“En France, on est obnubilé par les écoles de haut de classement, déplore Nicolas Glady, vice-président de la Conférence des grandes écoles (CGE) en charge de la commission formation et carrières. Mais on a aussi de très bonnes écoles dans le top 10 ou le top 20.” De fait, les écoles de commerce nivellent en quelque sorte par le haut, les premières ayant su imposer un degré d’excellence tel que les suivantes restent très solides. “Ce sont de bons établissements qui donnent accès à de bons emplois bien rémunérés”, affirme Nicolas Glady. Ce n’est pas un hasard s’ils affichent un taux d’insertion de près de 90 %.”Six mois après la sortie, on est même à 100 % d’étudiants en poste”, confirme Camille Faure, directrice du Programme grande école de l’ESDES. Accessible après le bac, l’établissement lyonnais se félicite aussi de sa proximité avec les étudiants. “C’est une école à taille humaine, ce qui permet d’accompagner nos élèves au plus près”, précise la directrice qui insiste également sur son ancrage local. “Nos diplômés sont souvent recrutés dans de plus petites entreprises, ce qui leur permet d’évoluer plus vite vers des postes à impact”, insiste-t-elle. Et qui dit évolution dit augmentation rapide des revenus.Les écoles du milieu n’ont pas grand-chose à envier côté rémunération – même si elles restent très en deçà de ce qu’offrent les meilleures écoles après le diplôme. “A la sortie, le salaire moyen tourne autour de 45 000 euros brut annuels”, précise, de son côté, Annelaure Oudinot, directrice du PGE de Grenoble école de management (GEM).L’apprentissage, clé de l’insertion ?Un revenu assez élevé et, pour autant, assez classique dans ces établissements. La directrice remarque même une augmentation ces dernières années. La raison ? “Un marché du travail beaucoup plus favorable”, mais aussi la place importante laissée à l’apprentissage. “Cette année, 19 % des étudiants ont décroché un emploi dans l’entreprise où ils ont réalisé leur alternance”, souligne Annelaure Oudinot.”Toutes les écoles de commerce reconnues suivent des standards internationaux, sont adossées à la recherche et proposent des formations professionnalisantes, abonde Nicolas Glady, avec une place importante laissée à l’expérience professionnelle via l’alternance, les stages et les immersions en entreprise.” Diplômée de l’ICN Business School en 2023, Chloé Vien-Do a effectué ses deux années de master en apprentissage chez Total Energie, en tant que contrôleuse de gestion. “C’était une alternance d’une semaine en formation et trois semaines en entreprise. Cela m’a permis de découvrir le monde du travail, de déterminer ce que j’aimais et ce que je n’aimais pas, mais aussi de percevoir un salaire”, raconte la jeune diplômée.Elle occupe aujourd’hui un poste de Financial Planning et Analyst chez Deloitte au Luxembourg. Une ouverture sur l’Europe “très enrichissante”. Et la preuve que l’établissement d’origine ne fait pas tout : “J’ai des collègues qui viennent des écoles du top 5 dans mon service”, souligne Chloé Vien-Do.Au-delà des expériences professionnelles, le parcours effectué en dehors des frontières constitue ainsi un atout de premier plan sur le CV pour l’insertion professionnelle. Et cela, tous les responsables l’ont bien compris : “Dans nos critères de ‘diplomation’, il y a de l’international”, insiste Camille Faure, alors qu’à l’ESDES le départ à l’étranger est possible en 2e, 4e et 5e années. Un atout décisif pour lancer sa carrière : à GEM, une part significative des diplômés travaille hors du territoire français, notamment en Suisse, premier pays employeur des anciens.Des établissements encadrés et contrôlésAlors qu’est-ce qui distingue les établissements du haut du tableau et ceux du milieu ? “C’est une somme de détails, mais typiquement, les réseaux d’anciens peuvent faire la différence”, avance Nicolas Glady. Au-delà de leur prestige, l’ancienneté d’HEC et de l’Essec permet ainsi d’acquérir un vivier d’alumni plus solide et installé.”Les grandes écoles sont des institutions qui préparent très bien à la vie professionnelle, mais une très grande école ouvre davantage le champ des possibles, affirme pour sa part Bernard Ramanantsoa, directeur général honoraire d’HEC Paris. Pour une promotion donnée, on va retrouver des gens qui se placent sur des spectres beaucoup plus larges : dans les secteurs de la banque, du luxe, mais aussi dans l’associatif, par exemple.”Les écoles du top 5 se démarquent tout de même du côté des rémunérations. Dans les plus grandes, les salaires à la sortie dépassent souvent les 50 000 euros, là où ils fluctuent entre 35 000 et 45 000 euros pour celles de second rang.Mais peu importe le classement : tous les établissements sont encadrés et répondent à des critères d’excellence, “comme en atteste le taux d’insertion”, insiste Nicolas Glady. En plus de délivrer des formations généralistes en management, “les écoles sont une valeur sûre en termes de formation, d’aide à la recherche d’emploi, mais aussi de construction du projet professionnel”, complète Annelaure Oudinot. Et ces dernières années, des transformations majeures ont eu lieu dans le paysage du supérieur, notamment via l’arrivée de la RSE ou du développement durable. Toutes les écoles ont modifié leur modèle pédagogique pour intégrer ces nouvelles dimensions. Et ce, quelle que soit leur place dans les classements.Un article du dossier spécial de L’Express “Le Palmarès 2024 des grandes écoles de commerce”, publié dans l’hebdo du 14 décembre
Source link : https://www.lexpress.fr/societe/education/ecoles-de-commerce-que-valent-vraiment-les-etablissement-de-second-rang-4J4NIDDIIVBCTB7UACOLLC6PI4/
Author : Clémentine Rigot
Publish date : 2023-12-12 15:00:00
Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.