Vladimir Poutine continue de tester le soutien occidental à l’Ukraine. Ce vendredi 29 décembre, l’armée russe a déployé “un nombre record de missiles” sur plusieurs villes ukrainiennes, dont la capitale Kiev. Une journée d”attaques effroyables” ayant causé la mort d’au moins 39 militaires et civils, s’est lamenté le Conseil de sécurité de l’ONU, réuni en urgence à la demande de l’Ukraine le soir même.Aux alentours de 6 heures du matin, plusieurs villes du pays, dont Kharkiv (au nord-est), Lviv (à l’ouest) et Odessa (sud) ont été frappées par une pluie de missiles russes. Des explosions ont aussi retenti à Kiev. Les alertes aériennes de tout le pays ont été déclenchées vers 7 heures. Depuis, l’Ukraine compte ses morts, avec un bilan qui s’alourdit d’heure en heure : au moins 39 personnes ont été tuées et 160 blessés selon un dernier décompte communiqué ce samedi midi, tandis que les corps continuent d’être extraits des décombres à Kiev.”Il s’agit de l’attaque de missiles la plus massive” exécutée par le pays dirigé par Poutine, à l’exclusion des premiers jours de la guerre, a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée de l’air, Iouri Ignat. La Russie a utilisé pour cette salve de frappes “presque tous les types d’armes de son arsenal”, a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky. D’après l’Etat-major de Kiev, plus de 160 missiles ont été tirés, dont des missiles de croisière et des drones explosifs Shahed. La défense antiaérienne est parvenue à abattre 88 missiles et 27 drones. Les frappes ont touché des infrastructures essentielles, des écoles, une maternité, ainsi que des installations industrielles, militaires et civiles.L’attaque réactivera-t-elle l’aide occidentale ?Ces bombardements ont largement été condamnés au niveau international, alors que l’Ukraine presse depuis deux mois ses alliés occidentaux de ne pas laisser l’aide financière et militaire s’essouffler. Vendredi soir, c’est le Conseil de sécurité des Nations Unies qui a élevé la voix. Réunis en urgence à la demande de l’Ukraine et d’une trentaine de pays, les membres de l’ONU ont dénoncé des “agressions épouvantables” et des “attaques effroyables”, “de plus en plus fréquentes de la part de la Fédération de Russie”, a indiqué le secrétaire adjoint Mohamed Khiari.Outre Atlantique, le président américain Joe Biden a vu dans cette nouvelle attaque une raison supplémentaire pour débloquer de nouvelles aides budgétaires et militaires en direction de l’Ukraine, exhortant de nouveaux son Congrès à “agir sans attendre”. Cette semaine, les Etats-Unis enfin délivré une nouvelle tranche de 250 millions de dollars (225 millions d’euros), la dernière sans un nouveau vote au Congrès, qui refuse pour l’instant d’allouer davantage d’aide. “A moins qu’il ne prenne des mesures urgentes au cours de la nouvelle année, nous ne serons pas en mesure de continuer à envoyer les armes et les systèmes de défense aérienne, indispensables à l’Ukraine pour protéger son peuple”, a averti le dirigeant dans un communiqué. “L’objectif du président russe Vladimir Poutine reste inchangé : il cherche à anéantir l’Ukraine et à soumettre son peuple”, a affirmé vendredi le représentant américain à l’ONU.”Violation de l’espace aérien” de l’OtanLe Royaume-Uni a lui aussi très vite réagi après cette attaque aérienne massive : le gouvernement britannique a immédiatement annoncé l’envoi de 200 missiles de défense aérienne supplémentaires. “Ces attaques généralisées contre les villes ukrainiennes montrent que Poutine ne reculera devant rien pour atteindre son objectif d’éradiquer la liberté et la démocratie”, a affirmé le Premier ministre Rishi Sunak. Le président russe Vladimir Poutine “teste les défenses ukrainiennes et la détermination de l’Occident”, a assuré le ministre de la Défense Grant Shapps dans un communiqué, ce samedi 30 décembre. Du côté des 27, le Premier ministre hongrois Victor Orban avait mis son veto, mi-décembre, à une nouvelle enveloppe d’aide de l’UE, un problème que les Européens espèrent régler lors d’un sommet début février 2024.Ces réactions ont sûrement été motivées par par un autre événement : le passage dans le ciel Polonais – pays membre de l’Otan – pendant trois minutes d’un missile de croisière russe. Le ministre des Affaires étrangères a convoqué dès vendredi soir le chargé d’affaires de la Fédération russe en Pologne, l’exhortant à “expliquer l’incident de violation de l’espace aérien de la République de Pologne”. Une accusation rejetée par Moscou, qui a annoncé samedi matin refuser de donner une explication en l’absence de “preuves concrètes” qu’il s’agissait d’un missile russe, rappelant l’épisode de novembre 2022 au cours duquel un missile ukrainien était tombé sur le village polonais de Przewodow, tuant deux civils et suscitant brièvement la crainte d’une extension du conflit.
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Publish date : 2023-12-30 14:02:15
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Frappes russes massives en Ukraine : le jour où Poutine a “testé la détermination de l’Occident”
