Sur le tournage de Je le jure, le troisième long métrage de Samuel Theis, un technicien aurait quitté le plateau de tournage avant la fin de son contrat en accusant le réalisateur de viol, comme l’ont rapporté Libération et Télérama. Les faits se seraient déroulés le 30 juin 2023 lors d’une soirée arrosée dans un appartement loué par l’équipe du film, un mois après le début du tournage en Moselle.
D’après le témoignage du jeune homme rapporté par Télérama, celui-ci se serait retrouvé dans “un état second, dans l’incapacité d’exprimer son consentement ou son refus de consentement”. Selon Télérama, il aurait depuis porté plainte auprès du procureur de la République de Metz. Samuel Theis, quant à lui, tient à “affirmer qu'[il] conteste cette accusation de toutes [ses] forces” et précise que, selon lui, il s’agissait d’une relation consentie.
Un protocole d’isolement inédit
Les articles de Libération et Télérama décrivent également les réactions de la production et les conséquences sur le tournage du film. Après s’être mis à l’écart du tournage, le jeune technicien se confie à son chef et s’entretient avec le réalisateur en présence d’une tierce personne. Suite à cette entrevue, le jeune homme quitte le tournage.
La productrice Caroline Bonmarchand est alertée de la situation par le réalisateur lui-même et rejoint le lieu de tournage. Dans des propos rapportés par Télérama, elle explique avoir recueilli la version des faits de la victime présumée, tout en lui fournissant les coordonnées d’associations d’aide aux victimes et le contact d’une cellule d’écoute et en lui proposant une assistance juridique prise en charge par la production. Le jeune homme quitte ensuite Reims et ne reviendra plus sur le plateau.
Reste alors à savoir comment poursuivre le tournage. Des réunions de crise sont organisées et la production décide d’ouvrir une enquête interne en la confiant à un cabinet d’avocats spécialisés dans le droit social. Pour continuer le tournage, un protocole de confinement très strict est mis en place dès le 10 juillet. Le réalisateur est placé dans une pièce séparée du plateau de tournage, où il dispose d’un retour vidéo et d’un talkie-walkie pour donner ses instructions à l’équipe.
Ces mesures permettent d’isoler le cinéaste ; seul·es ses collaborateurs·trices qui veulent rester en contact avec lui peuvent le côtoyer. Selon Libération, Samuel Theis se plie à ces contraintes pour terminer son film. Ce tournage hors norme témoigne ainsi d’une certaine prise de conscience d’un milieu : “On ne peut plus dire ‘Circulez y’ a rien à voir’. On est obligé d’agir. Et collectivement.” résume une productrice dans les colonnes du quotidien.
Source link : https://www.lesinrocks.com/cinema/le-realisateur-samuel-theis-accuse-de-viol-605696-08-01-2024/
Author : Robin Vaz
Publish date : 2024-01-08 11:55:58
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