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Découvrez nos 100 meilleurs albums de 2023 (partie 4/4)

Découvrez nos 100 meilleurs albums de 2023 (partie 4/4)



Fin du calendrier de l’Avent des Inrocks, mais après Noël : pour chacun de nos 50 albums préférés, vous pouvez ouvrir une fenêtre en cliquant sur le nom de l’artiste ou du groupe et ainsi découvrir la critique complète du disque, un entretien ou une story. Bonnes fêtes de la musique !
25 Animal Collective Isn’t It Now? 
Grâce à un très haut niveau de pop psyché, le quatuor de Baltimore redonne foi en une musique sans concession et, plus largement, en l’humanité tout entière. Car ce dont le superbe Isn’t It Now? d’Animal Collective est le reflet, c’est surtout une façon de rassembler les âmes autour de compositions aussi fluctuantes que nos vies, bousculées par des crises, attentats et pandémies.
24 Index for Working Musik Dragging the Needlework for the Kids at Uphole
L’album d’Index for Working Musik, quintet né à Barcelone, s’ouvre dans le brouhaha d’une bande magnétique triturée et s’achève comme une journée de soleil bas et blanc, dans le larsen étouffé d’une guitare en fin de course qui ne jouera plus jamais. Les orages qui traversent le disque entre ces deux instants grondent sur un paysage désolé, maintes fois ratissé par les tenants d’une vision slowcore du rock.
23 Forever Pavot L’Idiophone
“Chaque chanson est pensée comme une scène de film. Quand je compose, je vois tout, de la direction artistique à la photo. J’imagine le chef opérateur sur le plateau”, révélait Émile Sornin, alias Forever Pavot aux Inrocks en début d’année. Une évidence à l’écoute de son troisième album convoquant tous les genres pour une ode réussie à la musique d’illustration et à la chanson “bizarre”.
22 Nabihah Iqbal Dreamer
Tendre l’oreille au deuxième album de la Britannique, c’est prendre le risque de l’écouter en boucle, d’abord seul·e chez soi, puis en apesanteur, là où ces dix pop songs directement liées aux nuages semblent avoir été pensées par Nabihah Iqbal. Là aussi où tout n’est, comme ce Dreamer, qu’ondulations, lumière et onirisme.
21 Rahill Flowers at Your Feet
Entre rock et soul, États-Unis et Iran, la chanteuse et compositrice Rahill Jamalifard (ancienne voix d’Habibi) aura marqué l’année par sa pop sensible. Riche en mélodies et en détails sonores, sensible et catchy, sa musique s’offre généreusement et possède assez de reliefs pour que l’on se perde dans ce voyage en sa compagnie.

20 Lucie Antunes Carnaval
Carnaval est, comme son titre l’indique, plus qu’un album : un lieu de partage, de refuge parfois, d’échappée fantasmagorique. Porté par des beats incisifs et d’attachantes trouvailles sonores, il a également bénéficié de la complicité de la non moins formidable Léonie Pernet ,attachée à la coréalisation de ce premier disque de Lucie Antunes.
19 L’Rain I Killed Your Dog
Deux ans après Fatigue (2021), l’album qui la fit connaître à l’échelle internationale, Taja Cheek, alias L’Rain, explose tous les formats avec I Killed Your Dog, un disque labyrinthique, pop et baroque, où elle explore une forme de chaos en livrant une réflexion sur la création multimédia doublée d’un merveilleux sens du collage sonore.
18 Sufjan Stevens Javelin
Après l’inoubliable Carrie & Lowell (2015), ce nouveau chef-d’œuvre décline les multiples possibilités du discours amoureux made in Sufjan Stevens mais aussi celles de son songwriting. Il enregistre, arrange, produit et mixe seul, sortant seulement de son huis clos existentiel pour une reprise, There’s a World de Neil Young.
17 Kara Jackson Why Does the Earth Give Us People to Love?
Les chansons de celle dont la poésie aura été le premier terrain d’expression semblent dire qu’à seulement 23 ans Kara Jackson a déjà vécu la vie de Bob Dylan, tant elle oscille dans un spectre très Americana autour du mythique triptyque blues-country-folk. Avec la mort, le deuil, la condition bassement humaine et ses miroirs aux alouettes qui lui permettent d’écrire une nouvelle page de l’histoire populaire des États-Unis.
16 Squid O Monolith
À l’image des mégalithes légendaires du Wiltshire ou des mystérieux blocs noirs filmés à travers les âges par Stanley Kubrick, O Monolith se révèle en objet mystique et magnétique. Et comme toute théorie métaphysique, il fascine autant qu’il interroge. Bienvenue donc dans la quatrième dimension de Squid, située entre les abîmes de l’époque et les extases sonores.

