Et si au pied du sapin déboulait cette année un gros paquet-cadeau emballant un casque de réalité mixte ? C’est en tout cas le souhait de Mark Zuckerberg, qui a lancé cet automne le Quest 3. Les attentes autour de ce nouvel appareil sont grandes chez Meta, son fabricant. L’entreprise représente environ 50 % des ventes de casques, toutes technologies confondues – virtuelle, augmentée ou mixte – à travers le monde, selon les chiffres du cabinet IDC, devant Sony, ByteDance ou HTC. Problème, leur volume total reste relativement faible : entre 8 et 9 millions d’unités. A titre de comparaison, c’est dix fois moins que les montres connectées, ou cent fois moins que les smartphones. De fait, malgré sa position d’écrasant leader du marché, Meta continue inlassablement de perdre de l’argent sur ce segment. Plus de 3,5 milliards de dollars rien qu’au troisième trimestre de cette année. Noël étant traditionnellement une période stratégique pour la vente d’appareils électroniques, la firme de Menlo Park espère que le Quest 3, vendu 549 euros en France, aura enfin fait sonner le tiroir-caisse.Elle a quelques raisons d’y croire. Pour la première fois, la réalité mixte cumule les expériences : l’immersion totale d’un utilisateur dans une activité – la réalité virtuelle -, mais également l’intégration d’éléments virtuels dans son environnement réel – la réalité augmentée. Plus complète, cette nouvelle génération de casques permet de répondre à de nombreux cas d’usage personnels – du jeu au visionnage de films, en passant par l’écoute de musique ou la bureautique – et professionnels, comme la formation en entreprise ou l’optimisation de processus industriels. Meta n’est pas le seul à trouver le filon prometteur. Microsoft, Samsung, ByteDance ou le jeune français Lynx sont entrés dans la course. Tout comme Apple. Le mastodonte de la tech, plus grande capitalisation boursière au monde, a annoncé au printemps la sortie du Vision Pro, basé sur cette même technologie, courant 2024 aux Etats-Unis. Le casque est présenté comme un “ordinateur spatial”. Les mots ne trompent pas : il s’agit bien d’un remplaçant potentiel du traditionnel PC.Le nouveau smartphone à l’heure de l’IACette bataille entre géants, à coups d’investissements se chiffrant en milliards de dollars, dessine un avenir plutôt attractif pour les casques. L’appétit pour l’immersivité, qui a bondi durant le Covid, reste vif, selon les experts. “Des applications comme Fortnite, Roblox ou Minecraft, à la fois sociales et immersives, et qui entrent donc dans cette définition, comptent plusieurs dizaines de millions d’utilisateurs, en constante progression”, souligne Jacques Baranger, directeur du pôle métavers au sein du groupe Talan et membre du comité d’administration de l’Observatoire des métavers.Deux obstacles encore. Le prix élevé des casques, notamment les plus haut de gamme : celui d’Apple devrait être commercialisé autour de 3 500 dollars. Et surtout, leur encombrement. “Le Quest 2, par exemple, restait lourd et pouvait faire mal à la tête en cas d’utilisation prolongée”, remarque Morgane Soulier, experte en stratégies numériques. C’est pourquoi Meta promet un Quest de troisième génération “40 % plus fin” que son prédécesseur.Une quête vers la miniaturisation qui n’a pas fini d’obséder les géants de la tech. Elle mène naturellement vers un ultime produit, capable de concurrencer un jour un autre appareil indispensable du quotidien : le smartphone. Meta a ainsi mis en vente cet automne des lunettes connectées en partenariat avec Ray-Ban. Pour un peu plus de 300 euros, celles-ci embarquent une caméra pour capturer des moments du quotidien et les poster sur les réseaux sociaux, ainsi que des micros pour passer des coups de fil. Elles profitent, par ailleurs, des progrès de l’intelligence artificielle, qui conseille ou répond à des requêtes simples, comme un ChatGPT collé sur le nez. Naturellement, Apple, le père de l’iPhone, s’y intéresse aussi. Mais, comme pour le casque, les défis sont nombreux : comment intégrer une batterie performante à des branches de lunettes, des puces électroniques et des capteurs toujours plus fins pour ne pas les alourdir ? Quelques freins, encore, avant de faire les yeux doux au plus grand nombre.
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Author : Maxime Recoquillé
Publish date : 2023-12-30 08:00:00
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