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Les plus beaux livres de 2023 : la sélection de L’Express

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L’Encyclopédie du crime au cinémapar Alain Bauer et Stéphane Boudsocq. Gründ, 287 p., 34,95 €.Quelle source d’inspiration extraordinaire pour le 7ᵉ art que les forfaits sanglants, les assassinats insensés, les règlements de comptes ignobles, les vengeances ourdies, les meurtres inopinés commis dans la “vraie vie” ! La preuve par cette formidable encyclopédie, sous-titrée “200 faits divers racontés par des films”, qui recense autant d’affaires criminelles portées à l’écran : de L’Affaire Dreyfus (1899), de Georges Méliès, à 24 Jours. La vérité sur l’affaire Ilan Halimi (2014), d’Alexandre Arcady, de La Nuit du chasseur à Omar m’a tuer, en passant par Le Silence des agneaux. Mais le livre très bien conçu, et très soigné, du criminologue Alain Bauer et du journaliste de RTL Stéphane Boudsocq dénote surtout par ses partis pris thématiques, qui distinguent les tueurs en série des meurtrières, les cold cases des crimes historiques. Passionnant. Et frissons garantis… Delphine Peras>> Beaux livres : notre première sélection est à retrouver iciQue du lourd ! La saga des champions du monde de boxepar Denis Gombert. Seuil, 160 p., 33 €.Jack Johnson, Jack Dempsey, Gene Tunney, Sonny Liston, Muhammad Ali, Joe Frazier, George Foreman… l’anthologie musclée de Denis Gombert.Ils ont eu souvent des parcours hors norme, ils sont parfois comparés à des demi-dieux et sont la plupart du temps insaisissables et asociaux, ce sont les champions du monde de boxe. Comme l’écrit l’éditeur et romancier Denis Gombert, lui-même diplômé en boxe anglaise : “Il faut être un peu fou en réalité pour boxer […]. Pour rivaliser jusqu’au point de rupture.” Ainsi de Jack Johnson, le premier pugiliste chroniqué dans cette anthologie courant sur un siècle, un petit gars du Texas, né dans une famille pauvre et noire, sacré champion du monde des poids lourds, en Australie, le 26 décembre 1908. Son challenger malheureux ? Tommy Burns, blanc de peau, comme tous les boxeurs de la catégorie heavyweight jusque-là.”Un tremblement de terre vient de secouer le monde de la boxe”, note Gombert, avant de signaler “la campagne de presse indigne” déclenchée contre Johnson. Puis viennent Jack Dempsey, Gene Tunney, Sonny Liston, Muhammad Ali, Joe Frazier, George Foreman, etc. Même les plus allergiques aux sports de combat savoureront cette galerie de grandes gueules. Marianne PayotHistoires extraordinaires de l’art à l’hôtel Drouotpar Judith Benhamou. Flammarion/Drouot Paris, 208 p., 35 €.Demi-mondaines, bibeloteurs et petits marchands, il y en a du monde à l’hôtel Drouot, hôtel des ventes inauguré en 1852 à Paris, alors épicentre planétaire de la vie artistique. On s’y promène, s’y donne rendez-vous, et quelle gourmande idée que celle de l’autrice, Judith Benhamou, commissaire d’exposition et critique d’art, de nous raconter ce lieu bigarré en dix histoires qui agitèrent ses salles rouges. Les atrabilaires frères Goncourt y lançant l’art japonais, Paul Durand-Ruel enchérissant lui-même pour soutenir ses impressionnistes chéris, Van Gogh y envoyant son frère acheter des eaux-fortes de Jean-François Millet, à partir desquelles, depuis sa chambre à l’asile, il crée 20 tableaux, et le stratagème de “la Peau de l’ours”, soit une ruse spéculative destinée à faire grimper la modeste cote de Matisse, Picabia, Gauguin ou Bonnard. Un livre réjouissant. Emilie LanezElla Maillart. L’intrépide femme du globepar Gwenaëlle Abolivier. Paulsen, 240 p., 39,90 €.Une biographie très complète de l’exploratrice, écrivaine et photographe genevoise par Gwenaëlle Abolivier.Elle aurait pu vivre sur la mer, sa grande passion, mais c’est dans les steppes russes et les sables du Xinjiang, qu’Ella Maillart trouvera ce qu’elle appelait sa “vie authentique”. Exploratrice, écrivaine et photographe, la Genevoise aux yeux azur a rapporté de ses nombreuses villégiatures des récits devenus des classiques de la littérature dite “de voyage”. En 1934, tandis qu’elle sillonne l’Asie pour le journal Le petit Parisien, elle se lance dans un voyage de 6 000 kilomètres, de Pékin à Srinagar, en Inde, en compagnie de Peter Fleming, journaliste au Times – et frère de Ian, le créateur de James Bond. “Entre Ella, un tantinet tête brûlée, et Peter, le journaliste aventurier à l’accent d’Oxford, dandy et indolent, c’est une équipée toute singulière qui se lance dans l’inconnu”, écrit Gwenaëlle Abolivier, dans son ouvrage illustré de nombreuses photographies prises durant ses pérégrinations par l’aventurière suisse.Très complète, cette biographie au texte enlevé raconte aussi