La Corée du Sud s’enfonce dans la dénatalité. De l’aveu même du ministre de la Justice, Han Dong-hoon, “la Corée du Sud risque l’extinction, en raison de sa crise démographique”, a-t-il déclaré ce jeudi 6 décembre. Avec moins d’un enfant par femme en 2022 (0,78), le pays affiche le triste record du taux de fécondité le plus bas du monde. La population y est en baisse depuis 43 mois consécutifs, selon un rapport de l’organisme statistique Statistics Korea datant d’août. Si la tendance actuelle se poursuit, la population sud-coréenne sera divisée par deux d’ici la fin du siècle.Pour le ministre de la Justice Han Dong-hoon, dont les mots ont résonné au-delà des frontières face à ce constat alarmant, l’immigration contrôlée apparaît comme la seule solution efficace pour enrayer le déclin démographique.Favoriser une immigration contrôléeD’après le quotidien de Singapour The Straits Times, “les dernières remarques de M. Han s’inscrivent dans le cadre des efforts déployés par le président de la République, Yoon Suk-yeol, pour créer une nouvelle agence gouvernementale qui servirait de tour de contrôle pour les affaires d’immigration”. Mais cette politique d’accueil migratoire n’est pas nouvelle. Déjà, depuis 20 ans, Séoul a ouvert la porte aux migrants d’Asie du Sud-Est, du Pakistan et du Sri Lanka notamment. Plus récemment, l’accès aux visas de travail à un plus grand nombre de pays présélectionnés tels le Népal, l’Inde ou la Lituanie, a été ordonné.”La politique d’immigration que j’ai l’intention de mettre en œuvre ne vise pas à faire venir le plus grand nombre d’étrangers possibles, a déclaré le ministre de la Justice. Nous voulons procéder à des évaluations approfondies et n’accepter que les ressortissants étrangers dont nous avons besoin, tout en renforçant la répression contre les résidents illégaux.”Des primes de naissance augmentée de moitiéPour tenter de convaincre la “génération sampo” sud-coréenne, en référence à ces jeunes ne souhaitant ni relations amoureuses, ni mariage, ni enfants, le gouvernement ne cesse de faire des annonces. En début d’année, le nouveau président Yoon Seok-Youl augmentait la prime à la naissance, la faisant passer d’environ 210 euros à 500 euros par mois pendant la première année, puis 250 euros mensuels pour la deuxième année.Cette hausse devrait se poursuivre en 2024 et passer à 710 euros par mois pour la première année et 350 euros pour la seconde. En parallèle, il prévoit l’ouverture de 500 crèches publiques supplémentaires par an jusqu’en 2027. En septembre, le gouvernement a déclaré avoir dépensé, en 16 ans, l’équivalent de 200 milliards de dollars pour inciter les familles à faire des enfants, notamment sous la forme d’allocations.La politique économique en questionParmi les facteurs qui peuvent expliquer une baisse de natalité, certains spécialistes évoquent notamment la culture du travail sud-coréenne, qui valorise les longues heures passées au bureau. La durée hebdomadaire légale du travail de 40 heures, avec un plafond de 12 heures supplémentaires possibles, semble incompatible avec une vie de famille pour de nombreux actifs.Début septembre, le gouvernement a lancé un programme visant à favoriser l’arrivée de domestiques dans ce pays d’un peu plus de 51 millions d’habitants. Ces travailleurs étrangers, en majorité des femmes venues d’Asie du Sud-Est et des Philippines, payées au salaire minimum, sont censés encourager les femmes à avoir des enfants, tout en gardant leur poste.
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Publish date : 2023-12-09 16:15:36
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