Aux États-Unis, la censure de livres jugés “woke” atteint des sommets

Au cœur de la guerre culturelle qui fait rage aux États-Unis, le milieu de la littérature jeunesse fait office de champ de bataille sur lequel l’extrême droite américaine assoit toujours plus sa domination. Une tendance qui prend une ampleur alarmante, comme le démontre un rapport de Pen America : selon l’association de défense de la liberté d’expression, il y aurait eu lors de l’année scolaire 2022-2023 environ 5894 cas d’interdictions de livres dans 41 États et 247 établissements scolaires publics.

Un constat qui souligne l’instrument privilégié par les conservateurs, à savoir la censure des livres qui ne correspondent pas à leurs valeurs. À ce titre, ce sont les œuvres jeunesse qui sont le plus touchées par ces interdictions, et en particulier celles abordant les questions raciales et queer. La Floride trône en première place du classement avec 1 406 demandes d’interdiction en 2022-2023 (contre 566 en 2021-2022), et représente à elle seule 34 % du nombre total d’interdictions de livres scolaires enregistrées.

Les auteur·trices, premières victimes

Des mouvements qui profitent des législations en vigueur dans certains États conservateurs, selon lesquelles un simple dépôt de plainte suffit à imposer aux établissements scolaires de retirer un livre de ses étagères le temps d’un examen approfondi. Des règles qui simplifient grandement ces retraits incessants et ouvre la porte à des tendances délétères. PEN America observe ainsi un effet de mimétisme au double visage : des établissements interdisent des livres avec pour seule justification qu’ils l’ont été ailleurs, tandis que d’autres se séparent des bibliographies entières d’un·e auteur·trice, même si seulement un de ses ouvrages a fait l’objet d’une interdiction.

Un phénomène qui touche donc en premier lieu les auteur·trices pris·es pour cibles de manière isolée. Parmi les plus censuré·es, on retrouve notamment Ellen Hopkins (interdite dans 68 districts scolaires), Maia Kobabé (65), Toni Morisson (55) ou encore Margaret Atwood (44). À ce titre, PEN America a annoncé le lancement officiel d’un outil permettant de tenir au courant et de soutenir les auteur·ices dont les ouvrages font l’objet de censure.



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Author : Jolan Maffi

Publish date : 2023-12-27 15:31:58

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