Endeuillée par les décès d’une éleveuse et de sa fille, la mobilisation des agriculteurs s’accentue, mercredi 24 janvier, en France avec des barrages routiers pour faire pression sur le gouvernement de Gabriel Attal et obtenir des réponses rapides à leur “rage” et leurs revendications. “Les actions vont s’amplifier” mercredi, a promis mardi soir sur TF1 le président de la FNSEA, premier syndicat agricole, Arnaud Rousseau.Les infos à retenir⇒Le mouvement s’étend dans toute la France⇒Des syndicats reçus par Attal⇒Une réunion à BruxellesLa FNSEA va publier “une quarantaine de revendications”La FNSEA, premier syndicat agricole français, communiquera mercredi soir une “quarantaine” de “revendications claires”, certaines ayant besoin d’une réponse “tout de suite”, a indiqué mercredi son président Arnaud Rousseau sur franceinfo. “Le degré de détermination est total. Tous les départements vont entrer en action, avec des actions plus ou moins longues en fonction des territoires. L’objectif, c’est pas d’emmerder les Français mais d’obtenir des résultats rapides”, a-t-il déclaré.Colère des agriculteurs : “L’objectif, ce n’est pas d’emmerder les Français, c’est d’obtenir des résultats rapides”, déclare Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, sur franceinfo. pic.twitter.com/OYPwydr637— franceinfo (@franceinfo) January 24, 2024Ces revendications tourneront autour de trois thématiques, “la dignité du métier, il faut qu’on change d’état d’esprit, la reconnaissance du métier; le juste revenu, les prix, la question de l’eau et des produits phytosanitaires; et l’exercice du métier, les contrôles, la sur-administration et les normes”, a détaillé Arnaud Rousseau.Sur France, il a également interrogé sur un éventuel blocage de Paris, il a répondu que “non, à ce stade ce n’est pas une option, mais encore une fois tout dépendra de la manière dont les réponses sont formulées, nous n’excluons aucune option. Si les choses ne devaient pas être entendues, si finalement il y avait une forme de mépris ou une forme d’incapacité à répondre à nos questions, les choses pourraient évoluer”.Le point sur les blocages en coursDémarré jeudi dernier en Occitanie par un blocage d’autoroute qui continue, le mouvement s’est étendu depuis toute la France.Nouvelle Aquitaine : Tôt mercredi, des agriculteurs à bord d’au moins 200 tracteurs ont envahi la rocade de Bordeaux, axe névralgique entre Paris et l’Espagne, bloquant la circulation pour exprimer les revendications d’une “agriculture en colère”. Mercredi à l’aube, la préfecture de la Creuse a indiqué sur le réseau social X que la RN145 était bloquée dans le sens Guéret/Limoges à partir de l’échangeur 54. À Agen, la Coordination rurale bloque l’A62 et menace de faire “tomber” les grilles de la préfecture, qu’ils ont déjà arrosées de lisier mardi.Grand Est : L’A4 doit aussi être bloquée aux alentours de Strasbourg à partir de la mi-journée tandis que les Jeunes Agriculteurs prévoient de bâcher les radars de Moselle (hors autoroute).Hauts-de-France : Les agriculteurs comptent poursuivre le barrage filtrant mis en place sur un péage de l’A29 près d’Amiens (Somme), et organiser de nouvelles manifestations dans l’Aisne et le Pas-de-Calais notamment, où selon la préfecture de région, “l’accès aux différentes plateformes transManche est susceptible d’être perturbé” – tunnel sous la Manche et port desservant l’Angleterre.D’autres routes de France sont concernées par la mobilisation comme à Bayonne et Pau (A63 et A64), autour de Lyon (M6, A47), sur l’A7 d’Orange à Montélimar, entre Valence et Grenoble (A49), entre Saint-Amand-Montrond et Bourges (A71), la rocade d’Orléans ou de nombreuses voies rapides de Bretagne (notamment la RN12). De multiples autres ronds-points, péages ou bretelles d’autoroutes doivent être occupés, sans compter des opérations escargots, comme à Angoulême mardi, ou deux péages rendus gratuits sur l’A83 en Vendée.Des syndicats reçus par AttalAprès la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA) reçus lundi, la Coordination rurale, deuxième syndicat, et la Confédération paysanne, troisième, sont sortis mardi soir du bureau de Gabriel Attal sans appeler à lever les blocages. La première a jugé l’échange “constructif” tandis que la seconde jugeait les propositions “insuffisantes”.Assailli de questions à l’Assemblée mardi, le Premier ministre Gabriel Attal a évoqué des mesures qui pourraient arriver rapidement : d’abord sur la rémunération des agriculteurs par les industriels et les grandes surfaces, censée être sanctuarisée par la loi dite “Egalim”. Les négociations commerciales annuelles se termineront le 31 janvier.Il a aussi promis de répondre à la demande de simplification administrative, les exploitants, surtout les éleveurs, devant remplir chaque jour de nombreux documents. Les demandes de subventions et d’aides après des calamités prennent aussi trop de temps, se plaignent les agriculteurs.Une réunion à BruxellesLes autres grands pays agricoles européens étant confrontés à des mouvements similaires, le sujet agite aussi Bruxelles. La Commission européenne réunira jeudi organisations agricoles, secteur agro-alimentaire, ONG et experts pour tenter de calmer le jeu et convaincre de l’intérêt de réconcilier transition écologique et agriculture.Deux morts en AriègeL’adolescente grièvement blessé mardi matin par une voiture qui a percuté un barrage d’agriculteurs en Ariège a succombé à ses blessures dans la soirée, a annoncé le parquet de Foix dans un communiqué.Sa mère, une agricultrice de 35 ans, est également morte lors de cet accident, et son père a été grièvement blessé. “La jeune fille est décédée des suites de ses blessures peu après 19h00”, a déclaré le parquet de Foix dans un communiqué.
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Publish date : 2024-01-24 09:56:57
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