Notre top 10 des meilleures séries de l’année 2023

The Last of Us de Neil Druckmann et Craig Mazin

D’un chef-d’œuvre du jeu vidéo HBO a su tirer une immense série. Cette fidèle adaptation suit la trajectoire heurtée d’un père et sa fille à travers un monde d’après la catastrophe, où un champignon a transformé la population en zombies assoiffé·es de sang. Comme le jeu, la série brille par sa maîtrise narrative redoutable, avec des instants de suspension et de contemplation tout aussi puissants que ses scènes d’action spectaculaires. Ce road trip désespéré nous livre ainsi un bouleversant récit postapocalyptique à taille humaine.

Succession (S4) de Jesse Armstrong

Mettre un terme à une excellente série relève toujours d’un défi périlleux : l’ultime saison de Succession le relève avec brio. Dans sa dernière ligne droite, cette exploration des dynamiques familiales toxiques et du capitalisme zombifié est restée fidèle à elle-même, fascinée par les comportements les plus vils, assumant pleinement son identité de drame. Particulièrement sombre et pessimiste, le chapitre final de cette fresque shakespearienne est le reflet glaçant d’une époque redoutable, guerrière, parfois cynique, politiquement féroce.

The Bear (S2) de Christopher Storer

Pour cette deuxième saison, les scénaristes de The Bear ont eu la bonne idée de donner la part belle aux trajectoires singulières de chaque personnage dans une structure foisonnante, qui multiplie les suspensions et les chemins de traverse. Ces audaces narratives et formelles, qui culminent dans un épisode d’anthologie entièrement consacré à un dîner de Noël chaotique, trouvent un équilibre souverain qui rend cette nouvelle saison absolument irrésistible.

The Idol de Sam Levinson, Abel Tesfaye et Reza Fahim

Sulfureuse et précédée par de nombreuses rumeurs, l’arrivée de The Weeknd, Troye Sivan et Jennie Kim (Blackpink) au sein de l’écurie HBO aura fait couler beaucoup d’encre cet été. Au final, Sam Levinson (Euphoria) propose sa vision torturée et sexuelle du showbiz, à travers le comeback que prépare Jocelyn (Lily-Rose Depp, remarquable en teen star lasse), une jeune pop star récemment tombée en dépression. Sur un fond toxique et des relations d’emprise, The Idol ausculte la noirceur au centre du processus artistique et créatif.

Un meurtre au bout du monde de Brit Marling et Zal Batmanglij

Brit Marling et Zal Batmanglij, le duo derrière The OA, l’une des séries les plus originales de ces dernières années, reviennent avec un whodunnit qui ne ressemble à aucun autre. Soit douze individus conviés par un milliardaire pour participer à une retraite dans un lieu isolé et éblouissant : quand l’un des invité·es est retrouvé mort, Darby doit s’improviser enquêtrice pour découvrir l’identité du coupable. À partir
de ce récit canonique, les deux créateur·rices réussissent à imprimer leur patte si singulière pour voiler cette enquête d’un mystère fascinant et entêtant.

Tout va bien de Camille de Castelnau

Produite par Disney, cette série française réunit Virginie Efira, Nicole Garcia, Sara Giraudeau ou encore Aliocha Schneider dans une comédie dramatique qui suit les conséquences de la maladie grave de la petite Rose sur le reste de sa famille. Camille de Castelnau, la créatrice de cette série chorale, réussit à faire face sans édulcoration à toute la dureté du drame et de la mise à l’épreuve tout en communiquant une force et un élan de vie tout à fait salutaires.

La Diplomate de Debora Cahn

Avec cette série qui mêle espionnage et diplomatie, Netflix a créé l’une des belles surprises de l’année. Porté par une Keri Russell (The Americans) promue ambassadrice
des États-Unis à Londres, le show met en scène des gestions de crises internationales qui pourraient amener cette femme aux portes du pouvoir sans qu’elle ne l’ait désiré. Politique, contemporaine, la série l’est également pour sa distribution des rôles : les dynamiques du couple sont ici subtilement renouvelées par la carrière de la femme diplomate.

Esterno notte de Marco Bellocchio

Vingt ans après Buongiorno, notte, Marco Bellocchio ranime les “années de plomb” avec cette série en six épisodes. En éclatant son récit en une myriade de points de vue sur l’enlèvement d’Aldo Moro, le cinéaste italien investit en profondeur la violence des années 1970 en Italie, et cherche à comprendre tous ses personnages à la fois, du ministre de l’Intérieur (Fausto Russo Alesi) à la femme du président de la Démocratie chrétienne (Margherita Buy), ou encore le pape (Toni Servillo). Bouleversant.

La Nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé de Xavier Dolan

Xavier Dolan a cette année investi le petit écran en adaptant en série la pièce éponyme de Michel Marc Bouchard, La Nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé. Le décès d’une mère ravive les tensions familiales et ouvre paradoxalement le dialogue avec la fille thanatopractrice ainsi que ses frères, dont l’un est campé par Xavier Dolan lui-même. La violence du passé familial se mêle ici au souvenir d’un viol perpétré par un proche de la famille, pour un résultat aussi poignant qu’explosif.

Split d’Iris Brey

Reconvertie en showrunner, l’autrice du Regard féminin – Une révolution à l’écran met en pratique ses réflexions féministes dans Split pour suivre le tournage d’un biopic sur Musidora, où une cascadeuse tombe amoureuse de la star qu’elle double. À partir de ce dispositif en miroir, Iris Brey élabore un manifeste vibrant sur le regard féminin tout en radiographiant finement les étapes et remous érotiques qui mèneront l’héroïne de l’hétérosexualité vers le lesbianisme.



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Author : Service Séries

Publish date : 2023-12-16 18:00:00

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