Le bruit. Celui, mélodieux, de la machine traversant l’air, brise régulière à chaque tour. Celui, strident, du starter marquant le compte à rebours, de dix à zéro. L’entraînement de Corentin Ermenault, champion d’Europe de poursuite en cyclisme sur piste, se décompose de ces deux sons cadencés. Ils résonnent dans les 5 000 places vides des gradins du vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, là où auront lieu les épreuves de cyclisme sur piste des Jeux olympiques, du 5 au 11 août 2024. L’athlète s’y prépare, chaque jour, à raison de sessions de trois heures de sprint, toujours les mêmes bruits, toujours les mêmes gestes. Comme un pianiste répéterait ses gammes avant un récital de musique classique.”On vise des médailles, plus qu’à Tokyo”, prévient Florian Rousseau, le directeur du programme olympique de la Fédération française de cyclisme (FFC), lui-même trois fois médaillé d’or aux JO d’Atlanta et de Sydney. Au Japon, les tricolores ont obtenu deux breloques, dans la moyenne de leurs trois dernières olympiades. Loin du record de Sydney, quand l’équipe de France avait totalisé six médailles, dont quatre en or, sur 12 épreuves.Le cyclisme sur piste a cette particularité d’être une discipline à la fois très prévisible et pleine d’incertitudes. Impossible d’espérer y briller sans une préparation spartiate, des années de circuit sur la piste en bois, une grande puissance physique, la position adéquate sur le vélo. Et pourtant, à la fin, l’écart entre un triomphe et un échec se résume à quelques millièmes de secondes.La “traque les gains marginaux”Alors, l’équipe de France “traque les gains marginaux”, dit Michel Collet, le président de la fédération. Des tests en soufflerie ont lieu régulièrement à l’Institut aérotechnique, à Saint-Cyr-l’Ecole (Yvelines). “On y travaille la position sur le vélo”, précise Florian Rousseau. Un travail sur l’aérodynamie des cycles est mené en parallèle avec Look, le fabricant, partenaire historique des Français. Afin de permettre aux athlètes de se consacrer à leur sport, l’Agence nationale du sport délivre quelques bourses. L’armée apporte aussi son concours : elle a embauché plusieurs membres de l’équipe de France, comme Mathilde Gros, un des meilleurs espoirs féminins en vitesse.La possibilité de s’entraîner tous les jours au vélodrome, superbe écrin construit lors de la candidature pour 2012, et inauguré en 2014, est un avantage. Pas l’assurance de surperformer. Aux championnats du monde de Saint-Quentin-en-Yvelines, sorte de répétition générale des JO, en 2022, certains Français se sont manqués. La délégation a tout de même obtenu deux médailles d’or dans les disciplines olympiques, dont celle de Mathilde Gros.
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Author : Etienne Girard
Publish date : 2024-01-10 04:38:10
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Paris 2024 : le cyclisme sur piste, un fleuron français choyé par la fédération
