Veille de Noël. Le test antigénique est positif. Impossible de vous rendre chez votre famille ou au dîner de vos beaux-parents. Obligé de rester seul, devant son poste de télévision, pour ne pas contaminer les autres. À une semaine des fêtes de fin d’année, ce scénario imaginaire pourrait devenir réalité pour certains. Rien qu’aux urgences, la semaine passée, plus de 4 350 passages hebdomadaires pour suspicion de Covid-19 ont été recensés, et plus de 1 820 hospitalisations ont suivi. Au total, 34 889 cas ont été enregistrés du 4 au 10 décembre, soit 6 000 de plus que la semaine précédente, selon les chiffres de Santé publique France. Début décembre, 30 % des cas de Covid répertoriés en laboratoire relevaient de JN.1, ce variant d’Omicron qui fait l’objet d’une vigilance particulière.Sans alarmisme, plusieurs professionnels de santé appellent à la vigilance à l’aube des réunions familiales. D’autant que la recrudescence du Covid-19 est combinée à celle d’autres infections respiratoires aiguës comme la grippe et la bronchiolite, ce qui risque d’alourdir le fardeau des hôpitaux, confrontés l’an passé à une “triple épidémie”. Évoquant “ceux qui vont retrouver leurs parents, leurs grands-parents à Noël”, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a jugé qu'”on serait tous plus rassurés si tout ce petit monde autour du sapin était vacciné”. L’objectif est double : protéger les proches fragiles et éviter de multiplier des contacts qui favoriseraient la transmission des virus. ” Il faut un rebond de la vaccination. On a franchi les 10 millions sur la grippe, on a franchi les 5 millions sur le Covid. On est toujours en avance par rapport aux données de l’an dernier sur le Covid, il faut qu’on rattrape un peu sur la grippe. Et c’est le bon moment pour le faire”, a-t-il indiqué.Le ministre de la Santé appelle donc le plus grand nombre à faire son rappel avant Noël. Un message destiné aux personnes âgées de 65 ans et plus, à celles atteintes de comorbidités, aux immunodéprimés, aux femmes enceintes quel que soit leur trimestre de grossesse, ainsi qu’aux résidents d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et des unités de soins de longue durée (USLD). Aussi, l’entourage proche de ces publics vulnérables est incité à se faire piquer. À noter que la protection est gratuite, même si vous ne figurez pas parmi les cibles prioritaires.23,9 % des personnes âgées de 65 ans et plus vaccinéesCes appels à la vaccination interviennent après une campagne de protection automnale qui a suscité peu d’engouement. Selon Santé publique France, à la fin du mois de novembre, la couverture vaccinale des personnes âgées de 65 ans et plus n’excédait pas 23,9 %. Initialement, elle devait s’effectuer en même temps que celle contre la grippe, à partir du 17 octobre, mais la propagation précoce du virus du Covid-19 en avait décidé autrement. Cette année, l’enjeu avait été d’installer la double vaccination grippe/Covid-19 comme une nouvelle habitude. Les deux piqûres peuvent être réalisées le même jour et aucun délai particulier n’est à respecter.Renforcer une immunité préexistanteN’est-ce pas déjà trop tard pour se protéger avant les fêtes de Noël ? En effet, l’immunité “conférée par les vaccins est effective au bout de quinze jours”, avait précisé Santé publique France lors d’une conférence de presse, mercredi 13 novembre. Mais attention, on parle ici d’injections de rappel qui vont venir renforcer une immunité préexistante. Conséquences : la montée des anticorps sera plus rapide. N’attendez cependant pas la veille de Noël pour vous faire piquer : le mieux est de s’empresser d’aller à la pharmacie ou de consulter votre médecin.En plus de la vaccination, Santé Publique France souligne qu’il est “primordial” que chacun “continue d’adopter les gestes barrières”. Des habitudes qui ont tendance à se perdre à en croire les chiffres de l’enquête CoviPrev, reprise par Santé publique France, réalisée du 11 au 18 septembre 2023 auprès de 2 000 personnes âgées de 18 ans et plus. Elle révèle que 60 % des répondants étaient prêts à continuer à respecter les gestes barrières en cas de retour du Covid-19, contre 25 % en cas d’épidémie de grippe et 22 % contre les autres maladies hivernales.Concernant le masque, seuls 15 % des participants affirment le porter de façon systématique en présence de personnes vulnérables et 14 % dans les transports en commun. Pourtant, Santé publique France continue de recommander cette protection faciale “en cas de symptômes, dans les lieux fréquentés et en présence de personnes fragiles”. Il est même redevenu obligatoire dans les hôpitaux de Chambéry et Aix-les-Bains. Il est donc fortement recommandé de porter un masque dans les lieux à forte affluence, à commencer par les transports en commun, bien que cela ne soit plus obligatoire depuis 2022. C’est aussi grâce à la prévention que l’on peut passer de bonnes fêtes.
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Publish date : 2023-12-16 13:18:00
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Covid-19, l’épidémie s’accélère : les bons gestes à adopter avant Noël