15 Étienne Daho Tirer la nuit sur les étoiles
Musicalement, Tirer la nuit sur les étoiles croise Eden et Corps et Ârmes avec une évidence mélodique partagée, un relief orchestral commun et une même profondeur proverbiale. En éternel Daholescent, le chanteur sexagénaire se livre “corps et armes” dans un album d’ores et déjà majeur de sa discographie. Une œuvre ”comme un phare dans le soir…”
14 Blonde Redhead Sit Down for Dinner
Le dixième album du trio arty italo-japonais est faussement assagi, loin de la nervosité sauvage des débuts mais profondément troublant, avec sa sensibilité blessée, ses fêlures dignes, ses mélodies cristallines où affleurent les regrets. Et le résultat est absolument renversant, nous faisant regretter les neuf ans de silence de Blonde Redhead entre Sit Down for Dinner et son prédécesseur.
13 Christine and the Queens Paranoïa, Angels, True Love
Un album de funambule sur lequel Christine and the Queens marche avec l’assurance d’une personne dotée d’une écriture musicale hors norme, l’audace de celui qui veut créer plutôt que copier, tout en glissant une somme de références démentielle, avec l’exigence de celui qui se frotte à la complexité minimaliste sans se départir d’une exaltation pop excessive, d’un lyrisme rock et de basses trip‑hop sourdes et moites.
12 Everything but the Girl Fuse
Le single événement Nothing Left to Lose en avait été le parfait annonciateur en janvier : Fuse est un grand album. En dix titres, Everything but the Girl passe de l’euphorie triste (Nothing Left to Lose, encore) à la mélancolie joyeuse (Run a Red Light), puise ses influences dans l’ambient, l’electronica et le dubstep pour les emmener plus loin.
11 Kelela Raven
Raven est fascinant dans ses errements volontaires, accueillant une soul languide comme des instrumentations troublantes, puisant dans le grime, le 2step, l’électronique afin de favoriser l’émergence d’une communion festive telle que Kelela l’envisageait elle-même pour les Inrocks : “J’ai envie de créer un échange enrichissant avec le public, faire en sorte que ma musique aide chacun à se réveiller le matin.”

10 Bar Italia Tracey Denim & The Twits
Les trois voix de Bar Italia (Sam Fenton, Jezmi Fehmi et Nina Cristante) se partagent alternativement le micro dans une chorale foutraque digne des plus belles heures bruitistes de Sonic Youth, la référence new-yorkaise la plus manifeste. Après vingt-huit morceaux édités en seulement un semestre, on se demande ce que peut encore nous réserver Bar Italia.
9 Anohni & the Johnsons My Back Was a Bridge for You to Cross 
Si My Back Was a Bridge for You to Cross est un disque qui s’élève hors du temps et en appelle aux figures du passé, il n’en est pas moins une œuvre farouchement contemporaine. Le genre de disque qu’on écoutera à faible volume ou à s’en vriller les oreilles, selon l’humeur et le type de réconfort recherché. Un immense retour à la structure de groupe pour Anohni.
8 Tirzah Trip9love…???
Trip9love…??? s’avère trop addictif pour être relégué au statut de galop d’essai pour de futures perspectives plus élaborées. Au point que cet album pourrait bien être celui qui saisit le mieux les obsessions de Tirzah, encapsulées dans un R&B minimaliste aux boucles rythmiques d’orientation trap, quand elles ne sonnent pas club, et mélodiques, plus ordinairement au piano et à la guitare électrique.
7 Young Fathers Heavy Heavy 
Adeptes des métissages audacieux, enfiévrés et remuants comme s’il s’agissait de réaliser un marathon créatif en un minimum de temps, les Écossais de Young Fathers ont lâché cette année avec Heavy Heavy dix titres portés par une irrésistible pulsion de vie qui martyrisent les machines et les instruments comme si chaque note devait être la dernière.
6 Lana Del Rey Did You Know That There’s a Tunnel under Ocean Blvd
La musique de Lana Del Rey, qui avait toujours été charnelle et pourtant désincarnée, se fait ici plus physique : il lui aura fallu plus de dix ans et neuf albums pour rejoindre l’humanité, admettre qu’elle est de chair et de sang comme l’autrice-compositrice le susurre sur A&W (“This is the experience of being an American whore”).

5 Blur The Ballad of Darren
Outre l’incroyable beauté du disque, la force de The Ballad of Darren réside dans sa capacité à remettre en lumière l’œuvre du groupe et ses moments les plus signifiants en matière de prise de conscience de la finitude des choses. En se nourrissant de l’errance et de la réflexion sur le temps qui passe, Blur vient peut-être de livrer le requiem des années pré-Brexit.
4 Oneohtrix Point Never Again
Si Again puise aux sources du fourmillement musical du début des années zéro, il n’est en rien un album passéiste : Daniel Lopatin, alias Oneohtrix Point Never, garde le futur en ligne de mire, un futur dont il mixe les promesses, espoirs et menaces au présent, en l’hybridant avec un passé ouvertement fantasmé. Pour signer, au final, son disque le plus accueillant et, peut-être, le plus émouvant.
3 Grian Chatten Chaos for the Fly
Neuf titres inspirés par une balade en bord de mer, non loin de Dublin, à travers les ruines d’un ancien casino désaffecté, où résonnent encore les verres à cocktail qui s’entrechoquent et les mécanismes des bandits manchots. Soit une belle escapade romantique, solitaire et inattendue du leader et chanteur de Fontaines D.C., Grian Chatten.
2 PJ Harvey I inside the Old Year Dying
Un album teinté de field recording, d’une puissante simplicité, patiemment dénudé pour mieux exprimer la force du squelette et des racines, la mélodie à l’os, le sentiment comme une claque, sans le tralala de la fioriture, du pathos, du lyrisme. Blanc, noir, radical, franc, élégant. À l’image de sa pochette, et de PJ Harvey.
1 Caroline Polachek Desire, I Want to Turn Into You
Avec Desire, I Want to Turn Into You, ambitieux et rayonnant successeur de Pang, Caroline Polachek affirme son propre terrain d’expression artistique, entre tubes évidents (l’irrésistible Sunset), ballades syncrétiques et morceaux hybrides. Elle parvient ainsi à universaliser son répertoire pop, tout en le distordant dans d’aventureux partis pris de production. Caroline Polachek ou la révolution solaire permanente.



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Author : Les Inrockuptibles

Publish date : 2023-12-26 13:33:11

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