palestiniens en CisjordanieLes Palestiniens blessés par balle en Cisjordanie occupée – théâtre de violents affrontements avec des colons et l’armée israélienne – sont désormais plus souvent touchés au torse et à la tête, provoquant plus de morts, a indiqué jeudi Médecins sans frontières (MSF).Le président international de l’ONG, récemment revenu de Cisjordanie, a expliqué que depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, il y avait eu un “net changement” dans le type de blessures constatées par le personnel de MSF dans les hôpitaux de ce territoire palestinien occupé. “Dans le passé, le mécanisme de tir était différent. Ils visaient les membres” et “au lieu d’avoir des blessures aux membres, ils ont des blessures par balle à l’abdomen, au tronc et à la tête”, a détaillé le responsable, soulignant que “ce changement dans le traumatisme s’accompagne de plus de morts.”La France envisage des sanctions contre des colons israéliensLa France envisage de prendre des sanctions à l’encontre des colons israéliens responsables de violences contre des Palestiniens de Cisjordanie et la cheffe de la diplomatie portera ce sujet au niveau européen lundi lors d’une réunion à Bruxelles, a annoncé ce jeudi le ministère des Affaires étrangères.”Ces violences doivent cesser et il est de la responsabilité des autorités israéliennes de s’en assurer et de poursuivre leurs auteurs”, a déclaré la porte-parole du Quai, Anne-Claire Legendre, dans une conférence de presse. “Pour notre part, nous prendrons aussi notre responsabilité. Nous envisageons des mesures d’interdiction du territoire français et le gel des avoirs au niveau national mais également européen”, a-t-elle ajouté, soulignant que la ministre Catherine Colonna “évoquera ce sujet au conseil des Affaires étrangères lundi” à Bruxelles.Tsahal dit encercler la maison du chef du HamasEngagé depuis le 27 octobre dans une offensive terrestre dans le nord de Gaza, en parallèle à sa campagne de frappes aériennes massives, Israël a étendu ses opérations au sol à l’ensemble du petit territoire palestinien. A Khan Younès, la plus grande ville du sud de la bande de Gaza, fantassins, blindés et bulldozers israéliens ont atteint le centre-ville, selon des témoins. L’armée israélienne a affirmé mercredi soir avoir “percé les lignes défensives” du Hamas, “éliminé un certain nombre de terroristes” et détruit environ “30 entrées de tunnels”. En parallèle, l’armée israélienne a aussi annoncé avoir tué à ce jour “la moitié des commandants” du Hamas.L’armée israélienne se rapprocherait également du chef du Hamas dans la bande de Gaza, à Khan Younès. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré que les forces israéliennes “encerclaient la maison de (Yahya) Sinouar”. “Sinouar se cache sous terre”, a aussi affirmé Daniel Hagari, un porte-parole de l’armée, en allusion aux tunnels du Hamas sous Gaza. Yahya Sinouar, 61 ans dont 23 passés dans des prisons israéliennes, est considéré comme l’architecte de l’attaque sans précédent du 7 octobre, date depuis laquelle il n’a plus été vu publiquement à Gaza.Une enquête de l’AFP sur une frappe mortelle contre des journalistesUne enquête de sept semaines de l’Agence France-Presse publiée ce jeudi sur le bombardement qui a tué un journaliste de Reuters et en a blessé six autres (dont deux de l’AFP) dans le sud du Liban le 13 octobre dernier, a désigné un obus de char exclusivement utilisé par l’armée israélienne dans la région.”La succession de deux frappes, espacées de 37 secondes, montre qu’elles étaient ciblées, soulignent les experts interrogés par l’AFP et Airwars. Les journalistes étaient par ailleurs clairement identifiables”, détaille l’Agence France-Presse, qui s’est associée avec le collectif britannique d’experts et d’enquêteurs indépendants Airwars pour son enquête.Deux autres investigations menées séparément par les organisations de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International, que l’AFP a pu consulter avant leur publication, désignent toutes deux également “des frappes israéliennes”. Ce bombardement mérite une enquête pour “crime de guerre”, ont estimé ce jeudi les deux ONG.Le Congrès américain bloque toujours l’enveloppe pour Israël et l’UkraineLe Congrès américain a échoué mercredi à avancer sur une grande enveloppe de plus de 106 milliards de dollars réclamée avec insistance par le président Biden, comprenant des fonds pour l’Ukraine et Israël. L’opposition républicaine a refusé de soutenir ce texte au coeur de tractations très acrimonieuses, réclamant des concessions significatives sur la politique migratoire des Etats-Unis en échange de leurs voix.Les civils repoussés vers la frontière égyptienneA mesure que Tsahal étend ses opérations au sol, la population civile est poussée à se déplacer vers un périmètre de plus en plus exigu à Rafah, le long de la frontière égyptienne. Selon l’ONU, 1,9 million de personnes, soit environ de 85 % la population, ont été déplacées par la guerre dans la bande de Gaza où plus de la moitié des habitations sont détruites ou endommagées par les bombardements israéliens. L’ONU juge par ailleurs “impossible” de mettre en place des zones sécurisées pour accueillir les civils fuyant les combats.A la tombée de la nuit mercredi, d’épais nuages de fumée noire et des flammes ont continué de s’élever de Gaza. Dans la journée, des traînées dessinées par des roquettes tirées vers Israël depuis Rafah, dans le sud du petit territoire palestinien, ont aussi émaillé le ciel. “Toute la ville subit des destructions et des bombardements incessants. Beaucoup de gens arrivent du nord dans des conditions désastreuses, sans abri, à la recherche de leurs enfants”, a raconté à l’AFP Hassan Al-Qadi, un habitant de Khan Younès déplacé plus au sud à Rafah, ville frontalière avec l’Egypte. “Nous sommes dévastés, mentalement dépassés”, se désole Amal Mahdi, qui a survécu à un raid. “Nous avons besoin que quelqu’un nous soutienne, trouve une solution pour nous sortir de cette situation”.L’ordre public menacé de “s’effondrer” selon l’ONUPrédisant un “effondrement total de l’ordre public bientôt” à Gaza en raison du nombre de civils tués, déplacés, et du manque de vivres, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a de nouveau appelé à un cessez-le-feu humanitaire, s’attirant une fin de non-recevoir cinglante d’Israël.Antonio Guterres a employé pour la première fois de son mandat une procédure rare, l’article 99 de la Charte des Nations unies, qui lui permet d'”attirer l’attention” du Conseil de sécurité sur un dossier qui “pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationale”. Selon plusieurs diplomates, le Conseil de sécurité devrait se réunir vendredi pour examiner cet appel.”Le mandat de Guterres est un danger pour la paix mondiale”, a rétorqué sur X (ex-Twitter) le chef de la diplomatie israélienne Eli Cohen, en estimant que l’activation de l’article 99 et l’appel à un cessez-le-feu “constituent un soutien à l’organisation terroriste Hamas”.
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Publish date : 2023-12-07 18:09:06
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