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Attaques des Houthis en mer Rouge : deux armateurs suspendent leurs traversées

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Ils n’auront finalement pas eu d’autre choix. Le géant danois du transport maritime Maersk, suivi par l’armateur allemand Hapag-Lloyd, ont annoncé ce vendredi 15 décembre suspendre les traversées de leurs porte-conteneurs en mer Rouge en raison des attaques répétées sur leurs navires des rebelles Houthis du Yémen ces derniers jours.Maersk a ordonné à ses navires de ne plus passer par le détroit stratégique de Bab al-Mandab “jusqu’à nouvel ordre”, tandis qu’Hapag-Lloyd a annoncé “interrompre tout le trafic de porte-conteneurs à travers la mer Rouge jusqu’à lundi” au minimum. Ces décisions interviennent alors que les Houthis, proches de l’Iran, ont prévenu qu’ils viseraient des navires naviguant au large des côtes du Yémen qui ont des liens avec Israël, en riposte à la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.Les rebelles yéménites ont joint ces dernières semaines les actes à la parole : les Houthis ont ainsi multiplié les attaques près du détroit stratégique de Bab al-Mandab, qui sépare la péninsule arabique de l’Afrique et par lequel transite 40 % du commerce international. Plusieurs missiles et drones ont été abattus par des navires de guerre américains et français qui patrouillent dans la zone.”Coopéré avec Israël”Ces attaques se sont intensifiées ces derniers jours. Ce vendredi, le groupe rebelle yéménite a affirmé avoir mené “une opération militaire contre deux porte-conteneurs, MSC Alanya et MSC Palatium III”. Les navires ont été visés par deux missiles “après que leurs équipages ont refusé de répondre aux appels des forces navales yéménites”, a affirmé leur porte-parole militaire, Yehya Sari, lors d’une manifestation de soutien aux Palestiniens organisée à Sanaa, la capitale qu’ils contrôlent depuis 2014.La société de renseignement maritime Ambrey avait indiqué plus tôt que les deux navires, dont l’un se dirigeait selon elle vers Djeddah, en Arabie saoudite, avaient été menacés probablement car leur propriétaire, l’armateur suisse MSC, a “coopéré avec Israël”.Plus tôt dans la journée, un autre incident avait impliqué dans la même zone un porte-conteneurs battant pavillon du Liberia, détenu par la société allemande Hapag-Lloyd. “Nous savons que quelque chose, qui a été tiré d’une région contrôlée par les Houthis au Yémen, a touché un navire qui a été endommagé et qu’un incendie a été signalé”, a dit à l’AFP un responsable militaire américain.Une route empruntée chaque année par 20 000 naviresCes attaques ont suscité de vives réactions de la communauté internationale, bien consciente des enjeux très importants liés à cette route maritime reliant la Méditerranée à l’Océan Indien et empruntée chaque année par près de 20 000 navires. “Les attaques des Houthis contre des navires marchands civils en mer Rouge doivent s’arrêter immédiatement”, a réagi ce vendredi la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.En visite en Israël, le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a dénoncé “une menace concrète pour une libre navigation” en mer Rouge. “Les Etats-Unis travaillent avec la communauté internationale et leurs partenaires dans la région pour faire face à cette menace”, a-t-il ajouté à Tel-Aviv, après avoir rencontré des responsables israéliens.Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane, s’est pour sa part dit préoccupé par “la possibilité d’une escalade”, en soulignant que la région “n’avait pas besoin d’un autre conflit”. L’ONG Human Rights Watch a également condamné ces attaques houthistes. Ces derniers “mettent en danger des civils à bord de navires qui n’ont aucun lien avec une cible militaire connue”, a-t-elle dénoncé.”Prêts à viser tout ce qui est associé à Israël”Le ministre iranien de la défense Mohammed Reza Ashtiani, allié des Houthis, avait quant à lui mis en garde mercredi contre un éventuel déploiement de forces multinationales en mer Rouge, qu’il considère comme sa zone d’influence. “S’ils prennent une décision aussi irrationnelle, ils seront confrontés à des problèmes extraordinaires”, a-t-il déclaré à l’agence officielle ISNA.Les Houthis ont affirmé ce vendredi que les bateaux ne seront pas visés au large du Yémen s’ils répondent à leurs directives, mais que les navires à destination des ports israéliens “seront empêchés de naviguer en mer d’Arabie et mer Rouge jusqu’à l’entrée de la nourriture et des médicaments dont nos frères de la bande de Gaza ont besoin”.Selon Mohammed Albasha, spécialiste du Moyen-Orient au centre d’analyse américain Navanti Group, les derniers incidents montrent toutefois que “les Houthis sont prêts à viser tout ce qui est associé à Israël”, quels que soient les liens.



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Publish date : 2023-12-15 18:40:21

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Tags :L’Express

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