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COP 28 : lutter contre la faim et le changement climatique ? Ce plan qui concilie les deux

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Éradiquer la faim tout en limitant le réchauffement climatique à 1,5 °C, comme prévu dans l’accord de Paris sur le climat de 2015, c’est possible. C’est ce que suggère la feuille de route présentée par l’Agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), ce dimanche 10 décembre lors de la COP 28 à Dubaï. Il n’y a plus de temps à perdre, martèle la FAO dans ce document qu’elle présente comme un “tournant”. Il se veut en effet l’équivalent pour l’agriculture et l’alimentation de la feuille de route de l’Agence internationale de l’énergie, lancée en 2021 et qui avait fait grand bruit en appelant à stopper les investissements dans les énergies fossiles.”Le monde a désespérément besoin d’une feuille de route qui nous indique un avenir plus juste, plus résilient et plus durable pour les systèmes alimentaires. La FAO a fait un bon travail au départ, mais il ne nous emmène pas jusqu’à la destination finale dont nous avons besoin”, a déclaré Ruth Davis, chercheuse à la Fondation européenne pour le climat, sommant les entreprises et les gouvernements à tenir compte de la nourriture dans leurs plans climatiques.Transformation des systèmes agroalimentairesEn 2022, quelque 735 millions de personnes étaient sous-alimentées et 3,1 milliards n’avaient pas accès à une alimentation saine. Alors que 600 millions de personnes pourraient encore souffrir de la faim d’ici 2030, selon les projections, et que la crise climatique conduit la planète sur la voie d’un réchauffement de plus de 2,5 °C si les politiques ne changent pas, le plan de la FAO appelle à une transformation des systèmes agroalimentaires. Il veut concilier lutte contre le changement climatique et production alimentaire plus efficaceSur le premier point, la FAO fixe comme objectifs de baisser de 25 % les émissions de gaz à effet de serre issues des systèmes agroalimentaires en 2030, que ceux-ci deviennent neutres en CO2 en 2035. Sans oublier la diminution de moitié les émissions de méthane en 2045. L’objectif étant que l’agriculture devienne un puits de carbone net en 2050. Dans son volet alimentaire, le plan trace une voie vers une élimination de la sous-alimentation chronique pour 2030 ainsi que vers une réduction de moitié du gaspillage alimentaire. Au total, 1,17 milliard de tonnes de nourriture sont gaspillées chaque année dans le monde, selon le Programme alimentaire mondial (PAM).Une planète viable et une alimentation saineLa feuille de route “souligne l’importance du financement climat pour permettre une transformation des systèmes agroalimentaires qui offre une nourriture bonne pour tous aujourd’hui et demain”, a déclaré le directeur général de la FAO, Qu Dongyu. Pourtant, le montant du financement climat alloué aux systèmes agroalimentaires est “étonnamment faible”. Et continue à se réduire par rapport à d’autres flux de financement climat, alerte l’organisme onusien.La feuille de route manque encore de détails, à ce stade, sur les interventions à mener pour garantir le droit à l’alimentation dans une planète vivable. Mais elle devrait s’étoffer lors des prochaines COP 29 et COP 30. Elle “ouvre néanmoins la voie à des débats fondamentaux pour la survie de l’humanité”, indique l’Institute for Agriculture Trade Policy (IATP), alors que l’agenda officiel des négociations des COP, jusqu’à présent, “a été terriblement faible en matière d’agriculture et d’alimentation”.



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Publish date : 2023-12-10 16:40:08

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Tags :L’Express

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