Les Émigrants, par Krystian Lupa
Très attendue après l’annulation du spectacle au Festival d’Avignon, l’adaptation des Émigrants du maître polonais Krystian Lupa est enfin créée à Paris, à l’Odéon-Théâtre de l’Europe. Recentrant le propos sur deux personnages de Sebald, Lupa évoque le destin d’hommes confrontés aux ruines réelles et humaines de l’après-guerre à la suite de la victoire sur le nazisme. Fondé sur l’intime, l’expérience qu’il nous propose est unique.
Les Émigrants, d’après W. G. Sebald, mise en scène Krystian Lupa, du 13 janvier au 4 février 2024 à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, Paris
L’Amour de l’art, par Stéphanie Aflalo
Un réjouissant début d’année en compagnie de Stéphanie Aflalo se profile. On commence au théâtre de la Bastille avec L’Amour de l’art, une drôle de visite guidée où l’actrice et metteuse en scène officie en compagnie de son comparse Antoine Thiollier. Dans la peau de deux médiateurs culturels, ils analysent une série de peintures. L’occasion de dévier in petto vers une interrogation saillante à partir de la lecture de L’Amour de l’art de Pierre Bourdieu “en creusant cette piste qui consiste à s’interroger sur la manière dont le musée censé être accessible à toutes et tous, et malgré une volonté d’inclusion, renforce une sacralité et un sentiment d’illégitimité à parler des œuvres qui y sont présentées”. Un autre titre possible eut été Les pieds dans le plat. On retrouvera Stéphanie Aflalo dès fin janvier au 104, là aussi à Paris.
L’Amour de l’art, conception de Stéphanie Aflalo, du 10 au 20 janvier au théâtre de la Bastille, Paris
Un sentiment de vie, par Émilie Charriot
Pour Émilie Charriot, metteuse en scène d’Un Sentiment de vie, de Claudine Galea, ce projet existe en deux langues. Elle l’a d’abord créé en allemand et le présente aujourd’hui en français, interprété par Valérie Dréville. Elle y retrouve une thématique qui lui est chère : “Claudine Galea parle de la petite histoire – avec un h minuscule – qui s’inscrit dans la grande histoire.” Découpé en trois parties, Un Sentiment de vie évoque l’histoire des parents de l’autrice, et rend hommage à son père, Algérien, ancien militaire qui s’est battu pour la France en 39-45 et en Indochine, antigaulliste, comme à sa mère, communiste et anticolonialiste. Un spectacle à découvrir en même temps que paraît chez Actes Sud un livre de Valérie Dréville, L’Art du débutant, où l’actrice retrace les enseignements qu’elle a suivis, notamment auprès d’Anatoli Vassiliev.
Un sentiment de vie, de Claudine Galea, mise en scène Émilie Charriot, du 11 au 27 janvier au théâtre des Bouffes du Nord, Paris
Manuel d’exil, par Maya Bösch
Une histoire de guerre et d’exil. Celle dont il est ici question s’est déroulée dans les années 90 en ex-Yougoslavie. Enrôlé de force à 29 ans, Velibor Colic a fui la Bosnie et s’est retrouvé en 1992 dans un foyer pour réfugié·es à Rennes. La poésie l’aide à reprendre pied et il raconte son périple dans un livre : Manuel d’exil – Comment réussir son exil en trente-cinq leçons. Mis en scène par Maya Bösch en 2022 et interprété par Fred Jacot-Guillarmod, Manuel d’exil a reçu le Prix Suisse des Arts de la Scène. Un spectacle présenté avec le Centre Culturel Suisse On Tour.
Manuel d’exil, de Velibor Colic, mise en scène Maya Bösch, du 15 au 25 janvier au T2G, Gennevilliers
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Author : fabiennearvers
Publish date : 2024-01-09 17:46:57
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