l’aventure intérieure d’Ella Maillart, menée dans un ashram, dans le sud de l’Inde, auprès de deux sages. “Je ne pars pas pour savoir le comment, pourquoi et quand de tout, mais afin d’établir en moi une boussole de bonne qualité afin de ne plus perdre la tête à tout moment”, écrit-elle. Son célèbre compatriote Nicolas Bouvier l’exprimait autrement dans un de ses ouvrages, Le Vide et le plein : “Le voyage ne vous apprendra rien si vous ne lui laissez pas le droit de vous détruire. C’est une règle vieille comme le monde. Un voyage est comme un naufrage, et ceux dont le bateau n’a pas coulé ne sauront jamais rien de la mer. Le reste, c’est du patinage et du tourisme.” Charles HaquetMappemondespar Xemartin Laborde, avec Delphine Papin et Francesca Fattori. Armand Collin, 143 p., 35 €.La mappemonde était la carte phare des anciens atlas, délaissée par les ouvrages modernes. Xemartin Laborde, journaliste cartographe, la ressuscite ici avec splendeur. Ses mappemondes conservent leur esthétisme désuet, mais elles représentent des enjeux furieusement contemporains. L’on s’y plonge pour tout apprendre et se laisser surprendre. Répartition des forêts, paysages viticoles, frontières et murs, réseaux de câbles et routes maritimes, ses cartes renversent littéralement. Comme sa mappemonde décoiffée révélant les schémas de la circulation atmosphérique. Pour voir à quoi ressemblera notre planète si les icebergs fondent, et bien d’autres données, cet atlas offre un merveilleux apprentissage. Emilie LanezTempêtespar Mathieu Rivrin. Ed. Ouest-France, 128 p., 35 €.La puissance des images de Mathieu Rivrin est de laisser place à l’imagination : le bruit assourdissant de l’impact des vagues, le mouvement de la houle et l’éblouissement d’une lumière naturelle d’où surgissent de folles éclaircies.De lui, il est fort possible que vous ayez déjà vu son “visage de Poséidon” repris dans de nombreux journaux. Une image subjuguante saisie au large du port de Lesconil, dans le Finistère, en janvier 2021. Mathieu Rivrin est un photographe chasseur de tempêtes. En une dizaine d’années, il a forgé un style singulier captant les fureurs de l’océan depuis la mer, le ciel et la terre. Tempêtes est le fruit de son travail : “Je cherche à figer l’instant et donner vie à l’insaisissable”, écrit-il dans ce très bel ouvrage. Derrière les clichés, il y a une démarche contemplative mais aussi méticuleuse pour scruter les modèles météorologiques afin d’anticiper le moindre coup de vent, adapter le lieu de prise de vue et chercher la composition idéale.Ses modèles de prédilection sont les nombreux phares du littoral breton, dressés comme des “I”, imperturbables et indestructibles. Ils se prénomment Jument, Nividic, Kermorvan, Ar-Men, Vieille, Four, ou encore Tévennec, classé parmi “les enfers” selon les gardiens. Certains se trouvent isolés au milieu de la mer, d’autres s’agrippent à un morceau de rocher ou sont bien plantés à l’extrémité d’un bout de terre, comme le majestueux phare de Mean Ruz, sur la côte de granit rose, à Ploumanac’h. Tous subissent les assauts du vent, de la pluie et des embruns. La puissance des images de Mathieu Rivrin est de laisser place à l’imagination : le bruit assourdissant de l’impact des vagues, le mouvement de la houle et l’éblouissement d’une lumière naturelle d’où surgissent de folles éclaircies.Il y a chez ce photographe un art de déceler les plus belles vagues dans le chaos de la tempête. Ces montagnes d’eau semblent danser et offrent des figures majestueuses avec en toile de fond, le ciel noir du grain qui s’évacue sur l’horizon. Enfin, chaque grande marée vient rappeler la petitesse de l’homme face à la violence des éléments. Mathieu Rivrin excelle à montrer les effets de l’érosion marine, qui modifie le paysage dunaire d’Etel ou les assauts de la mer sur la cité corsaire de Saint-Malo lorsque les vagues s’engouffrent dans la ville. Ce livre est un hommage à la mer et à sa beauté indomptable. Bruno D. CotLe ProphèteTexte intégral de Khalil Gibran, illustré par Zeina Abirached. Ed. Seghers, 368 p., 26 €.Le texte intégral de Khalil Gibran, illustré par Zeina Abirached”C’est en lisant Le Prophète un crayon à la main et un carnet à dessin sur les genoux que je l’ai enfin rencontré”, raconte l’illustratrice franco-libanaise Zeina Abirached, qui n’avait pas osé jusque-là s’approcher trop près du célèbre texte du poète et peintre Khalil Gibran, né comme elle au Liban, et monument de la culture nationale. “Certaines pages sont foisonnantes, d’autres sont dépouillées, mais toutes parviennent à ramener le regard et l’esprit vers ce qui est essentiel”, commente Amin Maalouf, de l’Académie française. Ce magnifique roman graphique, illustré avec talent et