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Japon : comment un scandale politico-financier fait tanguer le gouvernement

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Vers une implosion du gouvernement nippon ? Le Premier ministre, Fumio Kishida, a remplacé ce jeudi 14 décembre quatre de ses ministres et huit autres responsables, dont cinq vice-ministres et le chef du bureau politique du Parti libéral démocrate (PLD) – la formation politique qui gouverne le pays quasi sans interruption depuis sa fondation en 1955.L’objectif de ce large remaniement ? Éteindre l’incendie provoqué par un vaste scandale de fraude financière au sein de son parti, alors que les enquêteurs s’apprêtaient à perquisitionner les bureaux de dizaines de responsables du PLD, comme l’affirme The Guardian.Ils s’intéresseraient en particulier aux membres de la plus importante faction interne du PLD, la “faction Abe”, que dirigeait l’ancien Premier ministre Shinzo Abe, assassiné en juillet 2022. Tous les démissionnaires sont soupçonnés d’avoir omis de déclarer l’équivalent de plusieurs millions d’euros, récoltés via la vente de billets pour des soirées de levées de fonds, et que le parti leur aurait ensuite reversés.Des nouveaux ministres en dehors de la “faction Abe”Ils auraient reçu quelque 500 millions de yens (3,2 millions d’euros) sur une période de cinq ans, jusqu’en 2022. Une situation qui serait due à une “législation très permissive” au Japon, précise le quotidien Libération : “Les entités politiques sont en effet autorisées à vendre à des prix élevés et en surnombre à des entreprises, particuliers et autres potentiels acheteurs des places pour des réceptions en présence d’élus, soirées qui servent de prétextes à des dons déguisés.”Alors qu’il avait réussi à garder sa place lors du précédent remaniement en septembre, l’ex-secrétaire général et porte-parole du gouvernement, Hirokazu Matsuno, est remplacé par Yoshimasa Hayashi. Ce dernier avait perdu son poste de ministre des Affaires étrangères il y a trois mois.Même constat pour Yasutoshi Nishimura, anciennement à la tête du puissant ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (Meti), et qui perd sa place au profit de Ken Saito, ex-ministre de la Justice. Pour le Premier ministre, ces revenants présentent l’avantage de ne pas appartenir à la “faction Abe”.Baisse de la popularité du Premier ministreJugeant “extrêmement regrettable que la situation ait suscité la défiance de la population”, Fumio Kishida avait promis mercredi de se “muer en boule de feu pour restaurer la confiance dans le gouvernement” et de “procéder rapidement” à de nouvelles nominations ce jeudi.Arrivé au pouvoir à l’automne 2021, le Premier ministre avait déjà vu sa popularité s’effriter en raison de plusieurs sujets de mécontentement, dont l’inflation persistante et la baisse du yen qui fragilisent le pouvoir d’achat des ménages. Il n’est plus crédité que de 17,1 % d’opinions favorables selon un sondage diffusé ce jeudi par l’agence de presse japonaise Jiji. Soit une chute de 4,2 points par rapport au mois précédent.Le chef du gouvernement peut théoriquement rester au pouvoir jusqu’en 2025, mais certains analystes spéculent sur la possible convocation d’élections anticipées avant un vote interne au PLD l’an prochain, qui pourrait s’annoncer difficile pour Fumio Kishida.



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Publish date : 2023-12-14 16:54:12

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Tags :L’Express

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