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Education : enseignants, groupes de niveau… Le tour de passe-passe d’Attal

Le ministre français de l'Éducation et de la Jeunesse Gabriel Attal à Hambourg lors de la deuxième journée de consultations gouvernementales franco-allemandes le 10 octobre 2023




Gabriel Attal a trouvé un moyen de mettre en place les groupes de niveau en français et en mathématique promis au collège dès la rentrée prochaine, en dépit du scepticisme des syndicats. Le ministre de l’Éducation a révélé, jeudi 21 décembre, l’ingrédient mystère de son plan pour “élever le niveau des Français”. Au cœur de ce tour de passe-passe : l’annulation par le ministre de la suppression prévue de centaines de postes d’enseignants.”Nous faisons le choix historique de ne pas restituer d’emplois enseignants au global. Ce choix nous permet de continuer à réduire encore la taille des classes”, s’est félicité Gabriel Attal, lors d’un briefing avec la presse. Les suppressions de postes avaient été justifiées par une nouvelle diminution de la démographie scolaire prévue en 2024, avec environ 83 000 élèves en moins. Près de 7 000 postes d’enseignants ont été supprimés dans le second degré depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron.Le calcul du ministre pour atteindre 2 330 postes supplémentairesCette annonce est une véritable victoire budgétaire pour Gabriel Attal, puisqu’elle permettra dans l’immédiat d’accompagner sa réforme dite du “choc des savoirs”. Afin de rehausser le niveau des élèves, les collèges devront être “au cœur de l’électrochoc”, avait-il affirmé en décembre avant les résultats alarmants de l’enquête Pisa annuelle. Au cœur du dispositif, la création de trois groupes réduits de niveau par classe, en français et en mathématique, dans les classes de 6e et en 5e dès la rentrée 2024, puis en 4e et en 3e à la rentrée 2025. Un plan de bataille salué par le chef de l’Etat à la veille de cette nouvelle annonce, qui a félicité dans l’émission C à Vous de France 5 un ministre “qui fait du bien à la tête de l’école” et qui fait preuve d’”énergie” et de “courage”, rappelant que l’éducation est “la mère des batailles”.Selon les calculs du ministère, la création de groupes de niveau en 6e et en 5e va nécessiter 2 330 professeurs de français et de mathématiques supplémentaires dès 2024. Pour atteindre cet effectif, le ministre habitué des arcanes budgétaires additionne plusieurs mesures : alors que 484 postes devaient être supprimés dans les collèges et les lycées à la rentrée prochaine, ce sont finalement 574 emplois qui seront créés, soit 1 058 postes “supplémentaires” en tout. “Ce sera la première fois depuis 2017 que nous recréerons des emplois de professeurs” dans le second degré, s’est-il targué jeudi.Autre outil mobilisé par Gabriel Attal : la suppression de l’heure hebdomadairede soutien instaurée par son prédécesseur Pap Ndiaye, qui devrait permettre de récupérer, selon ses calculs, l’équivalent de 1 500 temps équivalents temps plein. “Cette heure n’a plus lieu d’être avec la mise en place des groupes de niveau”, a-t-il justifié.Manque d’attractivité et financement mystérieuxDans le détail, “un tiers des créations de postes au titre des groupes de niveau bénéficieront aux académies ultramarines – Guadeloupe, Martinique, Guyane, Mayotte, La Réunion. Quelque 10 % des créations de postes bénéficieront à l’académie de Créteil, 5 % à l’académie d’Amiens ou encore 5 % à l’académie de Lyon”, a expliqué le ministre aux organisations syndicales. Et si les organisations saluent les annulations de suppressions de postes – un “choix de raison” selon elles -, elles s’interrogent sur le financement à long terme. “Il faut qu’on nous explique comment on finance ces créations d’emplois, car pour l’année 2024, tous les moyens sont déjà fléchés”, explique à l’AFP Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU.Au primaire, le choix est aussi “de continuer à réduire la taille des classes”, a indiqué le ministre. “Nous étions déjà passés de 23,6 élèves par classe en 2017 à 21,5 à la rentrée 2023. Avec ce nouveau schéma d’emplois, nous atteindrons 21,4 élèves par classe à la rentrée, le plus bas niveau depuis que la Depp (l’agence statistique du ministère), mesure ce chiffre depuis 1960”. Mais pour le syndicat enseignant SE-Unsa, “les emplois supplémentaires ne seront a priori pas pourvus car la question de l’attractivité n’est pas soldée, aussi bien financièrement qu’au regard des conditions de travail”.



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Publish date : 2023-12-23 14:38:23

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