délicatesse par l’autrice du Piano oriental, nous invite à écouter les paroles du jeune Almustafa, destinées aux habitants de la cité d’Orphalèse, qu’il s’apprête à quitter pour s’embarquer vers son île natale. Il leur parle de tout ce qui fait la vie avec des mots qui n’ont rien perdu de leur sagesse philosophique et de leur beauté, cent ans après la publication du Prophète. Cyrille PluyetteVin/20. Vignoble, appellations, dégustation & autres savoirs indispensablespar Mathieu Doumenge. Larousse, 258 p., 29,95 €.Vous avez aimé notre dossier spécial du 30 novembre sur les flacons de fête ? Vous allez adorer ce guide on ne peut plus complémentaire, à (s’)offrir en trinquant pour l’occasion ! Elégamment mis en page, se déclinant au gré de nombreuses rubriques et thématiques, il aborde de façon aussi exhaustive que pédagogique l’univers du vin, de ses origines à sa consommation : culture de plants de vigne au début du néolithique, premières traces de vinification, diffusion à travers le bassin méditerranéen, saisons de la vigne, définition d’un terroir, présentation des différents vignobles et cépages, conseils de dégustation, “10 commandements pour démarrer et gérer sa cave”… jusqu’aux rapports entre le vin et la culture – lettres, cinéma, musique, peinture.Incollable, le journaliste spécialisé Mathieu Doumenge se fait à la fois historien, naturaliste, enseignant, œnologue bien sûr, et réussit un ouvrage à l’attention de “tous les curieux, découvreurs et amateurs de vin”. Et on lève d’emblée son verre avec Thomas Dutronc, qui signe la préface, savourant un bourgogne premier cru offert pour ses 50 ans ! D. P.Lucky Luke. Mythes et réalités du Far WestCollectif. Gallimard, 128 p., 30 €.Galerie de portraits des personnages côtoyés par “l’homme qui tire plus vite que son ombre”, comme les frères Dalton, Calamity Jane, le général Custer, Buffalo Bill, ou encore le juge Roy Bean.
Du Mississippi à l’Oklahoma, c’est à une histoire singulière de l’Amérique que nous a conviés le regretté Morris à travers son personnage fétiche, Lucky Luke. Né en 1946, “l’homme qui tire plus vite que son ombre”, a traversé bien des aventures – fruit de 82 albums, vendus à plus de 300 millions d’exemplaires dans le monde et traduits en 20 langues. Auprès du cow-boy à la cigarette (ou contre lui), des bons, des brutes et des truands. Les auteurs de cet ouvrage dûment illustré (dessins de Morris et de ses successeurs, photos d’archives…) nous révèlent les personnages qui relèvent de la création et ceux qui ont bel et bien existé, comme les frères Dalton, Calamity Jane, le général Custer, Buffalo Bill, ou encore le juge Roy Bean. D’autres ne font qu’apparaître, tels le peintre Frederic Remington, l’écrivain Mark Twain, l’actrice Sarah Bernhardt, la fine gâchette Annie Oakley, le grand-duc Alexis Alexandrovitch… Passionnant ! M. P.La Paille en héritagepar Lison de Caunes, avec Nadine Coleno. Editions du Regard, 202 p., 29 €.Elle est la fille de Georges de Caunes et de Benoîte Groult, mais aussi, et cela prend toute son importance ici, la petite-fille d’André Groult, dit “Pater”. C’est ce dernier, décorateur et dessinateur de meubles (et figure emblématique de l’Art déco), qui lui fit découvrir, toute jeune, la marqueterie de paille, une matière qui connut son apogée au XIXᵉ siècle avant d’être remise au goût du jour par ses soins. “J’en avais toujours vu dans son atelier, lorsque, enfant, je m’y installais pour le regarder travailler, petites bottes sagement alignées sur le sol, fragiles brins de seigle mués par son inspiration en objets précieux”, écrit Lison de Caunes, devenue depuis lors une des plus fines représentantes de ce métier d’art.Après nous avoir présenté sa riche généalogie (Paul Poiret, le grand-oncle, Nicole Poiret, la grand-mère, dessinatrice et couturière de mode, etc.), elle raconte son propre cheminement, qui l’a menée, dans un premier temps, à travailler parallèlement le parchemin, le galuchat, la coquille d’œuf et la paille. Puis elle se focalise sur la seule paille. Vingt ans durant, elle restaurera des objets des XVIIᵉ, XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles avant de réaliser ses propres créations pour des clients installés aux quatre coins du monde. Nombre des meubles et autres objets d’hier et d’aujourd’hui reproduits dans ce bel album donnent la mesure de la beauté de cet art qu’est la marqueterie de paille. M. P.



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Author : Marianne Payot, Delphine Peras, Emilie Lanez, Bruno Cot, Cyrille Pluyette, Charles Haquet

Publish date : 2023-12-17 05:30:00

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Tags :L’Express

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