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Gaza : ce que contient le plan d’après-guerre du ministre israélien de la Défense

Yoav Gallant, alors ministre israélien de la Défense, le 9 mars 2023 à Tel-Aviv




Trois mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le gouvernement de Benyamin Netanyahou esquisse un premier plan politique pour “l’après-guerre” dans l’enclave palestinienne. Jeudi 4 janvier au soir, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a rejeté l’hypothèse “d’une présence civile israélienne dans la bande de Gaza, après l’atteinte des objectifs de guerre”, selon plusieurs médias locaux.”Les habitants de Gaza sont Palestiniens, par conséquent, des entités palestiniennes seront chargées de la gestion” du territoire, a poursuivi le ministre de la Défense, “à condition qu’il n’y ait aucune action hostile ou menace contre Israël”, précisant que Tsahal garderait “sa liberté d’action” à Gaza sur le plan militaire, pour y juguler toute “menace” éventuelle”.Le gouvernement israélien diviséLes membres du cabinet de guerre étaient réunis officiellement pour la première fois jeudi soir depuis le 7 octobre autour de cette question brulante : qu’adviendra-t-il de la gestion politique du territoire de 365 kilomètres carrés ? Une première concertation avait en effet été annulée, rappelle le quotidien israélien Haaretz, en raison des divisions au sein du gouvernement et des polémiques suscitées par les propos de ses membres les plus radicaux.En début de semaine, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, et celui des Finances, Bezalel Smotrich, parmi les plus extrémistes du gouvernement Netanyahou, avaient appelé à “encourager” la population palestinienne à émigrer, et à un retour des colons juifs à Gaza (partis en 2005, après le retrait israélien de l’enclave palestinienne). Des déclarations qualifiées “d’incendiaires et irresponsables”, par le département d’Etat américain, qui avait indiqué que “le gouvernement, y compris le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, avait affirmé que ces propos ne reflétaient pas la position du pouvoir israélien”.Force internationaleLe ministre de la Défense a ainsi balayé le projet d’occupation de la bande de Gaza après la guerre, et précisé les objectifs politiques d’Israël, qui font l’objet d’une multitude d’analyses depuis le début de l’invasion terrestre. Le plan proposé pourrait ainsi reposer sur quatre parties : la première, une force internationale (composée des Etats-Unis, de l’Union européenne, et des pays arabes modérés), qui se chargerait “de reconstruire la bande de Gaza, et de servir de relais aux agences internationales souhaitant apporter de l’aide”, explique Haaretz.La seconde, un appareil politique palestinien, nettoyé du Hamas, et qui se composerait des gouvernorats locaux non hostiles à Israël. L’Egypte devrait également jouer un rôle, en contribuant à “sécuriser efficacement la frontière avec Gaza”, alors qu’Israël souhaite fermer ses points de passage vers l’enclave, indique le Jerusalem Post. Enfin, Israël devrait lui-même fournir les informations qui guideront les opérations de la force internationale, et contrôlera l’entrée des marchandises dans la bande de Gaza.Doute sur la composition de l'”administration palestinienne”Les discussions entre les membres du cabinet de guerre israélien se tiennent en parallèle d’une nouvelle tournée diplomatique du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken au Moyen-Orient, pour tenter d’éviter une escalade régionale. Les Etats-Unis se sont montrés à plusieurs reprises favorables à une solution à deux Etats, avec l’appui de l’Autorité palestinienne (AP), actuellement au pouvoir en Cisjordanie, mais évincée de Gaza en 2007, au profit du Hamas.Problème, ses dirigeants sont particulièrement décriés et peineraient à trouver une légitimité sur le territoire. Selon un sondage récent du Centre de recherche palestinien sur la politique et les sondages (PCPSR), un institut indépendant de Ramallah, 11 % des sondés pronostiquent un gouvernement de l’AP à Gaza, dont seulement 7 % avec son actuel chef Mahmoud Abbas. Quant aux deux tiers des Palestiniens (64 %) ils estiment que c’est le Hamas qui gardera le contrôle de Gaza au terme des combats, selon l’AFP.Perspective lointaineLa solution proposée par les Etats-Unis ne convient pas non plus au gouvernement israélien : Benyamin Netanyahou plaide pour une nouvelle administration palestinienne totalement réformée. “Yoav Gallant est convaincu qu’il est possible de trouver ou former” des groupes politiques non influencés par le Hamas dans la bande, et favorables à Israël, assure le Jerusalem Post.De son côté, le Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Mohammed Shtayyeh, a appelé dans le Financial Times à trouver une “solution politique pour l’ensemble de la Palestine” et pas seulement Gaza. Néanmoins “la question de l’après-guerre ne se pose pas de manière claire”, et dépendra de quand et comment Israël quittera Gaza, “probablement pas en 2024”, a-t-il déploré. Le ministre de la Défense israélien a réaffirmé jeudi soir que les opérations allaient se poursuivre de longs mois, jusqu’au “retour des otages”, au “démantèlement des capacités militaires et de gouvernance du Hamas” et “l’élimination des menaces militaires”.



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Publish date : 2024-01-05 13:34:11

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